puéril - jinyeom

2.6

ventisei

Le soleil brûlait dans le ciel, réchauffant le corps frigorifié et étendu sur le sofa rude de ses parents.

Le canapé lui avait toujours paru trop ferme, trop peu rebondissant. La couverture qu'avaient mis ses géniteurs grattait et sentait le vieux.

Or, Jinyoung s'en fichait. Il était à Busan, et la douce odeur de riz frit le fit frétiller des narines. Il n'avait qu'une envie, enfourner cette nourriture alléchante et remplir son estomac jusqu'à ce qu'il ne puisse plus marcher.

Mais pour l'instant, il laissait les rayons lumineux qui se reflétaient sur la fenêtre lui réchauffer son âme refroidie.

Depuis le début de son séjour, malgré le climat chaud qui l'écrasait, il lui arrivait par moment d'avoir froid.

Un froid différent. Un froid intérieur, vide, le rendant taciturne et peu réactif.

Ses parents avaient pensé à une lourde fatigue. Et lui-même s'était convaincu de ça.

Et une fois que cette humeur maussade refaisait surface, il songeait aux deux personnes qui préparaient le repas, et qui le couvaient d'un regard amoureux à chaque fois qu'il arrivait dans une pièce.

Cela faisait trop longtemps que Jinyoung n'avait pas vu sa famille. Ces vacances lui feraient du bien. Même si c'était pour une semaine. C'était ce qu'il leur fallait.

Qu'ils prennent bien leur distance, et qu'ils se ressourcent.

Le chanteur pensa avec peine aux étrangers du groupe.

Mark et Bambam n'avaient pas pu se déplacer jusqu'à chez eux. Jackson s'était permis de se déplacer en Chine car il n'allait pas à devoir subir un décalage horaire trop important.

Bambam était accablé lorsque tout le monde était parti du dortoir pour rejoindre leur famille. Mais heureusement, Mark était là pour tenir compagnie au thaïlandais.

Jinyoung s'en était alors rassuré, et il envoyait un message par jour à son cadet pour lui donner du soutien.

- Jinyoung, viens t'asseoir, on mange, appela d'une voix doucereuse sa mère.

Le brun se leva, abandonna ses pensées furtives, et entre-autre la chaleur du soleil.

Il s'assit et s'attabla avec impatience auprès de son père, attrapa ses baguettes, et attendit le signal, le regard bienveillant de ce dernier, qui lançait le début du repas.

Puis le chanteur se laissa envahir par le goût spécial du riz frit que sa mère cuisinait, par la fragrance du parfum de son père, celle légèrement éventée du vieux sofa. Une lumière chaleureuse se propageait dans la maisonnée, diffusant une douce chaleur familière.

Deux jours que Jinyoung occupait et remplissait le petit appartement. Et durant ces deux jours pleins, ses parents avaient remarqué ce petit quelque chose différent. Ils avaient senti cet air brouillé qui floutait son regard intense. Ils ne comprenaient pas ces soudaines vacances. Elles ne semblaient pas être là par hasard. Ni son humeur, ni cette longue pause.
Les deux plus âgés se lancèrent un regard inquiétant, avant de se tourner vers leur fils, qui mangeait avec appétit.

Jinyoung ne se rendit compte que tardivement qu'une ambiance pesante s'était installée. Un frisson désagréable dévala son échine lorsqu'il croisa les yeux préoccupés de ses parents bloqués sur lui.