La planète aux yeux verts

9.Maudite

Une douce et tendre mélodie se faisait entendre. Des voix incroyables chantonnaient en dégageant une véritable paix. Des anges ? Axa ouvrit lentement les yeux et fut aveuglée par la lumière du soleil. Elle se sentait mieux. Elle se leva doucement et se rendit compte qu'elle était dans une sorte de tente faite de plantes. Le lit sur lequel elle était allongée - une sorte de feuille géante et épaisse entourée de nuages - était des plus confortables. Elle se leva doucement et remarqua qu'elle portait une robe blanche lui arrivant aux chevilles.

 C'était la première fois qu'elle en portait une, elle avait l'air d'une déesse grecque. Ses cheveux blancs tombaient en cascades et avaient un bel aspect brillant. Elle se dirigea vers une fenêtre dont les bords étaient faits de nuage, au travers de celle-ci, elle vit un tout autre monde. Elle n'avait jamais rien vu de tel, c'était si beau. Elle sentit une présence derrière elle et se retourna. Encore la nelcalienne, qui s'inclina légèrement avant de prendre la parole :

— Je suis Célesta, déesse, bienvenue à Nelca. Chez vous.

La mystérieuse nelcalienne s'appelait Célesta. Axa ne se posa aucune question quant au lieu où elle se trouvait. Elle le savait pertinemment et se sentait à la fois heureuse d'avoir enfin franchi l'étape tant attendue. Elle était anxieuse face à la suite, mais elle était enfin à l'extérieur, libre. Elle scruta la femme devant elle qui affichait un air impassible. Elle passa la langue sur ses lèvres sèches, ressentant encore la douleur de ses blessures. 

Elle se demandait ce qu'il en était de Cody puisqu'elle avait des souvenirs très vagues de ce qui s'était passé. Elle savait qu'elle lui avait encore fait du mal et s'en voulait. Mais non pour les autres qui, d'après elle, ne méritaient pas qu'elle se culpabilise. Curieuse, elle se permit de poser une question :

— Où suis-je ?

— Là où tu aurais toujours dû être, chez toi, le village des nelcaliens, répondit Célesta en s'avançant.

— Est-ce vous qui m'avez conduite ici ?

— Oui, glami. Je sais que tu as beaucoup de questions, mais suis-moi. Je t'en apprendrai plus sur qui tu es.

Elle était avec les nelcaliens, dans un lieu plein de mystères. La vraie planète Nelca, avec ses vrais habitants. Célesta lui tendit la main. Axa l'observa puis la prit. Elles marchèrent ensuite vers l'extérieur de la pièce. La lumière du soleil rendait l'atmosphère magique, le vent soufflait délicatement et les cheveux à présent normaux d'Axa - de couleur blanc noir - se laissaient bercer par cette brise. Dès que leurs pieds touchèrent l'extérieur, Axa eut la confirmation que c'était un tout autre monde, où la tristesse entourant la cité où elle vivait était absente. L'endroit était juste beau. 

Le sol était fleuri abondamment et de doux parfums planaient dans l'air. Des nelcaliens occupaient les lieux. Ils se souriaient, discutaient sans crainte, sans mauvaises pensées. Plusieurs habitations, toutes plus originales les unes que les autres, étaient érigées çà et là. Elles étaient toutes faites de plantes et planaient au-dessus du sol, soutenues par des nuages. Les nelcaliens lui souriaient chaleureusement chaque fois qu'elle passait près d'eux.

— Hala, glami (Salut, déesse), la saluaient-ils.

Pour une fois, elle se sentit acceptée et respectée. Elle leur rendait leurs sourires, faisant abstraction de sa douleur, qui se dissipait, et de sa peau entaillée. Les nelcaliens étaient d'une beauté sans pareille, leur peau blanche était brillante, leurs yeux verts et leurs cheveux blancs produisaient un véritable éclat. Le son de leur rire était doux, leur sourire détendu. Les femmes à la beauté d'Ishtar étaient vêtues de robes blanches généralement courtes et légères et leurs cheveux étaient soit retenus par des élastiques en feuilles, soit relâchés sur leurs épaules.