trentadue
« Et c'est en se déchirant,
encore
et
encore,
qu'on raccommode
encore
et encore,
dans l'espoir qu'un jour,
toutes les déchirures s'effacent,
et laissent place au tissu implacable de leur idylle. »En un temps record, il s'était retrouvé dans la nuit noire et angoissante. Il marchait sur les pavés sales des trottoirs, cherchant désespérément un sens à ses sentiments.
Yugyeom était partie. Il était partie juste après lui avoir dit ça. Juste après avoir effleuré ses lèvres gonflées d'extase. Il n'avait même pas pris la peine de reprendre ses vêtements, les laissant ainsi, sur le sol de la chambre du chanteur, comme des obstacles.
Jinyoung s'était retrouvé seul, essoufflé et transpirant, et essuyait ses larmes de luxures qui perlaient sadiquement aux coins de ses cils alors que son corps dénudé tremblait au milieu des draps souillés.
Et c'est en réprimant ses sanglots qu'il avait enjambé faiblement les tissus froissés qui portaient l'odeur de son cadet, et avait attrapé quelques affaires pour sortir.
Munit de son téléphone, il avait composé ce numéro qu'il n'appelait jamais. La dernière fois qu'il l'avait appelée, il n'avait rien fait. Juste rien. Car il était frustré.
Et cette nuit encore, il était frustré.
- Allô ? résonna une voix féminine.
- C'est Jinyoung.
- Oh... Oui.
Il soupira, et se maudissait déjà.
- Tu es à l'hôtel ?
Il pouvait presque deviner son sourire enjôleur se dessiner sur ses lèvres rondes et brillantes.
- Je t'attends, déclara-t-elle simplement d'un ton guilleret.
Et Jinyoung raccrocha.
Il jeta un coup d'oeil furtif au dortoir qu'il venait de quitter, et scruta l'unique fenêtre éclairée de l'immeuble.
Un frémissement lui secoua froidement son corps encore suant en apercevant la silhouette imposante de Yugyeom postée devant le carreau.Et ce fut comme si ses yeux lui lançaient des éclairs, lui foudroyèrent instantanément le coeur.
Puis, arrachant une partie de son âme, déchiquetant un morceau de sa raison, il tourna le dos à cet homme qui le détruisait petit à petit, traçant à chaque pas, une distance insupportable entre ces deux aimants.
Ce qui sortit Jinyoung de sa plénitude fut le tintement horrible de son téléphone qui annonçait une notification.
Il attrapa son portable qui était préalablement placé sur la table de chevet et consulta le message.
Mark :
Yugyeom s'inquiète, il est tard, tu dois rentrer.
Son coeur s'affola. Pourquoi le danseur s'inquiéterait-il ? Il l'avait laissé en plan deux minutes après avoir laissé ses marques sur lui.
Sans un mot, sans un regard, il avait creusé un fossé entre eux deux, et avait provoqué chez Jinyoung ce sentiment désagréable. Celui de s'être vu utilisé sournoisement.
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puéril - jinyeom
FanficLes petits grandissent. Et les grands se perdent dans leurs âmes joueuses d'enfant