Chap. 11 Passé

3.1K 211 6
                                    

Kagami veut savoir qui est vraiment Aomine, mais des sentiments risquent de le rattraper... Bonne lecture !
—————————————————————————————————————————————————————————————
Chap. 11 Passé

[Kagami]
Je l'avais retrouvé. Cela n'avait pas été dur : je connaissais son nom. Mon réseau étant grand dans le quartier, deux petites heures m'avaient suffi.
"Inoue ?
-Qui ?
-Kagami, me présentai-je en lui tendant une main qu'il serra avec hésitation.
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Juste des renseignements, rien de bien compliqué.
-Des renseignements ? Quoi ?"
Je souris devant sa méfiance et m'adossai à un mur.
"T'as dû entendre parler de moi, je suis pas un violent.
-Et pourquoi tu m'as empêché de tuer Aomine ?"
Je grimaçai intérieurement : il m'avait reconnu.
"Je pense que t'aurais récolté bien pire. Et si je t'en ai empêché, c'est parce que je veux des renseignements. Sur Aomine.
-Mm... Et qu'est-ce que tu veux savoir ?
-Ce que tu sais.
-Je peux rien dire... Il me tient au secret, souffla le brun. Mais je peux bien te dire des choses que beaucoup savent ici : tu peux l'apprendre de n'importe qui. Il est revenu."
Alors il était ici avant... mais qu'est-ce que cela signifiait concrètement ?
"Il vivait ici ?
-En quelque sorte, il y a quelques années, pendant peu de temps."
J'acquiesçai.
"T'auras rien de plus.
-Merci."
Je m'éloignai, agitant un bras entouré de bandages rougis.

Me voir blessé avait ennuyé mes possesseurs, ainsi que certains de mes clients qui tentaient de payer moins cher un objet abîmé. J'étais devenu un jouet, encore plus qu'avant. Les hommes étaient de plus en plus violent : autant m'user encore plus. Il m'arrivait de souffrir physiquement après une journée de travail... Je voulais juste me reposer.
Comment une simple entaille dans le bras, une douleur que je me forçais d'oublier pendant mes prestations, pouvait-elle à ce point changer le comportement des autres ?
Alors je fus presque heureux de savoir pouvoir trouver du réconfort derrière cette porte que je ne connaissais que trop bien.
"Entre."
J'obéis et refermai derrière moi, retirai mes chaussures et le rejoignis dans le petit salon. Je m'assis proche de lui, appréciant le toucher d'une main sur une de mes cuisses.
"T'es pas bien..."
Je ne répondis pas, me contentai de me pencher sur lui, d'ouvrir son pantalon et de retirer son sexe de son boxer. Je le pris immédiatement en bouche. Une main passa dans mon dos ; il me laissait faire.
Je sentais ces yeux bleus sur moi, ces yeux brûlants de désir, pétillants, respectueux. C'était si délicieux. Une main passa sous mon pantalon et commença à me faire du bien.
"T'es déjà bien excité, sourit le tanné. C'est moi qui te fais ça ? ou tu te maîtrises ?"
J'écartai un peu ma bouche de la verge.
"Toi..." geignis-je alors qu'il pinçait le faîte de mon aine.
Il retira mon pull, doucement, avant de me plaquer au dossier du canapé et de se placer devant moi, une lueur d'énervement dans les iris. Surpris, j'avais été arraché à son bas-ventre, une coulée de liquide pré-séminale tâchant mes lèvres et mon menton.
"Kagami, t'as quelque chose à m'expliquer."
Je savais...
"J'ai rien à te dire."
Il eut un regard encore plus insistant.
"J'ai rien à te dire," répétai-je, d'une voix détachée.
Il me gifla violemment, collant mon visage sur le côté. Je gardai la position, sans tiquer : j'en avais trop reçu.
Il y eut un long silence.
"Tu as quelque chose à m'expliquer."
Devant lui, j'avais honte d'avouer les sévices que je subissais. Mais j'assumais pourtant.
"Non, je n'ai rien à te dire," repris-je en tournant la tête vers lui.
La gifle suivante fut plus douloureuse, plus humiliante. C'était largement plus dur à encaisser que s'il m'avait frappé le poing fermé. Mon masque d'indifférence ne flancha cependant pas, je devais être fier, je ne devais pas montrer mes émotions, sinon c'en était fini de moi.
Et le bleu me prit dans ses bras ; je ne compris pas.
"Arrête d'être aussi frigide ! Tu as des sentiments ! Si tu as mal, défends-toi ! Défends-toi comme tu m'as défendu, comme tu m'as protégé !
-Je n'ai pas le droit... Une fois que le temps est écoulé, je peux repousser mes clients, mais sinon...
-Arrête de dire ça...
-Je le pense.
-La ferme..."
Il était au bord des larmes.
Je ne bougeais pas.
"Repousse-moi, frappe-moi... Refuse !
-Si nous étions dehors, si tu n'étais pas mon client, évidemment que je t'aurais repoussé. Mais je ne peux pas aller à l'encontre de mes clients."
Il soupira.
"Si un de mes clients se monte contre moi, porte atteinte à ma personne, murmura-t-il au creux de mon oreille, alors il n'y aura pas de contrat entre nous.
-Mais je n'ai pas le choix. Je dois vivre, Aomine. Si toi, tu peux refuser un client, je ne le peux pas."
Il sembla s'excuser en laissant une langue passer derrière mon oreille.
"Kagami, tu me repousses trop ou pas assez... Tu me rends... fou... Et je sais qu'en disant ces mots, je provoque chez toi un besoin de recul. Mais est-ce une envie de recul ? ou un devoir ?"
La réponse me paraissait trop évidente ; mais les mots ne purent sortir, seul son nom parvint à se faufiler entre mes dents et mes lèvres.
"Aomine, je suis un bâtard, une pute, une salope. Je suis un objet qui vit de son corps et qui n'y prend même pas plaisir. Et toi tu es un homme, riche, héritier peut-être, et tu te plais à utiliser cet objet pour ton plaisir.
-Je ne provoque pas le sien ?"
Je me tus à nouveau. Je l'aimais, je ressentais un désir, un bonheur quand j'étais avec lui, quand il me prenait. Mais jamais je n'oserais le penser plus fort que dans mon esprit. Il soupira.
"Kagami, tu ne sais pas qui je suis..."
Il passa une main sur ma joue meurtrie.
"Dis-moi qui a ainsi osé abîmer ton corps... et dis-en-moi la cause.
-Des clients. Parce que je suis un objet abîmé."
Je lui présentai mon avant-bras qu'il dévêtis de son bandage. Il embrassa ma plaie avec plus de douceur que je ne l'aurais imaginé d'une femme.
"C'est de ma faute... Kagami..."
Il m'embrassa.
"Tous ces bleus, c'est de ma faute..."
Je niai.
"C'est rien..."
Ses bras enlacèrent mon cou et nos lèvres se sellèrent.
"Kagami, t'as été froid. C'est parce que je t'ai dit que tu me plaisais, pas vrai ?"
Ses yeux lisaient dans mon âme.
"Réponds.
-Je veux pas me lier à un client...
-Je ne suis qu'un client ?
-Aomine..."
Et je me mis à pleurer. Je l'aimais...
"Un objet ne pleure pas."
Je séchai mes larmes d'un battement de cil.
"C'est pour ça que tu es humain."
—————————————————————————————————————————————————————————————
Aomine ne se contient plus : ne serait-il pas plus simple d'avouer toute la vérité à Kagami ? de lui dire qui il est réellement ? Mais l'arrivée d'un certain personnage risque de le bouleverser... Rendez-vous demain pour la suite... Bye, Kagamine

La putain aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant