chapitre 17 - Vélocine-vent

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On partit du village au matin du cinquième jour. De mon côté, la joie n'était pas à son comble... Je ne cessais de penser au temps passé dans ce monde et à celui raté dans mon ancien monde. De plus, j'angoissais à l'idée de traverser un miroir...

Lorsque l'on franchit le miroir Ranis, le monde disparut. Il se fractura en milliers d'éclats avant de disparaître. Je me retrouvai dans cette espèce de monde infini, fait de sortes de nuages aux teintes blanches et grises, qui constituait le monde des miroirs. Ici et là se trouvaient les miroirs, flottant dans les airs et tournant sur eux mêmes avec plus ou moins de lenteur.

Derrière moi un miroir s'illumina, je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir qu'IL en sortait.

Moi - « je ne sais pas lequel prendre...»

Game master - « où va tu ?»

J'aurais bien dit «chez moi» ou encore des mots impolis, mais je me fis violence pour me contenir.

Moi - « A vélocine-vent»

Game master -« te serais-tu enfin décidée à jouer ?»

Sa voix résonnait étrangement à mes oreilles... elle me semblait... familière... pourtant pas moyen de mettre un visage sur cette voix grave et forte malgré l'ironie qui y perçait.

Moi -« le prochain parchemin est donc bien là-bas»

Game master -« oui. Tu veux que je t'y emmène ?»

Moi -« Montrez-moi. Montrez-moi comment vous faites. Ainsi vous n'aurez plus à vous déplacer à chaque fois que j'emprunterai uunn miroir»

Game master - « mmm... je pense plutôt que tu cherches à pouvoir rentrer chez toi sans que je ne m'en rende compte.»

Derrière moi, le maître leva la main. Un miroir se matérialisa devant moi.

Moi -« je ne fuis pas»

Game master -« pas encore...»

Je voulus me retourner, voir enfin le visage de l'homme coupable de mon enlèvement... mais, au moment où j'allais le faire... mon corps ne bougea pas. Dur comme de la pierre il me refusa tout mouvement.

Game master -« vois tu, les miroirs tiennent la cohésion du monde. Ils sont ce qui crée le monde. Chaque chose est grâce à eux. Or, si l'on fige un miroir reflétant une chose, qu'on l'empêche de se mouvoir, voire de refléter, on contrôle ou on détruit la chose en question. Actuellement je fige l'un des miroirs qui te reflète, ce qui déséquilibre et menace la réalité. Les miroirs sont une chose dangereuse, il faut les manipuler avec précaution. Quand tu les emprunteras, si tu ne connais pas l'endroit où tu dois te rendre pense au nom du portail. Si tu le fais bien, le miroir que tu cherches devrait apparaître, cependant cela va te coûter beaucoup d'énergie du moins au début.»

Il se tut, s'approcha et posa la main sur mon épaule.

Game master -«ce moyen marche aussi pour ton monde»

Sa main bougea... et ses doigts se refermèrent délicatement sur mon cou.

Game master -« mais si tu essayes ne serait-ce qu'UNE nouvelle fois de regarder ceux que tu aimes ou de retourner dans ton monde...»

Une très légère pression me fit tressaillir alors que mon air se raréfiait. Toujours figée et incapable du moindre geste, je ne pus que rester muette. Après une poignée de secondes qui me parurent durer une éternité la pression cessa et, à nouveau maîtresse de mon corps, je posai un genou au sol en avalant de longues gorgées d'air. Je me retournai, prête à sauter à la gorge de mon agresseur. Mais... il n'était plus là... je vis disparaître le miroir reflétant Paris qu'il avait emprunté.

Les Miroirs Des Mondes T-1 [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant