Cameron
— Parkson, Quilfer, nous n'attendons que vous jeunes hommes.
Après les paroles du professeur, je me levai et me dirigeai vers le bureau. Bien sûr Jordan, lui, n'était pas là. Je jetai un coup d'œil vers sa chaise, inhabitée depuis le début de l'heure. Putain, mais qu'est-ce qu'il foutait ? Il allait tout claquer...
— Cameron, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? s'impatienta le professeur en me voyant rester immobile devant ma chaise.
— Il y a un problème monsieur, Jordan n'est pas là.
— Excusez-moi ?
— C'est bien ce que je dis, répétai-je, il...Aussitôt, le vieil homme m'arrêta sèchement d'un geste de la main. Ses yeux parcoururent les visages des différents élèves. Aussitôt, l'enseignant me foudroya du regard, comprenant que Jordan n'assistait effectivement pas à son cours.
— Comment ça, il n'est pas ici ? s'agaça le vieil homme en haussant le ton.
— Écoutez, je ne sais pas où il se trouve. À vrai dire, il n'était pas là de la matinée.
— Ça suffit à la fin avec votre cinéma ! m'hurla t-il furieusement. Vous n'étiez plus que le denier groupe à passer ! Non de non ! J'en ai ma claque !Je me mordis nerveusement la lèvre, avant de baisser la tête. Voilà qu'il m'humiliait devant la classe entière. Et tout ça à cause de Jordan et son stupide retard. Ce pauvre con commençait à me taper sur les nerfs. Moi, je récoltais le résultat de ses conneries à sa place et lui, peinard, n'en avait rien à cirer.
Je m'apprêtai donc à regagner ma place, en voyant qu'attendre près du bureau de l'enseignant ne servait à rien, quand l'homme m'arrêta d'un geste de la main.
— Quoi qu'il en soit, vous passerez votre exposé Cameron, et même si vous devrez le faire seul, trancha l'homme.
J'écarquillai les yeux, totalement dépassé par ses paroles.
— Attendez ce n'est pas possible ! m'empressai-je alors de lui répondre, désemparé. Vous avons fait ce travail à deux ! Monsieur...
— Il n'y a pas de monsieur qui tienne ! Au tableau !Je n'avais d'autre choix que de m'exécuter.
Une boule se forma dans ma gorge, je regardai timidement l'ensemble de la classe. Nate se trouvait assit à quelques rangs de moi. Des traits de son visage, il m'encourageait silencieusement. Les filles m'observait avec délectation, je les voyais me dévorer du regard. Certaines s'humidifiaient les lèvres, tandis que d'autres me menaçaient du fait que je les ai lâchées après deux jours de relation. Elles étaient vraiment sans gènes
En fin de compte, être le centre d'attention tous ces élèves ne me rendait guère à l'aise. Certes, je n'étais pas de nature timide et étais, au contraire intégré au groupe, mais le fait de passer seul à un oral préparé en binôme ne m'enchantait pas.
— Cameron, peut être préfèrerez un zéro pointé ? s'énerva le vieux professeur.
Ah non...
— Je... je me lance !
— Voilà qui est mieux, vous voyez, vous pouvez être raisonnable, remit-il ses lunettes sur son nez. Allez y, nous sommes prêt, jeune homme.Jordan
Je courrai sans relâche depuis cinq minutes et venais enfin d'arriver devant l'enceinte du lycée. Je m'arrêtai un cours instant devant le portail, à bout de souffle.
— Dépêche toi Jordan, tu as raté une demie-heure ! m'alerta un surveillant qui passait par ici.
— Quoi ? manquai-je de m'étouffer.Je me remis aussitôt à courir, essoufflé, en direction de la cour de l'établissement. Quel cours avais-je déjà à cette heure là ? Et shit, bro la scolarité n'a jamais été ma priorité dans la vie. C'est pour cela que je finis le chemin à pied.
— C'est fini ce bordel ! Quand est-ce que vous allez commencer ce foutu allez oral ?! s'écria une voix, dans une classe non loin de moi.
— Tout de suite monsieur...Ce timbre de voix... Je le reconnu par mille.
Je ne pris pas peine de toquer à la porte, et m'immisçai de suite dans la salle.
— C'est pas trop tôt tout ce cirque ! Au tableau Quilfer, immédiatement !
— Relax, pas la peine de faire ton kéké Red Murphy. C'est pas tout ton amas de graisse que tu trimbales qui fera de toi le Tom Cruise 2.0. Même tes bourlets te respectent pas, sifflai-je insolemment, en claquant la porte.
— Je vous demande pardon ? s'exclama le vieux professeur, très irrité.
— Oh ouais vous avez très bien entendu. Alors t'es mignon si tu pouvais fermer ta gueule et essayer de t'assoir. Je dis bien essayer car je ne crains qu'elle ne soit trop étroite pour votre majestueuse grosseur.Toute la classe me fixa sans un mot, puis éclata de rire. Chacun des élèves se mit à se moquer ouvertement de l'enseignant.
— Silence ! s'écria t-il, bouillonnant de colère. Croyez-moi sale petit... je ne vais pas conter de jolies choses sur vous à la directrice !
— Mais bien sûr, le bouzeux va aller faire sa pupute devant madame !
— Oh putain, là je suis dead ! rigola un élève, avant que tout les autres s'esclaffent à leur tour. Bien joué Jo !
— Ah oui ! Vous voulez jouer à ça ? cracha le prof en agrippant avec rage une pile de feuilles. Parlez petit morveux, parlez. On verra qui sera viré du lycée par pur échec scolaire !
— Échec scolaire ? me rallumai-je. Mais vous croyez que...Cameron qui jusque là était resté silencieux, me fit signe d'arrêter, en me foudroyant du regard. Le garçon en profita pour débuter l'oral.
— Bonjour à tous. Nous allons désormais répondre à la problématique par une thèse argumentée. Celle si sera capable de répondre à différentes parties du thème.
Je soufflai durement, puis m'approchai de mon camarade en suivant ses notes.
Je pestai fortement, mais m'efforçai de réciter mon texte.
Le professeur esquissa des grimaces de dégoût suite à mon discours. Cameron était purement de son avis. C'est pourquoi il avait même souhaité le réécrire à ma place, j'avais refusé. Voilà ce qui s'appelait raconter de la pure merde, comme le faisait quotidiennement notre prof.
Moi ? M'être payé de sa tête ? Nan... Je n'avais que reflété la qualité de ses cours.
— Ridicule Quilfer, ridicule. Je ne vous félicite pas, souffla mon professeur d'une voix lassée. Vous étiez d'une incohérence répugnante. Vous salissez la Littérature française comme jamais aucun homme ne l'a fait, s'en est d'une honte !
Je lui souris faussement, avant de le toiser.
— Quant à vous Cameron, excellent travail, vous avez fait preuve de vigueur et de précision.
Mon camarade hocha rapidement de la tête, puis nous nous rassîmes à notre table.
***
Cameron
Lors de la fin du cours, je me précipitai vers Jordan. Il semblait pressé de quitter la classe. Je l'arrêtai, en le tenant par le bras.
— Bon, c'est quoi ton problème ? débutai-je, le plus calmement possible.
— Pardon ? me répondit t-il, indifférent.
— T'es vraiment pas bien dans ta tête ! Une journée ne peut pas se passer sans que tu fasses chier le monde !Il me fixait sans y montrer d'importance, comme si ce que je disais ne le préoccupait pas.
— Tu vas me répondre ! m'énervai-je.
— Écoute l'intello, c'est pas de ma faute si c'est ton appréciation qui va prendre cher sur le bulletin. Faut que tu saches juste une chose, c'est que j'en ai rien à foutre de ta pauvre vie. Surtout quand c'est celle d'un pédé, lâcha t-il dégoûté.Je tressaillis sous ses propos, tellement il avait été cru. Heureusement, les quelques adolescents autour de nous ne portaient pas attention à ce que nous disions.
— C'est bon t'as fini ton discours ? Je peux y aller ? cracha t-il méchamment avant de partir.
Je restai estomaqué devant son animosité.
Une masse de lycéens me passa à côté. Et moi, seul, je restais là, immobile, parmi cette nuée déferlante.
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Nobody Except You
RomanceVoilà plus de 3 ans que je joue ce rôle, sortir avec des filles est devenu une habitude. Sans aucune partie de plaisir, c'est si monotone pour moi que je n'en fait plus attention. Dans notre société la différence fait peur, l'homosexualité en faisa...