Chap. 7 Désir

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Un humain sans pudeur est-il toujours un humain ? Ou n'est-ce qu'un objet ? Est-il possible de ne pas être pudique ? De voir son corps comme une marchandise au même titre que des tomates et des aubergines ? Bonne lecture...
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Chap. 7 Désir

[Kagami]
Quel bien avais-je ressenti en le voyant, en entendant encore de ses lèvres que je pouvais faire ce que je souhaitais, que je pouvais caresser son corps, et le laisser caresser le mien. Qu'il prenne soin de moi comme jamais.
En réalité, quelques clients avaient déjà essayer de me faire du bien, mais toujours dans la volonté de s'exciter ; Aomine, lui, ne pensait qu'à mon désir personnel. Et j'aimais avoir droit à cet égoïsme. Alors le plaisir que je lui procurais était tout autre, bien plus spontané, mais toujours professionnel. Parce qu'il le fallait. Et je voyais dans ses yeux toute la luxure du monde, dirigée vers moi, brûlant de ma flamme, existant de mon âme.
Et même s'il m'avait encore tout donné la dernière fois, je l'avais senti fortement tendu. Une heure ne m'avait pas suffi pour le forcer à lâcher prise ; je considérais donc mon intervention comme un échec. J'avais peur de ne pas l'avoir satisfait.
Était-ce son quotidien qui l'avait ainsi stressé, ou était-ce moi ? Je culpabilisais. Et puis, tout ce temps de séparation... avait-il vraiment trop de travail en ce moment ? ou avait-il trouvé quelqu'un pour me remplacer ?
J'étais énervé, tendu. Et surtout, j'avais peur de ne pas le revoir. J'avais besoin de lui. Et maintenant qu'il m'avait montré un horizon de liberté, il n'avait pas le droit de me le retirer ! Il ne pouvait pas... Je n'étais plus rien sans lui...

Tous ces hommes me désiraient, tous ces hommes ne voulaient que mon corps, mais aucun ne pouvait l'atteindre. Prisonnier de mon château de verre, au lieu de dormir comme une princesse, je me caressais comme un esclave devant son maître.
Ennuyés, mes gestes alanguis excitaient mon corps ; et ces monstres pervers aimaient cela. Je levai un regard d'une profonde noirceur et le dardai durement sur la foule s'amassant pour baver sur moi. Je restai très nonchalant. Jusqu'à ce que mon regard ne croise le sien, bleu abyssal. Que faisait-il ici ?
Ses iris brillaient, m'encourageaient à continuer. Et sa présence me galvanisa. Je commençai à me mordre les lèvres en pinçant un de mes tétons comme il le faisait si bien. Le pouce de ma seconde main taquinait l'extrémité de mon sexe avec douceur. Je gémis, laissant quelques gouttes perler sur mes doigts. L'homme eut un petit sourire en coin, s'avança vers le vigile et commença à lui parler, me faisant dos.
Mais je voulais toute son attention, alors je m'arquai violemment, laissant un cri et mon liquide m'échapper. Et il se retourna. Nos yeux se croisèrent, ma folie se heurta à son visage dur d'homme d'affaires. Il garda le masque, et rendit son attention à l'autre homme. Je manquai de mal le prendre, mais fut forcé par mon subconscient de garder mon calme - très relatif - et de continuer mes caresses.
Il prenait sans doute rendez-vous pour moi... cela suffit à me faire sourire.

J'étais pressé. Pressé de le voir, de le sentir contre moi... Une journée à ses côtés... Il m'ouvrit, m'attira à un baiser en refermant la porte. Je me laissai faire, déposant une main sur une de ses joues fraichement rasée. Nos lèvres vinrent se chercher encore et encore, presque tendrement.
"Aomine... On a toute la journée, là ?"
Il sourit, sachant pertinemment que je connaissais la réponse.
Il me mena dans sa chambre et me poussa au milieu du lit, restant en dehors. Il s'assit sur un fauteuil.
"Aomine...
-Je veux te voir prendre soin de toi... Offre-moi un petit spectacle ; la dernière fois... tu m'as laissé affamé."
Je rougis légèrement en passant mes mains dans mon dos pour retirer mon t-shirt.
"Sensuel... Mais tu peux retirer tout de suite le t-shirt. Le reste, plus sensuellement."
J'opinai lentement, et lançai mon haut à l'autre bout de la pièce. Je n'avais jamais fait cela. Et cela m'inquiétait.
Le métis me sentit perdu ; il sourit.
"Tu fais comme d'habitude. Sauf que je suis là en plus.
-Justement... Avec toi... C'est stressant...
-Pourquoi ? s'étonna-t-il, carnassier.
-Parce que c'est toi. Faut que ce soit parfait...
-Effectivement."
Je fermai les yeux et passai une main sur mon cou, détournant le visage. Une caresse naquit sur ma peau caramel, redessina mon corps, ses lignes, ses muscles...
J'ouvris mon pantalon sans l'enlever, juste pour passer ma main dedans, pour me faire du bien.
"Mm... Aomine..."
Je retirai doucement mon jean en m'asseyant au bord du lit pour pouvoir écarter les jambes et m'offrir entièrement en spectacle.
"J'arrive pas à comprendre comment tu fais pour avoir si peu de pudeur..."
Je gémis lascivement en plantant mes iris dans les siens.
"J'arrive pas à comprendre qu'on puisse l'être.
-Vraiment ? s'amusa le hâlé d'une voix rauque et désireuse.
-Ça te plaît pas ?
-Ça a l'air de me déplaire ?
-Aomine... j'en peux plus...
-Résiste encore."
L'ordre si brut fut-il, manqua de me faire venir immédiatement ; je me tordis en arrière.
"Ça devrait être interdit d'être aussi... bandant."
Je baissai les yeux. L'homme se masturbait, lentement. Son expression de plaisir fit couler quelque goutte dans mon boxer que je fus forcé de retirer tant il me faisait mal.
"T'es capable d'être pudique ?
-Laisse-moi venir !
-J'imagine que non... Et non. Attends encore."
Il se leva et s'avança vers moi. Je me redressai et ouvris la bouche, attendant sa verge gonflée de désir. Deux doigts le remplacèrent ; je ne tiquai pas, y enlaçant ma langue.
"Arrête et ferme les yeux."
J'obéis, sentant les membres se retirer de mon antre buccal.
Une bouche se posa sur un côté de mon sexe et le parcourut de baisers avec tendresse. Je le repoussai brusquement, le faisant tomber à la renverse. Comprenant mon erreur, mais incapable de réagir, toujours sous le choc, je ne pus que cacher ma bouche d'une main en laissant mes yeux s'exorbiter.
Le basané se releva, sans un regard pour moi ; jamais je ne l'avais vu si grand... Un rire s'échappa de ses lèvres et il me fixa enfin. Ses yeux pétillaient.
"Je m'attendais pas à autant de réaction... Mais ça ne me surprend pas tellement... Elle est là ta pudeur. Tu as peur de l'inconnu..."
Le bleu me sourit doucement et plaqua une main dans mes cheveux pour attirer mon visage à son sexe que je pris entièrement en bouche, comme s'il s'agissait d'une tétine, juste pour me faire taire.
"Ça te fait du bien ?"
J'opinai difficilement, le poussant à sourire.
"Tu m'excites putain... Mais je vais pas me retirer de la tête de te faire plaisir... de te faire une petite pipe."
Je rougis fortement en retirant l'aine de ma bouche pour respirer, un filet de salive nous reliant.
"Nan s'il te plaît...
-C'est moi qui décide ici.
-Excuse-moi. Fais ce que tu veux."
Il s'accroupit et sourit en soufflant sur ma verge.
"Je promets pas d'être aussi bon que toi... Mais avant, dis-moi juste comment tu peux accepter d'être un objet sexuel..."
Je haussai un sourcil, surpris, avant de grimacer au contact de ses doigts.
"Ça a toujours été comme ça... J'ai même pas eu à l'accepter... Ah...
-Tu veux que je te suce, avoue ?
-Aomine... Je peux pas..."
Il rit en passant sa langue sur le membre, son regard planté dans le mien. Puis il me prit en bouche. Je froissai les draps en gémissant. C'était trop bon, bien meilleur que ma main droite en tout cas.
"Mets ta main dans mes cheveux et pousse-moi à faire plus, sers-toi de moi."
Je rougis encore, enlaçant mes doigts à ces cheveux. J'eus du mal à me faire le forcer à me garder entre ses lèvres, mais c'était tellement bon... Je pleurais de plaisir.
"Aomine, c'est trop... J'ai pas le droit... Aomine...
-Ta gueule... siffla-t-il.
-Je vais venir..."
Je gémis, et tentai de l'écarter de mon corps ; il avala. J'étais tétanisé.
Et son sourire quand il se redressa avant de se laisser tomber sur moi - en se retenant au lit - suffit à me faire comprendre que je n'avais pas fauté. Je pleurais toujours, sans vraiment m'en rendre compte. Le tanné essuya mes larmes en m'embrassant.
"Ça va ?
-Ouais, soufflai-je.
-Ça t'a plu ?"
Je rougis et détournai le regard. Un baiser dans mon cou provoqua un nombre incalculable de frissons en moi. Je culpabilisais.
"Personne ne peut savoir à part toi et moi... t'inquiète pas...
-Aomine, j'ai pas le droit à ça...
-Pourquoi ? T'es pas moins humain que moi..."
J'enfouis mon visage dans son cou et l'embrassai à répétition.
"Dis pas de conneries...
-À mes yeux t'es mon égal, Kagami.
-Mens pas, faillis-je pleurer de nouveau.
-Je mens pas. Kagami, t'es particulier pour moi... Excuse-moi..."
Je me redressai et l'embrassai tendrement.
"Pourquoi tu t'excuses ?
-Nan, c'est pas grave..."
J'ouvris sa chemise avec lenteur.
"Tu me paies pas pour discuter...
-Mm... Mais ça me fait pas de mal."

Je ne voulais croire ce que mon esprit voulait entendre. Je n'osais imaginer qu'il puisse ressentir quelque chose à mon égard... Ma seule envie était de tomber dans ses bras, d'y vivre. C'était impossible évidemment. Et je me faisais des films. Mais j'étais fou de lui. Cet homme me rendait humain, moi, l'animal, l'objet.
Quand je pensais : amour, je trouvais cela ridicule... Alors à la question de savoir si je l'aimais, je ne pouvais répondre, incertain. Cet homme me rendait fou ; c'était tout de ce que je pouvais dire.
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Aomine sombre, Kagami n'ose pas : tout les oppose. Et pourtant... Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

La putain aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant