Chap. 3 Désir perpétuel

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Alors, alors... À quel point Aomine est-il fou pour que j'ai mis un titre pareil dès le troisième chapitre ? Et quels ennemis terribles risquent de continuer à briser sa petite vie tranquille ? Bonne lecture !
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Chap. 3 Désir perpétuel

[Aomine]
    Encore... Je le voulais encore. Toujours. Je ne vivais que pour son désir. Pour mon plaisir. Il me le fallait.
    Jamais je n'aurais pensé voir une sexualité aussi banalisée... et cela m'avait plu. L'homme avait fait son travail, avait paru y prendre quelque plaisir, mais comment savoir ? N'était-ce pas normal pour lui ? anodin ?
    Je soupirai, traînant des pieds. J'étais dans le neuvième arrondissement de la ville-basse, pas le meilleur endroit pour se dégourdir les jambes. Pour me fondre un peu dans le décor, j'avais revêtu un simple jean et un débardeur blanc, arborant un air méprisant comme tout le monde capable de se défendre - dans ce lieu, bien sûr.
    Dans une ruelle que je reconnus aisément, un homme aux cheveux bruns tressés m'attendait, les bras croisés.
"T'as changé la couleur de tes cheveux, remarquai-je, moqueur.
-Ça fait longtemps, Daiki.
-Tch... Tu m'as pas manqué."
J'aperçus un sourire sadique se peindre sur son visage.
    "Ça doit te faire bizarre de revenir ici."
Son sourire ne le quittait pas.
"Non, je viens de temps en temps.
-Pourquoi ? Tu cherches ta mère ?"
Il s'attendait à ce que je le frappe, mais je ris.
"Ma mère est pas plus une pute que la tienne. Et au fond t'as pas tord, je cherche de la marchandise.
-Oh, tu fais vivre les putains, c'est ça ?
-On peut dire ça, ris-je.
-Je ne te savais pas aussi pervers..."
Il s'était avancé vers moi, d'une démarche presque féline. Je me souvenais de cette allure qu'il employait pour séduire ses conquêtes, les dominants de toute sa grandeur - ce qui était dur puisqu'il semblait un peu plus petit que moi. Je n'y fis pas attention, le laissant encore s'approcher, jusqu'à ce que notre proximité n'accole nos souffles.
"Et qu'est-ce que tu me voulais ? murmurai-je bassement.
-Je sais plus... Maintenant c'est toi que je veux..."
Je le repoussai brutalement.
"Tu venais pour quoi ?!
-Alors comme ça tu veux me couler ? N'est-ce pas toi-même qui m'a introduit à Teiko ? Et maintenant tu veux me faire disparaître ?
-Et toi ? l'agressai-je. Tu voulais faire quoi là ? Si je t'ai intégré à nous c'était parce que t'étais dans la même merde et que tu méritais d'en sortir. Maintenant tu mérites d'y retourner, voilà tout."
Un rire tyrannique s'échappa de sa gorge. Il tenta de me frapper. Je parai simplement et lui enfonçai mon poing dans le visage. Il croula sous le coup.
    Quelque peu surpris de la facilité avec laquelle je l'avais abaissé, je restai au-dessus de lui, incapable de bouger.
"Quelle merde... Je peux rien tirer d'intéressant de toi, c'est bien ce que je pensais."
Je m'éloignai.
    "Daiki... J'ai des amis, beaucoup... tu vas regretter ce que tu m'as fait... Hanamiya te détruira..."
Je n'arrêtai pas mon pas.
    J'approchai des quartiers chauds. Des gémissements dans les coins de rues ; et des enfants jouant à chat. C'était triste. Et j'avais failli grandir là...
    Je ne pus m'empêcher de rejoindre le magasin où j'étais sûr de trouver l'adonis rouge. Il fallait que je le vois, que je reprenne une journée à ses côtés.
    J'étais fou de son corps. Y songer suffisait à m'exciter.
    Encore une fois, la foule me mena à lui. Il semblait en pause ; avachi sur un tabouret, en simple jean. Mes yeux se mirent à briller. Un vigile lui tendit une bouteille en lui adressant un mot auquel il acquiesça.
    Le goulot entra tendrement en contact avec une délicieuse lèvre inférieure. Le liquide transparent coula, tâchant cette bouche si désirable, la contournant en infime partie. Je suivis des yeux ce surplus décorant une peau sableuse, dévalant le long d'un cou musclé, d'un torse imposant. Puis le rouge se redressa, posa la bouteille et entra dans sa cage vitrée après avoir retiré tout vêtement.
    Le désir emplissait mes yeux...

    "Aomine-san, c'est rare de vous voir deux fois en si peu de temps... Vous avez eu un problème ? craignit le surveillant.
-Un énorme, oui... Avec votre petite star...
-Je suis désolé ! Que pouvons-nous faire pour-
-Il m'a ensorcelé je dirais, le coupai-je, ne pouvant retenir un sourire. Et je le veux.
-Oh, vous m'avez fait peur... Mais il est vraiment occupé ces temps-ci... Je peux peut-être vous trouver un moment en cabine, une heure...
-Mm... Non, j'aime vraiment pas l'idée..."
Il ouvrit un agenda.
    "Bon, ça ne va sans doute pas lui plaire mais il est libre samedi prochain. Normalement c'est sa journée de repos, mais il accepte s'il est payé double.
-Pas de souci alors."
Je lui serrai la main, signai un papier et reportai mon attention sur mon futur repas mimant un orgasme. Le voir suer, se tordre, se libérer me rendait fou, soulevait ma poitrine, faisait trembler mes mains.

    Il fallait que j'essaie de le rendre aussi fou de moi que je l'étais de lui. Il fallait que je lui fasse découvrir ces plaisirs qu'il procurait sans connaître. Mais ce n'était pas simple... Cet homme... Il aurait pu être moi.
"Oh putain écoute ! Ahomine !
-Mm... La ferme Bakamatsu... J'ai compris : Haizaki a attaqué Kise, encore. Et alors ? Akashi a tout arrêté, non ? Donc c'est bon, soupirai-je.
-Il nous menace !
-Je sais... Je savais déjà..."
Je déposai ma tête contre le haut du dossier.
    "On va juste rester sur nos gardes. Et de toute façon, il suffit de ne pas nous aventurer dans quelque chose de trop dangereux. Pour ça, je pense que je vais laisser la main à Satsuki qui prévoit tout et Sakurai qui est prudent. Juste un moment. Toi et moi allons devoir nous mettre un peu en retrait. Et Imayoshi commencera à réfléchir à une potentielle attaque : il est assez sadique pour faire quelque chose de plaisant."
    Je n'étais pas idiot contrairement à mon ennemi ; il allait foncer tête baissée, sauf s'il s'alliait avec quelqu'un d'intelligent, ce qui me semblait plutôt improbable. Mais pas impossible. Je devais me méfier, tout de même : pour avoir réussi à s'élever, il lui avait fallu penser.

    Ma main se crispa sur les draps et un gémissement m'échappa. J'étais venu contre moi-même, seul dans mon lit. En pensant encore à cette beauté désertique... Et pourtant je ne l'avais vu que trois fois, je ne l'avais possédé qu'une. Du pur plaisir.
    Et si moi aussi je pouvais le rendre différent, l'emplir de plaisir. Je voulais tout savoir de lui, connaître chaque courbe de son corps, chaque trait de son visage, de son caractère.
    Mais il fallait que je garde les pieds sur terre : s'il me plaisait, il n'y avait aucune raison que ce soit réciproque... À moins que... Je n'étais tout de même pas n'importe qui, et je pouvais bien me vanter d'être tout autre que les vieillards boulimiques et pervers qui se plaisaient à le regarder. Sa clientèle était uniquement masculine, je crois.

    On toqua. Il toqua.
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Encore... Cela signifie désir, plaisir, et toutes ces choses... mais que ressent vraiment Kagami ? Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

La putain aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant