Chapitre 3

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La ballade équestre s'éternisa. Et les soldats du bataillon bientôt se virent divisés en plusieurs petits groupes comportant une charrette. Par chance, Gabrielle s'était retrouvée avec Charlie et Ana, ainsi que Shasha, Marco, Conny et Armin. Ils trottaient depuis de longues heures sans se permettre de repos . Un signal serait envoyé dans le ciel grâce à des fusées, signalant un arrêt en vert, ou une demande de repli en bleu. Du côté des explorateurs, ils pourraient en cas de besoin alerter les autorités en utilisant aussi les fusées de couleurs en fonction de leur problème. Rouge si il y eut un blesser ou un danger imminent, marron pour indiquer leur position et jaune si ils sont contraints de rentrer.

Les escouades s'éloignaient les unes des autres en suivant la trajectoire tracée sur une carte, et finalement, se perdirent de vue. Celle de Gabrielle se dirigea vers une forêt encerclant une imposante montagne et y pénétra.
- Je me demande bien où nous conduit la carte, s'exclame Conny en baillant.
Il s'étira et manqua de tomber de son coursier qui dérapa sur une pierre mouillée. Une pluie d'enfer s'était déchaînée la veille et n'avait cessé qu'avant le départ.
- Cretin ! Un peu plus et mon cheval t'écrasait, s'énerva Ana.
- Désolé d'avoir faillit crever !
- T'excuses pas surtout !
Charlie était en tête. Il avait été jugé correcte de le placer chef de son équipe pour sa facilité à bien réagir face au danger. Mais il semblait soucieux. À sa droite et sa gauche se trouvaient Sasha et Gabrielle, bercées par la cadence du cheval.
- C'est étrange.
L'anxiété habitait son cœur. Les deux filles surprises, tirées de leur rêveries, s'empressèrent de le questionner.
- Shadis à dit que nous rentrerions en fin de journée, et puis il est partit en nous laissant ça. Charlie fit un geste du menton vers la charrette que conduisait Marco. Et le soleil se couche et aucune fusée n'a été lancée dans le ciel.
- C'est vrai, et je meurs de faim, intervint Sasha.
- Ça fait combien de temps que l'on a quitter le campement ? demanda Gabrielle.
- J'en sais rien. Peut-être 5 heures.
La réponse de Charlie surprit Gabrielle. Alors elle s'arrêta et descendit de son cheval.
- Mais... qu'est-ce que tu fais ?
- Je me repose !
Ils l'a regardèrent tous avec des yeux qui s'écarquillaient au fur et à mesure de leur contemplation et la bouche entrebâillée, à cet instant, jamais une grenouille ne leur avait autant ressemblé.
Le choc passé, Conny  secoua la tête et reproduisit les mêmes mouvements que son amie.
- Elle n'a pas tord, je n'en peux plus !
Et puis, nous n'avons qu'à reprendre la route après. Mais là, si je ne fais pas une sieste, je ne bouge plus.
Charlie resta pétrifié. Il craignait la réaction des supérieur s'ils apprenaient que son équipe s'était arrêtée sans autorisation. Mikasa devait drôlement mieux se débrouiller avec son escouade.
Soudain, il aperçut Ana debout, qui l'encourageait à l'imiter. Son regard glissait sur Gabrielle, qui retirait sa veste et riait avec Armin, Conny qui s'allongeait contre un arbre, Marco commençant à ramasser du bois, ou encore Sasha qui fonçait tête baissée sous chaque buisson pour débusquer un rat ou un lézard. Alors il céda et ses épaules retombèrent.
- Tu as fait le bon choix, félicita Gabrielle en mâchouillant une brindille.

Elle avait toujours été le trouble-fête du groupe. À tout moment passé à ses côtés, Charlie et Ana vivaient l'aventure à l'état pur. Et ils n'y pouvait rien. Sans elle, la vie serait bien trop ennuyeuse.

La halte dura toute la nuit, au détriment de Charlie. Mais même la fatigue gagna contre lui. Quand celui-ci lança un regard vers la charrette, il découvrit avec émoi, qu'elle était remplie de provisions. Le bonheur intégra le cœur de chacun et Sasha en devint folle.
Tous eurent un tour de garde, mais rien d'interessant ne se produisit. Ce ne fut qu'au petit matin, alors que Conny , étant le veilleur, s'assoupit, qu'un bruit éclata dans le ciel. Les jeunes se réveillèrent en sursaut et se hâtèrent d'enfiler leur équipement tridimensionnel. Leur nez montait droit vers les nuages, mais aucun signe particulier ne se distinguait.
- Vous croyez que c'était un coup de fusée ?
- Impossible, on aurait dû voir de la fumée.

