Chapitre 18: Vlorgue piégé

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Quand ils arrivèrent aux alentours de la capitale, ils se firent plus discrets. Ils laissèrent les chevaux dans le bois qui bordait la ville et les soldats, hommes et elfes, firent diversion à l'entrée principale. Les autres, menés par la reine, entrèrent par un passage secret connu d'elle seule. Ils arrivèrent derrière les écuries et tombèrent sur Sage et Fred. Ceux-ci faillirent donner l'alerte en voyant des inconnus surgir devant eux, mais se retinrent en reconnaissant Max.

-Salut les gars ! s'exclama Max. Comment on se retrouve ? Les autres sont où ?

Fred, toujours bouche bée, secoua la tête et se reprit :

-Adeline traîne Vanille d'un endroit à l'autre du château en lui faisant croire qu'elle a perdu quelque chose d'important. Il faut toujours trouver des idées pour l'empêcher d'avoir le temps d'écrire à ses sœurs, expliqua le garçon. Gloria aide la fille du duc de Pélicia à se préparer pour son rendez-vous avec le fils du premier comte Loran de Romèc. Alphonse doit être avec le roi, ainsi que Donan et Ameline. Je crois que celui qui s'appelle Gérard se promène dans le jardin, et les deux « valets » sont en train de nettoyer la chambre de Donan. Mais c'est la raison officiel de leur présence là-bas car je pense qu'ils sont plutôt en train de vider les boites de chocolats que Donan a reçu hier pour sa première place au concours d'escrime.

-Je vois que vous vous amusez bien, fit Placidia. Je me présente : la duchesse Placidia de Fayente ! Et voici la reine Lora, mes neveux et nièces Dacien, Conan, Airy, Alix, Diana et Luna, ainsi que la reine des elfes Aria, le sage Foulque et ses petits-enfants Isaac et Ismène.

-Bonjour à vous, fit Sage.

-Vous devez être les garçons dont nous a parlé Max, dit Diana en s'avançant.

-C'est exact.

-Bien, on va attaquer Vlorgue. Pouvez-vous prévenir tout le monde ? Dès que nous sortirons de ces écuries, les gardes vont nous repérer.

-Mais bien sûr ! s'exclama Sage. Restez ici, on revient quand tout est prêt !

Et ils filèrent. Alors que Fred partait prévenir Ameline, Adeline, Donan et Gloria, Sage courut vers Gérard. Quand il le trouva, il l'arrêta :

-Ils sont là ! Le plan commence !

Et il repartit, laissant Gérard perplexe quelques secondes. Puis celui-ci sourit et s'élança vers le hall.

-Le roi vous demanda tout de suite, dit-il aux gardes qui gardaient la porte d'entrée. Il est à la petite chapelle.

-Le roi nous demande ? s'étonna un des deux gardes.

-Oui, il avait l'air en colère.

-Euh, bon... Attendez qu'on trouve quelqu'un pour nous remplacer.

-Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans TOUT DE SUITE ! s'exclama Gérard. Il est EN COLERE et j'éviterai de le faire attendre à votre place !

-Oui, oui, d'accord, fit le deuxième garde. Allons-y tout de suite ! Tu n'as qu'à surveiller la porte en attendant qu'on revienne.

-Je vais le faire, accepta Gérard.

Les deux gardes coururent vers l'autre bout des jardins. Gérard les suivit discrètement. Quand ils entrèrent dans la petite en chapelle, le « professeur » se rua vers la porte et la ferma à clé.

-Eh ! s'écria un des gardes. Revenez ! Ouvrez-nous !

Mais Gérard était déjà loin et savait que personne ne les entendraient.

De son côté Sage avait alerté Mark et Olivier. Ceux-ci avaient couru jusqu'au bâtiment réservé aux valets. Depuis quelques temps, ils avaient réussi à les convaincre de les aider à renverser le roi, ça n'avait pas été très compliqué d'ailleurs. Les servantes étaient, elles aussi, avec eux. Alors quand les deux garçons arrivèrent, ils surent que quelque chose allait se passer.

-Tout le monde doit fermer les portes et les fenêtres pour empêcher les gardes d'entrer. Seule la porte d'entrée doit rester ouverte, mais il faudra la refermer quand la reine et ses alliés seront passés. Vous êtes prêts ? demanda Olivier.

-Oui ! s'exclamèrent en chœur les valets.

Et ils sortirent tous tandis que Mark et Olivier allait avertir les servantes.

Quand Sage retrouva Gloria et Fred, ceux-ci le tirèrent à l'écart.

-Ameline, Adeline et Donan attendent près du bureau du roi. Alphonse l'occupe en lui exposant un plan pour abattre la Fayente. Il faut que nous nous occupions de toute la noblesse.

-Aucun problème, fit une voix.

Placidia apparut et leur sourit :

-Je n'ai pas pu m'empêcher de venir voir comment vous vous débrouilliez.

-Vous pouvez vous rendre invisible ? s'étonna Fred.

-Non, je prends juste la couleur de mon environnement, comme les caméléons. On peut distinguer ma silhouette si on regarde bien. Mais bon ! Je peux vous aider à occuper la noblesse.

-Comment ? demanda Gloria. Et qui êtes-vous ?

-La duchesse Placidia de Fayente. Et je peux vous faire une lettre avec la signature du roi pour tromper les nobles. Vous n'aurez cas allé les voir et leur dire que le roi veut qu'ils se réunissent tous dans la salle du trône. La signature les convaincra.

-Vous savez imiter la signature du roi ?

-Ainsi que son écriture. Cela m'a servi beaucoup de fois.

Elle sortit une feuille de sa poche, puis une plume et un encrier de son sac. Elle griffonna quelques mots et signa.

-« Moi, l'immense roi Vlorgue, ordonne à tous les nobles qui résident dans mon château de se rendre immédiatement dans la salle du trône pour une grande réunion urgente. Les retardataires seront châtiés pour non-disponibilité en cas d'urgence. » Cela devrait faire l'affaire. Allez-y, je vais prévenir les autres que c'est le moment d'y aller.

-Merci Madame, dit Sage en prenant la feuille.

-Tout le plaisir est pour moi, fit Placidia, amusée.

Puis elle disparut de nouveaux.

-Bon ! s'exclama Gloria en prenant la feuille des mains de son frère. Les nobles doivent être en train de manger.

Et ils s'élancèrent vers les salles à manger. Placidia, de son côté, retourna vers l'écurie et se rendit de nouveau visible.

-On peut y aller, annonça-t-elle.

Le petit groupe sortit des écuries et courut jusqu'à la porte d'entrée. Là, les serviteurs la refermèrent après qu'ils soient passés. Puis la reine Lora les conduisit jusqu'au bureau de Vlorgue. Ameline, Adeline et Donan les attendaient.

-Vous voilà ! s'exclama Adeline, la voix basse, en serrant ses frères et sœurs dans ses bras. Vous nous avez manqué !

-Nous aussi, vous nous avez manqué, assura Luna.

Les embrassades continuèrent jusqu'à ce que Aria ne fasse remarquer que Vlorgue risquait de les entendre. Ou si ce n'était pas lui, le diable qui l'habitait.

-Un monarque meurt aujourd'hui, ajouta Placidia. C'est le présage que nous avons vu il y a deux mois. Faisons tout pour que ce soit Vlorgue.

-Le plan est parfait, continua la reine Lora. Nous vaincrons !

-Alors c'est parti ! fit Diana. A vous l'honneur, Majesté.

La reine Lora sourit et toqua à la porte.

Diana ; Tome 2 : La force des ElémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant