Chap. 13 Dégoût

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Manque amoureux, choix, conséquences... Le programme est assez dense... Bonne lecture !
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Chap. 13 Dégoût

[Kagami]
Trois mois que je ne l'avais pas vu. C'était terrible. J'en entendais parler. Je croisais ses amis. J'avais l'impression de connaître sa vie. Mais c'était vide. Je ne savais rien. Et je ressentais une impression de manque. Il fallait que je le voie.
Je le cherchais. Nulle part. Là où je savais qu'il traînait. Mais j'étais sûr que je ne le trouverais pas. Ce fut vers les beaux quartiers que mes pas m'emmenèrent. Les gens me dévisageaient dans la rue. Mes vêtements, mon allure...
J'arrivai devant le siège de son entreprise. Qu'est-ce que je faisais là ? Je reculai, la tête baissée.
"Qu'est-ce que tu fais là ?"
Je levai la tête.
Il avait tant de prestance dans son luxueux costume trois pièces... Et ses cheveux légèrement tirés vers l'arrière... il était magnifique.
"Aomine...
-Qu'est-ce que tu fais là ?" répéta-t-il en continuant la descente des marches, se rapprochant de moi.
D'un geste souple et habitué, il desserra son nœuds de cravate. Sa voix et ses gestes, tous deux ennuyés, emplis d'une nonchalance si séduisante que je ne devrais pas aimer et qui me plaisait follement... Il avait tout.
"Ahomine !
-Calme-toi Wakamatsu."
Un blond platine apparut, en costard également.
"T'as rendez-vous demain à 10 heure avec le PDG de Kaijo, anhéla l'inconnu.
-Kise ?
-Oui, si tu préfères. Oublie pas.
-Ouais, pas de problème. C'est assez important en plus."
Il passa à côté de moi, me dévisageant un peu, sans doute surpris de mon habillement et de ma présence ici. Il s'éloigna. Nos mondes étaient si... mais...
Le basané atteignit ma hauteur et un sourire mes yeux.
"Alors ? rit-il.
-Rien...
-Kagami..."
Comme une menace, son ton me souleva agréablement la poitrine.
"Je voulais juste te voir, avouai-je.
-Vraiment ?
-Tu... Je sais pas, je crois que j'avais besoin de te voir...
-Tu crois ?
-Aomine, gémis-je, tu me comprends très bien.
-C'est justement ce qui est drôle."
Je détournai la tête qu'il orienta vers la sienne. Il m'embrassa. En pleine rue. Sans même avoir vérifié si celle-ci était vide.
Il s'écarta, m'arrachant un feulement d'indignation. Je me collai à son torse.
"Aomine, trois mois c'est beaucoup trop long... Tu ne me veux plus ? Je ne t'attire plus ?
-T'as peur ?"
Je ne répondis pas.
"Je suis fou de toi, Kagami."
Je m'éloignai.
Ces mots, j'avais voulu les entendre encore. Mais maintenant, la triste réalité me rattrapait : un univers nous séparait.
"Kagami, tu ne peux pas partir comme ça...
-Je sais pas ce qu'il m'a prit... On devrait plus se voir."
Son regard blessé me fit mal, me poignarda. Jamais il n'avait ainsi laissé transparaître ses émotions.
"Je suis comme toi, Kagami...
-Peut-être à tes yeux. Mais retire la merde que t'as dedans et regarde-moi !"
Il me plaqua contre une voiture garée derrière et accola nos fronts.
"Je te vois très bien... Et cela ne change rien aux sentiments que j'ai pour toi."
Des sentiments ?
Ses lèvres vinrent chercher les miennes un bref instant. Doux. Sa bouche juste posée contre la mienne. J'aimais cela.
"Kagami..."
Je l'écartai encore et lui fis dos.
"Pourquoi t'es venu si tu pars comme ça ? si t'acceptes pas que je te dise ce que tu veux entendre ?
-T'aurais dû me repousser, ce serait plus simple.
-J'ai pas appris à repousser mes pulsions, entendis-je, peut-être que toi si, de part ton métier, mais le mien, c'est l'ambition. Je la ferme pas. Je dis ce que je pense, même si ce n'est pas la voie de la simplicité."
Je commençai à m'éloigner.
"Reste..."
Il me rejoignit et me guida au travers des rues, jusqu'à un lieu moins fréquenté.
"Kagami... Je mens pas. Je ne suis retourné dans le neuvième que pour toi...
-Retourné ? fis-je mine d'apprendre.
-J'y ai vécu.
-Pourquoi ?
-Parce que je devais," sourit-il, mystérieusement.
Cela ne m'avançait pas vraiment.
Je me cachai dans ses bras.
"C'est qui Tatsuya ?"
De la jalousie. De la méfiance. Je souris.
"Une sorte de grand frère... Y a rien entre nous.
-Je voulais pas savoir ça, t'étais pas obligé de préciser..."
Je rougis fortement, bien que je comprenais que c'était son but.
"Dis-moi que je te dégoûte et j'arrêterai de m'accrocher à toi."
Mon cœur cessa de battre.
"Aomine...
-Dis-moi. Je suis prêt à tout entendre. Oublie qui je suis. Dis-moi juste."
Je ne savais pas quoi répondre. Je m'éloignai, mis plusieurs pas entre nous. Oublier était impossible.
"Je peux pas, Aomine.
-Tu peux, démentit le tanné.
-Je ne veux pas.
-Dis-moi que je te dégoûte !
-Tu me dégoûtes putain !"
Ses iris se voilèrent d'un gris triste ; je regrettais déjà. Mais il ne fallait rien laisser transparaître.
"Merci... T'es franc au moins. Au revoir, Kagami. On se croisera peut-être dans le neuvième."
Il partit, le buste droite, la tête haute.
Je crevais de honte.

Aomine... Aomine... Continue comme ça... Continue...
"Mm..."
Mais les yeux qui me fixaient étaient plus de deux. Je ne pouvais les compter. Tous souhaitaient me dévorer, me mordre.
Pourquoi était-il ici ?! Et pourquoi ne me regardait-il pas ?! alors que je faisais tout pour attirer son attention ?! Il parlait à des vigiles, jamais le mien qui me sentit perturbé.
Je n'existais plus pour lui...
Un regard triste transperça mon corps, me faisant venir. Et je compris qu'il ne faisait que regarder, qu'il ne voulait que voir si ces femmes et ses hommes l'attiraient. Il n'y avait que moi dans ses abysses profonds. Moi et de la peine, même sa fierté avait été mise de côté. Et il n'y avait que du désir dans mon regard. Je regrettais et en même temps... il le fallait. J'étais une pute. Il méritais bien mieux.
Je me redressai et sortis du cube, acceptant une serviette pour éponger mon visage et une bouteille d'eau. J'enfilai un caleçon et m'assis sur un tabouret, le regard loin du basané.
"Il se passe quelque chose avec Aomine-san ?
-Non, pas vraiment.
-Tu l'as déçu ? appuya le vigile.
-Non, c'est pas ça... Il veut juste changer je pense.
-Ça m'étonnerait..."

"Et tu l'aimes ?
-Dis pas ça !" criai-je.
Il rit et me poussa légèrement.
"Taiga, je comprends ta réaction. Je sais pas si tu as raison...
-Tu veux que je fasse quoi ? Je suis une pute. Ce mec est mon opposé. Il peut pas m'aimer... et moi non plus. J'ai pas le droit, Tatsuya. Mais je pense qu'à lui..."
Une main se posa sur une de mes épaules et la serra gentiment. Mais je me sentais seul. Et vulnérable. Faisais-je vraiment le bon choix ?
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Et Aomine ? Rendez-vous demain ! Bye, Kagamine

La putain aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant