Diana ; Tome 2 : La force des Eléments

Chapitre 23 : piège

Au début, tout se déroula parfaitement : Dacien, Fred et Sage se chargèrent des quelques gardes et s'installèrent autour du bâtiment pour surveiller que personne ne sorte. Hermine resta avec eux. Placidia, Rodrigue, Aria, Diana, Luna, Max, Isaac, Ismène, Adeline, Donan, Gloria et la vielle sorcière d'Humalia entrèrent, tous leurs sens en alerte.

La porte n'offrit aucune résistance et aucun drow ne les attendait en embuscade dans le hall, ce qui les étonna quelques peu, mais ils continuèrent.

En entendant des bruits de rires et de musique, ils se regardèrent, déconcertés : Diego et ses seconds n'avaient donc pas entendu l'alarme ? Mais comme ils n'avaient rien de mieux à faire, ils s'engouffrèrent dans l'obscurité de l'unique couloir qui s'offrait à eux.

-Charmant, commenta la sorcière quand elle écrasa un squelette de rat.

Elle serra plus fort celui qu'elle tenait sous le bras et prit la tête du groupe en chantonnant une musique funèbre, ce qui n'était pas pour rassurer les autres.

Le couloir obliquait de temps à autre vers la droite ou vers la gauche. L'obscurité les empêchant de voir devant eux, Diana laissa ses mains s'enflammer pour éclairer leurs pas. Mais même ainsi ils ne voyaient que quelques mètres plus loin que le bout de leur nez.

Les rires - presque des ricanements - se faisaient toujours entendre et se rapprochaient au fur et à mesure. Bientôt, ils résonnèrent autour du petit groupe qui commença à se demander s'il était bien sage de continuer. Mais au moment où Placidia s'apprêtait à dire de faire demi-tour, ils se retrouvèrent face à une gigantesque porte.

Mesurant au moins cinquante mètres de haut, sculptée dans de la roche volcanique noire, et décorée de crânes humains aux yeux enflammés, la porte les fit tous sursauter.

-Ah bah ça, c'est ce que j'appelle une porte accueillante, s'exclama Max en essayant de paraitre décontracté. Et qu'est-ce qu'il y a marqué, là ? ajouta-t-il en montrant une inscription au-dessus de la poignet - une tête de souris dans la gueule d'une tête de chat elle-même dans la gueule d'une tête de cheval.

Ismène et Isaac se jetèrent un coup d'œil et grimacèrent.

-« Seuls les meilleurs peuvent entrer sans crainte, les autres ne pourront qu'y mourir. » traduisirent-ils en chœur.

-C'est autant une devise qu'un avertissement, ajouta Isaac.

-Sympa, commenta Diana.

Ils restèrent devant la porte durant plusieurs minutes avant que la sorcière d'Humalia ne baille en s'approchant de la poignet.

-Bon, on ne va pas rester plantés là ! fit-elle en se tournant vers les autres. On y va ?

-A vous l'honneur d'ouvrir la porte, dit Adeline en lui adressant un grand sourire.

-Trop aimable... maugréa la sorcière.

Mais elle ne parut nullement hésiter en plongeant la main dans la gueule du crâne de cheval, puis dans la gueule du crâne de chat, et tourner le crâne de souris. Elle recula de quelques pas et la porte s'ouvrit dans un grincement strident, tandis que les rires devenaient de plus en plus effroyables.

Ils passèrent prudemment la porte et se retrouvèrent dans le noir complet : Les flammes de Diana s'éteignaient malgré elle, comme absorbées par l'obscurité.

Puis les portes claquèrent, les rires se turent, et la pièce s'illumina d'un coup, les aveuglant.

C'est à ce moment que Diana, comme les autres, se rendit compte qu'ils étaient dans le pétrin car Diego leur avait tendu un beau piège...