Chap. 6 Folie

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Un petit boulot peut avoir de graves conséquences... peut engendrer des incompréhensions, des disputes... Bonne lecture !
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Chap. 6 Folie

[Aomine]
    "J'ai pas la journée, dis-moi pourquoi tu m'as fait venir. Je sais que tu me suis.
-Mais non... Enfin, si tu le sais, je peux bien te l'avouer, rit le natté. Je voulais te dire que si tu t'en étais sorti, je n'hésiterais pas à te remplacer, à te voler. Et je suis en très bonne voix."
Il me poussa légèrement, m'offrant une vision sur la rue d'à côté.
    Je fus surpris en voyant le rouge. Il semblait aux aguets, dans l'attente de quelqu'un. Haizaki continua de me parler, mais je n'entendis pas, trop étonné de le voir sourire à la vue de cet homme qui s'avançait vers lui.
    Ses mains enlacèrent la taille de l'inconnu et ils s'embrassèrent. C'était tendre, peut-être amoureux. Le visage de l'homme ne m'était pas inconnu... Ils partirent ensemble et mon acolyte se retourna.
"Tu connais Hanamiya ?
-Hein ? Non.
-Je vais t'écraser."
Je souris.
"Sans doute. J'ai hâte de voir ça. Tu sais, c'est pas voir Kagami avec un autre mec qui va me ralentir. Je m'en fous totalement.
-Kagami ? fit mine de s'étonner l'ancien membre de Teiko.
-Ouais, tu sais très bien de qui je parle. Bon, je te laisse."
    Je le quittai, ne pouvant plus cacher mon énervement.
    En couple. Il était en couple. Il aimait un homme. Ils étaient complices. Ils s'embrassaient, ils faisaient l'amour. Et Kagami devait aimer cela, il devait aimer le contact avec ce corps, les caresses, les baisers...
    Mon esprit était embué d'idées que je trouvais toutes plus sales les unes que les autres. Car Kagami m'avait donné un tel sentiment de désir de possession... Il devait m'appartenir... à moi et à personne d'autre.
    Je ne sais pas si l'on pouvait parler de sentiments, mais il me plaisait, c'était indéniable. Le revoir. C'était le plus important, mais je n'avais vraiment pas le temps en ce moment : trop de rendez-vous, trop de gens au bureau et trop de fatigue pour le faire venir un samedi ou un dimanche.
    Haizaki m'avait fait suivre ; il avait donc très probablement pu remarquer mon regard sur le rouge. Me le montrer avec son copain devait être une sorte de plan qu'il avait échafaudé dans le but de m'anéantir, de me rendre plus faible pour que mon entreprise soir plus simple à couler. C'était idiot ou extrêmement intelligent. Et cela ne marcherait pas. Je garderai toujours la tête haute, bien trop fier pour me laisser abattre pour si peu. Si peu ? Non, pour moi c'était beaucoup, mais je devais bien avouer qu'il s'agissait de quelque chose d'assez superficiel en soit. Ou d'inutile. Mais... que pouvais-je faire contre ces envies qui me prenaient ? ces pulsions m'ordonnant de le voir ? ce désir perpétuel de lui ? Les réfréner ? les oublier ? Impossible ; ce que je ressentais était bien trop fort.
    Il fallait que je le vois et que je l'entende dire que j'étais le seul, celui qui hantait ces nuits, celui auquel il pensait à ses heures perdues... Il ne devait vivre que par moi.
    Et je ferais n'importe quoi pour assouvir ce caprice. N'importe quoi.

    Dès que j'avais su que j'avais une heure de libre, je m'étais pressé en boutique - avec mon habituel air décontracté et sûr de moi, évidemment. Et il était là, adorablement endormi sur un tabouret, sa tête reposant sur un mur. Je n'étais pas le seul à le regarder et je fus bien le premier à détourner les yeux.
    Je n'eus pas beaucoup de mal à trouver le vigile.
"Aomine-san, cela faisait longtemps ! Vous venez encore pour Kagami ?
-Je ne peux rien vous cacher... Mais ça serait juste pour une heure cette fois.
-Oh, une journée, c'était trop long ? s'inquiéta l'homme.
-Non, je n'ai pas beaucoup de temps, c'est tout."
Je pris rapidement rendez-vous et m'éclipsai, retournant au bureau.
    J'avais encore deux semaines à attendre, mais c'était pour la bonne cause.
    Moi qui avait pensé que la perspective de ce rendez-vous me calmerait ; elle me rendait encore plus fort, plus excité. Le voir. Le voir. Le faire mien. J'avais hâte. Je ne vivais plus que dans l'attente de ce moment.

    Mes oreilles faillirent exploser de plaisir à ce son jouissif ; cette main frappant contre la porte. Je me levai pour ouvrir à un jeune homme souriant.
"Je ne m'attendais pas à revenir chez toi... C'est cool. Mais qu'une heure ?
-Ouais, j'ai pas le temps en ce moment. Enfin, on trouve toujours si on cherche bien."
Je l'attirai à mes lèvres auxquelles il s'accrocha longuement, passant une main dans mes cheveux.
    "Je peux toujours faire ce que je veux ?
-Absolument..."
Il sourit encore un peu plus et passa ses bras autour de mon cou.
"Tu dois continuer à bosser ou je peux entièrement profiter de ton attention ?
-Je suis incapable de bosser en ta présence, même si j'en ai envie. Et ce n'est pas le cas..."
Je l'embrassai doucement.

    À la fin de cette heure trop brève, je l'observai se rhabiller, enfilant rapidement mes vêtements.
"J'aurais aimé rester avec toi plus longtemps," soufflai-je.
Il s'approcha et se pencha sur moi - j'étais assis.
"Moi aussi."
Je happai ses lèvres du bout des miennes ; il prolongea l'échange en nouant ma cravate.
    "Aomine... Je veux rester..."
Je rougis légèrement alors qu'il s'asseyait sur mes cuisses.
"Aomine...
-Oi Kagami, tu dois y aller. On doit bosser, tous les deux."
J'accolai ma joue à son torse.
    Un dernier baiser et il me quitta, à regrets.
    Je me sentais léger, mais un poids me retenait lourdement : cet homme, Hanamiya. Son visage ne m'était pas inconnu ; et son nom non plus... Il fallait que je me renseigne...

    "Hanamiya tu dis ? Hanamiya Makoto ? Bien sûr que je vois qui c'est !"
La rose posa une pile de dossiers sur mon bureau.
"C'est évident ! Tu ne t'en rappelles pas ?
-Nan.
-Tu l'as rencontré au moins une fois pourtant... Mais c'était y a longtemps, vers la fin de Teiko. Si je te dis Kiyoshi, Mibuchi, Hayama et Nebuya ?
-Kiyoshi est à Seirin, non ? Et les autres chez Akashi ? hasardai-je.
-Oui...
-Les rois découronnés ?
-Ils étaient cinq, souffla mon amie. Mais ils ont viré Hanamiya un peu de la même manière qu'on a viré Haizaki. Il est vicieux. Il est mauvais. Il est dangereux."
Je serrai les poings...
    "Il volait dans leur caisse, il rusait. Il est très intelligent... Pourquoi tu me parles de lui ?
-Rien...
-Dai-chan, t'as l'air tendu, remarqua la rose.
-Nan...
-Dai-chan !"
Elle posa une main sur une de mes épaules.
"Dai-chan, tu peux tout me dire...
-Je sais... Mais pas maintenant. Je veux pas t'emmener dans des histoires dangereuses...
-Je suis pas une gamine ! s'énerva la jeune femme.
-Satsuki... c'est pas ce que je veux dire. Je-je t'en parlerai quand je pourrai. Mais c'est très personnel et... Je veux pas dire que tu peux pas savoir, mais pas pour le moment.
-Personnel ?"
Je ne répondis pas, détournant le regard : j'en avais trop dit.
"Sors s'il te plaît.
-Dai-chan ?!
-Sors s'il te plaît," répétai-je en grinçant des dents.
Elle obéit.
    Les coudes sur la table, un poing dans une main, ma tête reposant contre ceux-ci. J'allais exploser : d'énervement ou en sanglots.
"Putain..."
C'était Kagami qui me faisait cela, qui me rendait bipolaire. Savoir... savoir qu'il était avec cet homme terrible, qu'il aimait ce menteur, qu'il l'embrassait, parcourait son corps de ses lèvres... Putain...
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Et voilà ! Rendez-vous demain pour découvrir une nouvelle face de Kagami, un côté peut-être un peu timide mais qui prend de l'ampleur... Je vous en dis pas plus. Bye, Kagamine

La putain aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant