Chapitre 12: espionne et espionnée

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Sous la direction de Gloria qui semblait mener ses frères à la baguette, la fratrie et Vanille firent visiter le château à Adeline. Il était immense. Entouré de grands jardins et de fontaines, le château comportait en plus de la salle à manger et de la salle du trône un grand donjon où le roi habitait, plusieurs salles de bal, de cérémonie, de réunion et de jeux, plusieurs bureaux, une bonne centaine de chambres comportant chacune une salle de bains pour les invités, des balcons à presque toutes les fenêtres, de grandes salles vides et inutilisées, trois grandes bibliothèque royales, l'aile Nord – qui avait été la partie réservée à la reine Lora – où il était interdit d'entrer sous peine de très lourdes sanctions, les cuisines et encore bien d'autres endroits aussi magnifiques les uns que les autres.

Adeline avait entendu dire que le château était aussi vieux que le manoir de sa tante, pourtant, elle avait l'impression que la demeure du roi était récente. C'est en allant vers les écuries qu'Adeline compris : Vlorgue avait fait agrandir le château. En effet, les écuries étaient collées à l'aile Nord, le seul endroit dont les murs étaient faits de vieilles roches et dont le style architectural ressemblait à celui du manoir de Placidia. Le roi avait dû faire construire les nouvelles parties de son château autour de l'aile Sud et de l'aile Ouest qui n'étaient plus vraiment visibles : elles étaient si larges qu'elles se touchaient et semblaient ne faire qu'un avec le centre du bâtiment. Si sa tante ne lui avait pas parlé de ces deux ailes du château qui avaient été les plus longues, Adeline n'aurait jamais deviné qu'il y en avait. Seule l'aile Nord était la même, surement parce que le roi l'avait condamné et qu'elle était cachée à l'arrière le château. L'aile Est n'existait plus depuis presque un siècle : elle s'était effondrée lors d'un tremblement de terre qui avait secoué toute la région. Vlorgue avait l'air d'avoir fait enlever les ruines pour y faire construire un gigantesque trou, sans doute pour y jeter les cadavres de tous ceux qui ne l'avaient pas satisfait ou qui ne lui avaient pas obéit. Des barrières l'encerclaient et des panneaux indiquaient qu'il était interdit de s'en approcher.

-Derrière les écuries, il y a une porcherie et un élevage de bœufs et de moutons, expliqua Gloria à Adeline. Mais c'est très sale et il ne vaut mieux donc ne pas y aller.

-Ce n'est pas grave, vous m'avez montré déjà beaucoup de choses !

-Oui, tu as raison... D'ailleurs, il est l'heure de rentrer !

Ils retournèrent vers le château. Adeline cala son rythme sur celui de Vanille qui marchait quelques mètres à l'arrière du groupe.

-Tu pense à quoi ? lui demanda-t-elle en remarquant que la jeune fille regardait la route qui passait un peu plus loin à leur droite.

-Oh, à rien de particulier, fit Vanille en détachant son regard de la route.

- Alors pourquoi regardes-tu la route ? dit Adeline en prenant une voix apaisante, dissimulant un sourire car elle savait que Vanille détenait une information qui lui serait utile.

Adeline avait toujours su analyser les expressions du visage pour voir quel sentiment éprouvait une personne en pensant à quelque chose. C'est depuis peu qu'elle savait que c'était grâce à son appartenance à la fratrie de cœur qu'elle le pouvait. Vanille semblait inquiète, redouter quelque chose et impatiente à la fois en regardant la route. Avec les informations qu'elle lui avait données sur elle durant le petit déjeuner et ce qu'elle savait déjà à propos de la guerre et des différents liens qui liaient les nobles entre eux, Adeline se doutait bien que le père de Vanille allait bientôt arriver au château pour parler stratégie de guerre avec le roi. En effet, le premier vicomte de Romèc était connu pour sa logique, sa discipline et son autorité grâce à l'entrainement militaire qu'il avait subi durant l'enfance, sa stratégie et son sens de la négociation. Il serait surement un atout important dans la manche de Vlorgue s'il le mettait à la tête de ses armées. Il fallait juste qu'Adeline soit sûre de ses déductions avant d'envoyer un message à la reine. Et pour cela, rien de mieux qu'interroger la fille du Vicomte pour avoir des informations le concernant ! Surtout que celle-ci semblait connaitre plusieurs réponses aux questions d'Adeline.

Diana ; Tome 2 : La force des ElémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant