My Korean Lover..

First - 1

Il reste une semaine avant le départ et les 3/4 de mes affaires sont bouclés. Pourtant, j'ai beau y réfléchir encore et encore, le fait que mes parents aient accepté ma demande reste choquant.

Bon, je vais me présenter.

Mariam, j'ai 20 ans et mon nom de famille n'est pas très utile à connaitre. Je n'ai pas de description particulière, je suis plutôt simple. 
Autant physiquement que psychologiquement. 

Je suis marocaine de mes deux parents et la dernière après quatre filles et un seul garçon.
Mes surs sont mariées et mon frère a une copine, je reste la seule à la maison et vous pouvez donc comprendre pourquoi mes parents restent accrochés à moi.

Quand je suis rentrée au lycée, j'étais clairement perdue.
J'ai pris la filière pro parce que l'une de mes surs y était passé et avait maintenant un bon boulot de directrice de direction de ressources humaines ou je ne sais quoi. Cependant, ce n'était pas ce que je voulais.
Moi j'aime les langues, échanger avec les gens, rencontrer de nouvelles personnes. Je ne veux pas rester derrière un bureau et téléphoner à longueur de journée.

En trois ans, j'ai pu expérimenter plusieurs endroits différents grâce aux stages proposés et, sérieusement, aucun ne m'a plu.
Hôtel, Mairie, bureau d'Avocat, Usine, Association et enfin, seul le dernier atteignait mes attentes, Bibliothèque.
Mais pas exactement ce que vous croyez.
Pas la bibliothèque fatiguée de ma ville où les ados vont pour échapper à leurs parents et se retrouver entre « potes ». Non.

Je m'étais inscrite à une option qui avait pour but de « renforcer l'anglais professionnel » lorsque j'étais encore qu'en seconde et j'ai donc eu CE cours qui m'a dérangé, étant placé n'importe où dans mon emploi du temps, pendant trois ans. Mais j'ai été récompensé. J'ai eu la chance de faire mon stage dans une bibliothèque dans une petite ville en Angleterre, en étant nourri et logé. Trois semaines seulement, c'était le maximum puisqu'en terminale tu reste encore un peu fragile. M'enfin bon, mes parents avaient accepté pour trois semaines mais pas un jour de plus.

C'est donc pour ça que, aujourd'hui à la fac avec trois mois de stages à effectuer, je n'avais même pas imaginé l'étranger.

Ma prof était une femme.. trop positive? Quoi que tu puisse lui dire, elle te répondrai avec le plus d'espoir possible.
Alors, même avec toutes les explications possibles, elle n'a pas accepté que je n'essaie même pas de parler du stage à mes parents.

Je suis rentrée, ce jours là, avec la boule au ventre et stressée comme pas possible.
J'ai pris ma douche, révisé certains cours et il était déjà l'heure de dinner.

Je suis restée calme et me suis assise à leurs côtés, enfin, plutôt à côté de mon père puisque c'est avec lui que j'ai le plus de complicité, bien que je sois très proche de ma mère.
J'ai pris deux cuillères du plats que ma mère a cuisiné et j'ai commencé à réfléchir à comment aborder le sujet. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que ma mère a pris la parole.

- Alors, comment s'est passé ta journée? Vous avez fait quoi aujourd'hui?

J'ai légèrement souris et hésité un instant.

- On a rien fais de spécial, que les cours habituels.
- Qu'est ce qu'il ya?

Comme je l'ai dis, mes parents sont tous les deux d'origine marocaine et pour eux, parler l'arabe à la maison est crucial. Cela ne veut absolument pas dire qu'ils ne parlent pas français, bien au contraire, mais utiliser et ne pas oublier la langue maternelle c'est important.

Donc pour reprendre, les questions posées par ma mère étaient évidemment en marocain mais sous le coup de l'hésitation mon cerveau n'a pas réfléchi et j'ai lâché ma réponse en français.
Sauf que mon père, me connaissant comme sa poche, il a été facile pour lui de deviner que quelque chose n'allait pas.
Je mord ma lèvre inférieure et baisse alors les yeux, encore stressé.

- C'est juste que, vous savez, j'ai encore la chance d'avoir une période de stage cette année.
- Mmh, continue.
- Bah, maintenant je suis à l'université hein et les périodes sont plus longues.
- Oui, tu es dans la cour des grands maintenant. Qu'est-ce qu'il se passe? Tu ne trouve pas de stage? Tu as peur de rater ton année?
- Non non, c'est juste.. Bah ils m'ont proposé de faire un échange à l'étranger et ce sera compter comme un stage si mon rapport est suffisamment alimenté.
- A l'étranger? Tu pourrais aller chez ta soeur à Londres! C'est bien puis ce n'est pas loin!

Je lâche un sourire crispé après cette échange avec ma mère et observe mon père qui est, lui, silencieux depuis que j'ai évoqué le mot stage.
Il finit son assiette, remercie ma mère pour ce repas et se concentre sur moi.

- C'est à peu près le même projet qu'au lycée ?
- Oui, mais certaines options changent..
- Tu sera hébergée par une famille? Les transports en commun sont pris en compte?
- Oui, les familles ont été vérifié et se sera comme un échange professionnel.
- C'est quoi le but?
- Mmh. Ça aura pour but de renforcer ma culture, parler une nouvelle langue. J'irais a l'université là-bas comme j'y allais ici.
- Tu sera seule?
- Non, nous sommes quatre dans la classe à pouvoir aller dans le même pays.
- Quel pays?
- La Corée du Sud.

Il hoche la tête, signe qu'il réfléchit. Il jette un regard à ma mère puis se met à parler en campagnard marocain avec elle. J'ai beau essayer j'arrive pas a comprendre alors je me contente de finir mon assiette silencieusement. Sachant déjà qu'ils vont refuser, je ne m'attend pas a grand chose.

- C'est d'accord.

Je cligne des yeux à répétition tandis qu'il me sourit légèrement.

- C'est d'accord genre oui?
- Bah oui. Quand t'es allé en Angleterre t'avais que 17 ans mais on avait confiance en toi. Aujourd'hui t'en a 20. Je ne dis pas que tu peux te permettre de faire n'importe quoi mais tu es mature et je sais que tu ne rigole pas quand il s'agit des études. Alors oui, c'est d'accord.

Après cette discussion, j'ai passé la soirée à les remercier mais mon père a fini par me dire de bouger ou bien il allait changer d'avis.

C'est donc, allongé sur mon lit prête à m'endormir, que je repense à cette soirée.

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