« J'avais envie de lui cracher dessus. » Cette pensée hanta Gabrielle qui se remémorait l'attitude négligeable de son supérieur en caressant sa lèvre fendue . « Cela le salira. » Elle eût un sourire sadique.
Les jours s'écoulèrent sans qu'aucun des jeunes de la 104 ème brigade n'entendent parler d'expédition. Le major Smith et le caporal-chef Rivaille avaient disparus de la circulation et il était devenue rare de croiser le chef-instructeur Keith Shadis. Eren et les autres avaient été placé sous les ordres d'un quelconque lieutenant qui leur menait la vie dure. À chaque entraînement, ce dernier leur faisait cracher leur poumon à en regrettant Shadis.
Cette torture s'éternisa et l'impatience de tuer un titan naquit dans leur cœur. Cette situation servait peut-être à aiguiser la haine envers la menace de l'humanité, pensait Armin. Si ce n'était pas le cas, alors pitié, faites que cela cesse.Le soir, après plus de deux semaine d'attente, Gabrielle, Charlie et leurs camarades se rendaient comme toujours dans l'auberge à la disposition de l'armée. On entendait Jean se plaindre à Marco et lui montrer ses nombreux bleus dûs au corps à corps.
« Je n'en peux plus, se lamenta Ana en s'étalant sur la table.
- Peut-être qu'ils testent nos aptitudes ? S'interrogea Charlie.
- J'en sais rien mais je ne peux plus bouger, ajouta Gabrielle.
Elle jeta un regard à travers la salle et vu que tous ici étaient dans le même cas. Les soldats s'appuyaient contre les murs et ne prenaient même plus la peine de manger, sauf évidement Sasha que rien n'arrêtait. Conny était consterné en la voyant s'engouffrer sa ration et lui laissa à contre-cœur la sienne. Gabrielle souffla et se leva de table.
- Où vas-tu ? S'enquit Charlie.
- Ho... heu, j'ai besoin de respirer. C'est trop étouffant ici.
Charlie ne protesta pas, et puis, pour une fois, il ne l'avait pas accompagné. Gabrielle l'adorait, mais par moment, elle désirait plus qu'autre chose la solitude. Parfois même, elle se demandait si la vie en extra-muros était possible. Cette éventualité l'attirait follement. Exister en dehors Sina, Maria et Rose devait être époustouflant.La jeune fille se pavanait à l'orée d'un bois, sentant à chaque pas les blessures causées par le capitaines d'escouade. Ce tiraillement un peu partout dans son corps lui rappelait toujours la personne désagréable qu'était Rivaille.
Elle pris finalement la direction des dortoirs. Elle se sentais lasse, exténuée. Si un titan attaquait à cet instant, je n'aurais pas la force de me défendre, se dit-elle en souriant. Gabrielle s'étira en craquant son dos, ses courbatures hurlaient à la mort.
Lorsqu'elle atteint les haut-vents qui encerclaient les bâtiments, un pressentiment émergea dans son esprit. Le soldat avait la tenace impression d'être suivit. À plusieurs reprises, elle se retourna, cherchant à surprendre le malotru. Mais il n'y avait rien. Elle se dit alors que ce devait être Ana ou Charlie qui se moquaient d'elle, et elle préférait les ignorer.
La sensation demeura et Gabrielle emprunta l'escalier menant à la bibliothèque pour fuir l'ombre. Les mouvements frustres que provoquait son agitation accentuait la douleur de ses plaies.
Elle accéléra le pas parmi toutes les étagères en entendant le bruit sourd d'un livre qui tombait.
La lumière de la lune pénétra à travers les vitraux et glissa sur la silhouette inconnue. Ainsi, Gabrielle, le souffle coupé, put identifier l'homme et arrêta de respirer. Pas vraiment grand, très fin, la tête haute et des mèches entreposées de chaque côté de son visage sur une face inexpressive, le regard d'acier transperçant. Il s'imposait dans cette endroit assez restreint par sa froideur d'âme.
- Caporal-chef ? J'ignorais que c'était vous. Je... je m'attendais à je ne sais quoi de délirant.
En sa présence, Gabrielle se sentait affreusement déstabilisée, et elle haïssait ça. Il la fixa, s'approcha d'elle, s'arrêta.
- Où étiez vous passé ? Vous et le major ?
- Ça ne te regarde pas.
Il était insupportable, insurmontable.
- Je sais bien que...
- T'as un sacré problème morveuse.
Elle maugréa. De quelle droit lui disait-il cela ? Mais il n'était pas question qu'elle lui laisse l'avantage. Elle devait lui dire ce qu'elle pensait franchement.
- Je.. il faut que je vous dise que...
- Et moi je n'ai rien à te dire.
- Mais merde ! Est-ce que c'est trop demandé de m'écouter !
Il leva un sourcil et l'expression de son visage s'assombrit, devint terrifiante. Il se métamorphosait en loup et Gabrielle optait malgré elle pour la misérable brebis. Elle baissa la tête timidement.
