Chapitre 14 - Être tous les deux

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Quand Misaki regarde son portable, il n'est que 7h. Il est réveillé depuis quelques minutes déjà. Le temps de se souvenir où il est en reconnaissant la chambre d'Arikawa. Il s'assoit dans le futon et regarde le lit. Arikawa dort encore, enfoui sous ses couvertures. Il s'est endormi vers 20h pourtant. Il a vraiment besoin de sommeil. Misaki se demande depuis combien de temps il n'a pas dormi une nuit complète...

Il se lève debout doucement, évitant de faire du bruit, il prend sa chemise pour ajouter une épaisseur au t-shirt qu'il a pris dans les tiroirs d'Arikawa la veille. Il va aux toilettes, puis à la cuisine. Il ignore si Arikawa aime les petits déjeuners japonais, ils n'en ont jamais parlé. Les fois où ils ont déjeuné ensemble, ils ont mangé des rôties... Mais Misaki aime bien manger japonais le matin. Et il est réveillé, alors aussi bien en faire pour deux. Il a acheté tout ce qu'il faut, de toute façon.

Il démarre la cocotte à riz. Puis il prépare l'omelette et le saumon grillé. Il a acheté la veille la salade shirasu, le nattô et les tsukemono. Ne reste que la soupe miso... Il prépare aussi le thé grillé, le fameux hojicha que Arikawa semble apprécier, car il en avait encore dans son garde-manger...

Il est presque 8h. Une idée lui passe par la tête, puis il se dit que c'est trop intimidant. Combien de fois a-t-il finalement renoncé à cause de sa timidité? Pourtant, d'être venu ici, la veille, était la bonne décision. De lui parler de ses soucis à propos de son orientation également lui a fait du bien... Aura-t-il à combattre à chaque fois pour vaincre ses doutes, sa peur, sa gêne?

Il se concentre sur son envie de suivre ses sentiments, tentant de faire fi de sa gêne et il entre dans la chambre. Arikawa est couché sur le dos. Il regarde son visage détendu du matin... Hier, il l'a vu complètement nu. C'est sans doute à cause de son manque de confiance, mais il a encore du mal à comprendre comment un homme aussi beau, sympathique et attachant peut s'intéresser à lui. Il hésite encore, puis revient à son désir de suivre ses envies. Il se penche pour déposer ses lèvres sur celles de cet homme-là. Il recommence plusieurs fois avant qu'Arikawa ouvre finalement les yeux, le reconnaisse et lève les bras pour l'attirer dans son lit, le couchant sur lui.

- Mmm... Je croyais que je rêvais. Comment tu réussis toujours à être plus extraordinaire qu'un rêve, Misaki?

Sa voix rauque du matin suffit à lui donner des frissons. Et ses mots, ses mots... Il manipule si bien le langage. Il trouve toujours le moyen de m'émouvoir ou me surprendre... On est si différents...

Misaki tente de reprendre sa contenance. Il s'informe :

- Tu as bien dormi?

- Oui. Vraiment. Je dormirais encore, mais... Il est quelle heure?

Au même instant, le réveil sonne. Il étend le bras pour l'attraper et Misaki en profite pour sortir du lit.

- J'ai préparé un petit déjeuner, comme je me suis réveillé plus tôt. Je ne sais pas si tu aimes les petits déjeuners japonais...

- Wow, t'es sérieux?

Arikawa se lève rapidement et se dirige vers la cuisine.

- Misaki! Tu t'es levé à quelle heure au juste?

- Vers 7h...

- J'ai tellement faim en voyant ça!

Arikawa quitte la cuisine pour faire une visite aux toilettes et il revient pratiquement en courant vers la cuisine. Il prend Misaki dans ses bras :

- T'es tellement fantastique! Je t'adore!

Misaki l'éloigne pour s'asseoir, gêné. Il l'avertit :

Seule la fleur sait... - RomanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant