Secret Life

Chapitre 17

« Parce que l'avenir est incertain, prenons-le en main.»

PDV NATE

Nous sommes tous réunis pour le réveillon. Enfin presque tous. Il manque mon père. Je ne l'ai pas revu depuis son arrestation à la maison. Et non, je ne suis même pas allé le voir. Je le déteste. Il a détruit notre famille.

Je l'ai renié. Ce n'est plus mon père. Il a fait souffrir tout le monde. Ma mère. Thea. Luke. Mary. C'est trop. Je ne lui pardonnerai jamais.

Vers 23h00, ma mère apporte le plat. Nous mangeons tous en silence. Jusque-là les discussions n'ont pas dévié sur mon père et c'est tant mieux. Mais à mon goût c'est bien trop calme comme repas.

C'est le moment que choisit Amelia, ma tante, pour se tourner vers Thea, assise en face de moi.

Amelia : Alors Thea ? Que vas-tu faire l'année prochaine ?

Thea baisse la tête.

C'est exactement le sujet qu'il fallait éviter.

Je sens ma sœur se tendre.

Et évidemment ma mère répond à sa place, d'une voix fière.

Julia : Elle va intégrer l'université de médecine.

Techniquement ce n'est pas faux. Mais le hic, c'est que ma mère n'est pas au courant qu'il y a eu changement de programme.

Thea : Non.

Elle a dit ça d'une voix calme mais comme ma mère la fusille du regard et que tous les regards sont tournés vers elle, elle continue d'une voix toujours aussi douce.

Thea : Non, je n'irai pas à l'université de médecine. Je ne serai pas médecin. Je ne veux plus être médecin. Ce n'est pas ce que j'aime. Ce que j'aime c'est la photo, c'est l'art, c'est peindre.

Je sais qu'elle se contrôle pour ne pas crier.

Ma grand-mère sourit.

Julia : Non mais tu t'entends parler ? L'art ?! C'est une plaisanterie.

Jenna : Voyons Julia, vous vous entendez parler ? L'art c'est l'avenir. Et si c'est ce qu'il lui plait, alors c'est ce qu'elle fera.

Heureusement, que notre grand-mère est là !

Julia : Jusqu'à preuve du contraire, c'est encore moi qui décide ce qui est bon pour ma fille !

Et voilà, le repas dérape.

Je sais que Thea voit rouge au moment même où elle relève sa tête et fixe d'un regard noir notre mère.

Thea : Ah oui et tu sais quoi de moi ? Tu ne t'intéresses pas à moi !

Et ma sœur se lève, quittant le dîner et jetant un froid dans la salle à manger.

Il y a un silence pendant 5-6 minutes puis enfin ma mère le brise comme si de rien n'était en demandant si quelqu'un reveut de la viande et des légumes.

Le reste du repas se fait sans Thea.

Quand le dessert est terminé, je m'éclipse et monte la voir.

Je frappe à sa porte.

Thea : Entrez.

J'ouvre la porte, entre et la referme.

Ma sœur est assise par terre en tailleur devant la grande baie vitrée et elle regarde dehors. Le ciel, la plage, l'océan, l'horizon.

Je m'assois à côté d'elle.

Thea : Il fallait qu'elle le sache de toute façon.

J'acquiesce.

Nate : Elle a sur-réagit quand même.

Thea : Heureusement que mamie était là.

Nous restons un moment sans parler, le regard fixé dehors.

Thea : Tu sais j'avais envoyé des photos à un magazine de voyage ?

Nate : Oui ?

Thea : Ils m'ont répondu que mes photos étaient très belles et qu'ils aimeraient que j'en fasse pour eux.

Elle se tourne vers moi, un grand sourire pendant à son visage.

Je souris à mon tour et la prends dans mes bras.

Nate : C'est génial !

Thea : Mais je sais pas comment maman va réagir.

Elle fait la moue.

Nate : Tu auras 18 ans cet été, tu feras ce que tu veux.

Elle pose sa tête sur mon épaule. Je crois qu'elle s'endort.

Alors je chuchote, tout en sachant qu'elle ne doit pas m'entendre.

Nate : Parce que l'avenir est incertain prenons-le en main.

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Le lendemain matin, nous sommes réveillés par Mary et Luke qui font irruption dans la chambre de Thea nous criant que c'est l'heure d'ouvrir les cadeaux.

Nous descendons et je vois que ma sœur n'adresse pas un seul regard à notre mère.

Nous ouvrons tous nos cadeaux dans le salon.

Thea m'a offert un tee-shirt de foot de mon équipe préférée.

Je vois que ma jumelle verse une larme en découvrant le cadeau de nos grands-parents. La panoplie du peintre. Ma mère fronce les sourcils.

Nous passons le reste de la journée par petit groupe.

Thea m'avoue qu'elle sort avec Hugo.

Je suis super content pour eux. Je sais qu'il est celui qu'il lui faut. Je sais qu'il est honnête, que je peux avoir confiance en lui.

Je vois dans ses yeux que ma sœur est super heureuse et qu'elle l'aime. Mais malgré tout ce bonheur je sais qu'il y a un problème qui plane au-dessus de leurs têtes. Jake. Tout le monde dans l'équipe de basket sait qu'il aime Thea et qu'il déteste Hugo.

Le soir, toute notre famille est repartie. Thea s'est enfermée dans sa chambre pour ne pas croiser notre mère. Alors quand celle-ci a eu le dos tourné, je lui ai monté une assiette contenant les restes d'hier soir. Nous avons passé la soirée sur son lit à regarder Avengers.

La semaine qui a suivi a été un désastre familial. Ma sœur a tout fait pour éviter notre mère, ce qui a fonctionné étant donné que cette dernière travaillait.

Luke, qui en avait assez de cette ambiance pourrie est allé dormir trois nuits chez Max, le frère de Josh.

Il n'y a que Mary, qui est restée souriante. A 10 ans, elle ne comprend pas tout ce qui se passe. La preuve, en est telle, qu'elle demande souvent où est papa ? Quand il va revenir ?

Ma mère, telle une lâche, c'est comme ça que je le vois, ne lui a pas dit la vérité.

Faut arrêter de se voiler la face.

La vérité c'est que quand il va sortir, Mary aura la vingtaine, Luke, Thea et moi aurons quasiment la trentaine. On aura probablement un travail. Peut-être qu'on sera en couple ou même marié. Peut-être aussi qu'on aura des enfants.

Bref, on aura une famille. Une famille qui se sera construite sans lui.

Mary, le détestera sûrement de l'avoir abandonner.

Alors autant lui dire la vérité.

Je suis dans ma chambre, pensant à toutes ses choses quand la porte s'ouvre à la volée sur Thea, presque affolée.

Thea : Nate ! J'ai eu un flash. Celui qui m'a apporté aux urgences, il avait un tatouage. Une sorte de serrure sur le poignet gauche.

Je sursaute presque. Ce tatouage me dit quelque chose, je l'ai déjà vu sur quelqu'un mais je ne me souviens plus sur qui.