La chevauchée reprit alors avec fureur. Ils dévalaient une pente, en escaladaient une autre et quelques demi-heures s'écoulèrent ainsi. Le paysage apaisa le cœur de certain mais ne suffit pas à mettre en veille l'esprit criminel de Gabrielle. Elle le sentait. Rien ne se déroulait comme prévu, puisque déjà, ils auraient dû rentrer la nuit dernière. De ce fait, l'odeur qui avait suivi la détonation n'avais rien de naturelle, l'on aurait deviné l'émanation d'un coup de fusille.
Mais elle se tenait de le dire à ses compagnons, préférant éviter de les énerver pour de fausses idées.

Il n'y eut aucune anomalie en travers de la route, mais cette manie constante de jeter de furtifs coups d'œil en arrière se propagea maladivement dans l'équipe. Ils avaient l'impression d'être épiés, suivis, doute fondé sur des mouvements qu'ils croyaient rapidement apercevoir entre les arbres. Conny sentit peu à peu le stress se lover dans son esprit et il chercha à l'oublier.
- Je ne sais pas vous, mais je me dépêcherai bien pour arriver en vitesse au prochain lieu de pause.
Les autres membres acquiescèrent vivement à cette proposition, mais l'instant d'après, alors que l'allure des destriers accélérait , quelque chose d'indiscernable passa devant leurs yeux en volant.
- Qu'est-ce que c'était ?
- Un oiseau ?
- Non, non, c'était bien trop gros.
- Un homme ?
- Qui vole ?
- Restez sur vos gardes !
Les mots de Gabrielle sonnèrent en vain, car dès lors où elle parla, Marco se fit éjecter de son cheval par une nouvelle apparition. Ce dernier s'écrasa face contre terre, et le reste de l'équipe s'arrêta de suite pour le seconder. Sasha rattrapa le cheval qui tentait de prendre la fuite et reçu un coup de talon dans l'abdomen. Son cri alerta les autres et ainsi, ils découvrirent avec effrois une bande, très certainement d'escrocs, qui encerclait Marco et Sasha. Alors, sans crier garde, sans même y réfléchir, ils s'élancèrent dans la mêlée.
L'ennemi se révéla coriace, voir redoutable. Les malfaiteurs étaient encapuchonnés sans aucune exception, de façon à ce que l'escouade ne puisse discerner leur visage. En toute sincérité, les recrues se faisaient écraser. Le nombre de bandits était plus élevé, mais cela n'aurait rien changé s'ils n'avaient été que cinq. Chacun leur tour, Armin et Ana se firent attraper et jeter dans un coin avec Sasha et Marco. Il ne resta que Conny, Charlie et Gabrielle qui n'abandonnaient pas. Ils n'avaient qu'un seul adversaire chacun et cela leur suffisait amplement, car curieusement, les individus, étant de trop, se tenait en retraite et n'intervenaient pas.
Conny n'arrivait plus à suivre, il voyait bien que l'opposant savait se battre, élaborait des techniques recherchées, connaissait de nombreuses prises. C'était un professionnel. Le soldat reçu ainsi un violent coup sur le crâne et le grappin de son équipement, n'étant pas dirigé, rata sa prochaine cible. Il s'étala au sol. Charlie vécu la même contrattaque.

Quand à Gabrielle, son adversaire était de loin le plus fort de tous, ardent, et le plus vif aussi, mais les esquives de la fille, tout bonnement excellentes, lui permirent de l'éviter, jusqu'à ce qu'un coup de genoux vint fracasser son nez. Alors, elle dû lui faire face dans les airs tête baissée. Gabrielle ne parvînt à le toucher qu'une fois, lui flanquant par réflexe sa jambe dans le dos. Mais elle perdit rapidement de la hauteur et ensuite de la vitesse, lorsqu'il lui décocha une énième fois sa godasse boueuse dans son visage et qu'il l'envoya valser sur plusieurs mètres pour enfin percuter un chêne. En dépit de la douleur incessante dans sa tête et son corps qui la suppliait de rester couchée, la détermination la contrôlait et Gabrielle se redressa. Pour ses amies...
le pommeau d'un sabre vint la heurter de plein fouet et la jeune fille s'écrasa à nouveau en crachant du sang. Cette fois ci, pour l'empêcher de se relever, l'attaquant s'assit sur elle et y reposa de tout son poids pour la bloquer.Mais il n'était pas lourd et Gabrielle se débâtit avec rage, alors il cogna.
- Ça suffit Rivaille.

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