Velocine-vent -2- : Le chat et les souris

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SAUTE !!!

Le volatile tenta une fuite par les airs mais je l'attrapai au vol et le plaquai au sol. Il se débattit en hurlant et une plume trouva malencontreusement le chemin de mon œil. Je sautai en arrière avant de le frotter de la patte.

Le bruit de l'envol me parvint et je relevai la tête pour regarder ma proie s'évanouir dans le ciel parmi des dizaines de ses semblables.

Tant pis... tu as eu de la chance, espérons que tu en profiteras. La prochaine fois je t'aurai.

Voix masculine -« Il est bon mon poisson !!»

Voix féminine -« elle belle ma bière !»

Voix d'homme -« mes pierres sont les plus prisées du monde ! Profitez en avant qu'elles soient toutes vendues !!»

Le brouhaha d'un marché proche me parvint, amenant avec lui la délicieuse odeur du poisson et du bois d'olivier.

Je trottinai rapidement jusqu'à l'extrémité du toit et d'un bon souple passai sur celui d'en dessous. Faisant gentillement mon chemin sur les toits de la ville je parvins enfin à surplomber le marché. Le monde y était assez important et le volume sonore était surélevé par les vendeurs qui criaient pour attirer l'attention des autres créatures.

Sautant sur une terrasse puis sur une pile de caisses je pus redescendre sur terre.

Femme -« hooooo, que c'est joli(e) !»

Devant moi se tenait une grande femelle humaine. Elle tenait dans les mains un collier cuivre duquel pendaient de grosses pierres vertes.

Homme lézard -« Ces pierres sont les plus prisées de Rohérin ! Profitez qu'elles soient encore là ! Dans une demi heure je n'en aurai plus !»

Tss... quelle idée bizarre... et après on dit que les humains sont intelligents ! Mettre des pierres À son cou ! Non mais y vont pas bien ?! Ils veulent couler ou quoi ?!

Point de vue extérieur Répterial :

Il est vrai que mes pierres sont prisées à Rohérin, peut-être pas «les plus convoitées» mais bon... il faut bien faire vivre son commerce !

Alors que la femme et son amie roucoulaient devant les colliers, une odeur me parvint au nez... je dis au nez quoique «À la langue» serait plus juste étant donné le reptilien de mon corps.

La douce odeur qui s'enroula sur ma langue comme un serpent sur mon torse me fit tourner la tête. L'odeur subtile de danger était mêlée de l'odeur souple et meurtrière des félins. Dans mon champ de vision apparut un chat noir, il partit vers le nord et ma langue m'indiqua l'existence d'un poissonnier à environ 400 mètres...

Je ne pus m'empêcher de murmurer

«Décidément... nos chemin ne cessent de se croiser... n'est ce pas jeune morphiste ?»

Femme - « je vais prendre celui-là ! Ho et j'hésite pour celui-là ou celui-ci !»

« Ah ! EH bien décidez vous vite car il me faut malheureusement partir !»

La cliente me prit les deux colliers mais râla de me voir ranger si précipitamment mes affaires. Alors que je finissais de rassembler les marchandises dans ma carriole je vis passer deux médecins, il s'agissait d'une chose courante étant donné la proximité de leurs quartiers...mais le fait qu'ils portent À la main des sortes de filets et ne jettent pas un coup d'œil aux étals l'était beaucoup moins. Les deux hommes ne semblaient pas guidés par leurs nez, ils avançaient à l'aveugle, cherchant ce qui s'apparentait maintenant à une aiguille vivante dans la meule de foin de la ville. Heureusement l'enfant avait une demi-heure d'avance et moi le moyen de la repérer facilement.

Les Miroirs Des Mondes T-1 [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant