Chapitre 12

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« Je pense à [elle] une fois par jour, cette pensée dure 24 heures » (Wiz Khalifa)

PDV STEPHEN

Je suis dans ma cellule quand un policier ouvre et me prend par le bras pour m'escorter tout en m'annonçant que j'ai de la visite.

Je me demande bien qui cela peut-être.

Thea ? Nate ?

Julia ? Non impossible, elle m'en veut trop, la dernière fois qu'elle est venue, cela s'est mal passé. J'ai dû lui mentir, je n'ai pas pu lui dire que j'avais fait tout ça pour eux, pour notre famille.

Il ouvre une salle d'interrogatoire et me fait entrer. Je m'assois sur une chaise devant une table.

J'attends et quelques minutes plus tard la porte s'ouvre sur un policier. Il se décale et laisse apparaître mon visiteur ou plutôt ma visiteuse.

Julia.

Ma femme.

Elle ne sourit pas en me regardant et s'installe sur la chaise qui me fait face.

Elle croise les mains sur la table, l'air sérieux.

Julia : Ne crois pas que si je suis ici c'est pour avoir des nouvelles. Je pense seulement que tu as le droit de savoir ce qu'il se passe.

Son ton est sec. Elle ne me regarde pas. Son regard est fixé sur ses mains, posées sur la table grise. Elle joue avec son alliance à l'annulaire gauche.

Je suis vexé par ses propos mais je ne peux pas lui en vouloir. Après tout, c'est de ma faute ce qui arrive.

Cependant je retiens surtout la fin de sa deuxième phrase. « Ce qu'il se passe. »

Que se passe-t-il ?

Stephen : Que se passe-t-il ?

Julia : C'est Thea.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je la fixe et je vois qu'elle tremble de me le dire.

Stephen : Quoi Thea ?

Julia : Elle a disparu plusieurs jours. Et les urgences m'ont appelé pour dire qu'elle avait été admise. Son pronostic vital était engagé, ils lui ont fait des examens, elle a fait un arrêt cardiaque, ils ont réussi à la réanimer. Son visage est tuméfié, elle a des hématomes sur le ventre et les jambes, enfin partout sur le corps et le médecin nous a dit qu'il n'osait pas imaginer ce qu'elle avait subi. Pour finir, Thea ne se souvient de rien.

Elle dit ça d'une traite, sans s'arrêter, déballant tout d'un coup.

Je ne perds pas un mot de son récit.

Mon sang se glace et mes muscles se tendent.

Ils l'ont fait.

Ils se sont vengés.

Ils savent que je les ai trahis.

Ils l'ont enlevé.

Ils l'ont torturé.

Stephen : Elle...elle est réveillée ?

Julia acquiesce.

Je soupire de soulagement.

Elle me toise attendant une ultime réaction mais je n'en fais rien.

Elle se lève alors, je la retiens par le bras, tout en me levant moi aussi.

Elle fait volte-face et me regarde intensément dans les yeux sûrement pour me faire comprendre qu'elle ne répétera pas deux fois ce qu'elle s'apprête à dire.

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