- Dégage, je n'ai pas envie d'entendre ce que t'as à me dire.
Rivaille se décala rapidement et offrit un passage entre son corps et une étagère. À vrai dire, elle n'avait pas envie de partir. Gabrielle voulais se faire entendre et il la mettait hors de d'elle.
- Je ne suis pas d'accord. Vous n'êtes pas roi, simplement caporal comme tant d'autre. Ne me prenez pas pour un être inférieur.
Gabrielle le menaça et soutint son regard glacial. Les fines lèvres de l'homme remuèrent, et elle décala la tête, peureuse face à l'engueulade qu'elle devinait prochaine.
- Parle mieux morveuse. T'es rien. On est tous rien face à la peur, face à l'oublie, la mort. Mais si je suis caporal-chef et non toi, c'est pour de bonnes raisons. Et toi, tu filtres avec la mort. Essaye encore une fois de me tenir tête et tu finiras droit aux cachots de la ville souterraine.
« Les cachots de la ville souterraine ? » mais Gabrielle n'eut pas le temps de réfléchir.Il l'avait plaqué contre une étagère, faisant au passage chuter quelques bouquins poussiéreux, et lui arrachait une grimace de douleur en appuyant sur un de ses bleus. Le caporal-chef avait placé ses deux bras de chaque côté de Gabrielle, la tenant, l'obligeant à ne plus bouger. La colère explosait ses yeux sombres, étirait ses traits affinés, rougissaient son teint de nature si pâle, et les cheveux du garçon glissaient sur la peau basanée de la fille. Gabrielle sentait le corps de son supérieur effleurer le sien et elle détourna les yeux, honteuse de ses joues rosies.
- Regarde moi, hurla t-il presque.
Mais elle n'osait pas.
Alors il lui attrapa brutalement le menton et répéta.
- Regarde moi, gamine.
Gabrielle leva vers lui ses yeux verts et trembla. Il était incroyable. C'était plus fort qu'elle, elle le trouvait exceptionnel, terriblement attirant. Ce regard noir s'attarda sur son visage et il gardait fermement l'emprise sur sa mâchoire. Gabrielle crût qu'il allait la frapper et ferma les yeux. Mais ce dernier n'en fit rien. Rivaille passa lentement son pouce sur les lèvres abîmé de Gabrielle.Et subitement, soudainement, violemment, il l'embrassa. Gabrielle chauffa, gela, devint une boule d'énergie . Elle ouvrit grand les yeux plein de révolte, tandis que son supérieur avait les siens clos, mais se laissa faire.
Enfin, quand il la relâcha, hors d'haleine, Gabrielle le détailla du regard, apercevant ce feu d'artifice qui brillait dans ses yeux, et ses cheveux malheureusement décoiffés. Elle restait bouche bée.
- Je ne comprend pas.
- Y a rien à comprendre.
Il aurait sûrement aimé recommencer, mais Gabrielle ne supportait pas d'être traiter comme un chien. Elle lui cria haut et fort :
- Je ne suis pas votre toutou !
Rivaille en fut surpris . Il ne s'attendait pas à une riposte telle que celle-ci. Gabrielle le repoussa sèchement et prit de la distance. Il s'était rabaissé aux sentiments, au statue d'homme, mais il ne demeurait pas moins Rivaille, caporal-chef du bataillon d'exploration, Capitaine de son escouade, le plus puissant être de l'humanité.
Et pourtant, face à la jeune femme, il semblait innocent, inoffensif. Où était passé le combattant, le tyran?
- Parce que tu crois que...
- Je ne veux rien entendre, coupa t-elle inconsciemment en dégageant la main qui lui enserrait le poignet.Gabrielle s'enfuit sans un regard en arrière, elle courut entre les rangées littéraires, désirant prendre de la distance avec ce lieu qui abritait un spectre ensorcelant. Elle voulait oublier. Le voulait-elle vraiment ? Non, mais elle voulait s'en persuader. Avait-elle aimé ce baiser ? Gabrielle refusait de répondre à cette question qui la hantait. Le caporal-chef s'était volatilisé, puis avait ressurgit de je ne sais où pour tourmenter le soldat. Il n'y avait pas à redire, il avait réussi.
Jamais Gabrielle ne fut autant en doute qu'à ce moment même de son existence. Il l'avait embrassé ! Elle aimait garder le contrôle. Avec son supérieur, elle le savait , cela était impossible.
Et puis merde. Son pied butta brutalement contre un rocher qui n'avait rien demandé, le fit voler, et arracha un hurlement de douleur à Gabrielle. Ça lui faisait du bien.
Elle boita ainsi jusqu'à l'auberge pour se soûler avec les personnes qui comptaient le plus à ses yeux.
Indubitablement les seules.Tout bonnement, assurément.
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Dignité
Hayran KurguLevi est un homme distant, froid et violent, rattaché à l'armé tout en gardant son indépendance intacte. Il se crée une armure et s'éloigne peu à peu du monde voisin par sa vulgarité et sa froideur. Mais rien ne résiste à l'amour. Levi x reader Simp...