Chap. 9 Changement

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Heyyy ! Voici voilà le chapitre 9, un tournant assez important que je préfère ne pas trop vous spolier... Bonne lecture !
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Chap. 9 Changement

[Aomine]
    "Je t'attendais."
Il entra ; je le sentais tendu.
"Calme-toi..."
Je passai une main autour de ses hanches et embrassai son cou ; il était distant.
"J'ai envie de toi..."
Nous nous dirigeâmes dans la chambre.
    Et il fut froid, presque plus que la première fois. Je ne comprenais pas. Était-ce parce que j'avais insinué qu'il me plaisait la dernière fois ? Je ne savais plus quoi faire. Et quand il dut partir, je ne pus me résoudre à le laisser s'en aller. Je le retins au poignet.
"Kagami, explique-moi.
-Quoi ?
-Pourquoi t'es si différent ?
-On est pas du même monde. Je suis une pute ; t'es un homme d'affaires. Pour vivre je me fais baisé par des mecs comme toi et toi, comme loisir tu te tapes des putes comme moi. J'ai choisi d'être ce que je suis et ce cesser d'essayer d'être autre chose.
-Mais t'es comme moi !" m'exclamai-je en me levant, en caleçon, comme pour lui montrer ma dominance.
Et il baissa les yeux, m'anéantissant un peu plus.
"Kagami je t'en prie..."
Il m'ignora, terminant de mettre sa ceinture.
    Je me blottis contre son torse doré, et cachai mon visage dans ses muscles.
"Tu vois mon corps ? C'est mon moyen de vivre...
-Tais-toi... Kagami..."
Tant pis pour les mœurs, je ne pouvais m'empêcher de l'aimer.
"Tu me rends fou, Kagami... Tu peux pas me faire mal comme ça... Kagami...
-Arrête, Aomine, s'il te plaît."
Il me repoussa et enfila son haut avant de s'éloigner dans mon appartement.
    J'étais effondré. Moi, moi, Aomine Daiki était tombé amoureux. La chose en soit était déjà extraordinaire. Et il me repoussait. Alors j'irai à son encontre.
    Son argument pour m'éloigner : nous n'étions pas du même monde. Je venais des bas-quartiers moi aussi. Et je ne l'oubliais pas.
    L'arrondissement dans lequel je l'avais croisé était le pire, de loin. Le neuvième. C'était aussi celui dans lequel Teiko avait grandi. J'avais appris dans ces rues, j'y avais appris la vie, je m'y étais endurci. Y retourner ne me faisait pas peur. Et pour lui, pour lui prouver que nous nous ressemblions, je montrerai qui j'étais vraiment.

    M'y revoilà. Retour aux sources. Mon enfance était ici. Je connaissais ces rues, je connaissais ces graffitis sur les murs, mais les gens avaient dû changer, eux. J'avais de nombreux amis avant, des gens que j'avais connu quand j'ai commencé à fuguer de Teiko ; j'avais treize ans. Ils avaient mon âge ou était un peu plus vieux ; et je les avais quitté trois ans plus tard pour devenir celui que j'étais maintenant.
    Mais l'adolescent arrogant n'avait pas disparu. Au fond de moi, il s'éveillait doucement, prêt à revenir. Je le laissai m'inonder...
    Je suis rentré.
    Maintenant, il fallait que je refasse mon visage. Je savais bien qu'on m'avait oublié, mais peu suffirait à me faire revenir, j'en étais persuadé.
    Le premier endroit que je choisis de retrouver était la décharge. C'était le lieu où tous les groupes se retrouvaient. Un d'eux me connaîtrait sans doute. Que je doive parler, ou mordre, je n'hésiterais pas. Mon objectif était simple : j'étais comme lui, il devait le savoir.
    "T'es qui toi ? m'agressa un gamin d'une douzaine d'années assis sur un vieux vélo rouillé.
-Tch. Aomine.
-Connais pas. T'es pas d'ici, alors va pas foutre tes pieds par là si tu veux pas avoir quelques problèmes !"
Je laissai un sourire moqueur décorer mon visage.
"Ouais, je connais.
-N'imp, personne t'as jamais vu !"
Je ne pris pas la peine de répondre et m'éloignai tranquillement.
"Tu vas crever !"
Je ris légèrement. Il me suivit.
    J'y étais enfin.
"T'as signé ton arrêt de mort.
-Tais-toi, sifflai-je.
-Tu l'auras voulu. Hey les gars !"
Un groupe de gamin se pointa et chacun de ses membres me dévisagea intensément.
    "Oi vous la fermez les petiots !"
Je levai les yeux vers l'homme qui laissa ses yeux s'agrandir de stupeur.
"Regarde ce que j'ai trouvé : ce mec croit qu'il peut survivre ici. On va lui montrer que c'est pas simple la vie chez nous !"
Les petits rirent. Le plus vieux descendit lentement vers moi.
    Le gamin de tout à l'heure tenta de me frapper ; je le retins aisément et lui assénai un coup dans le ventre. Il se plia en deux sous la douleur. Une main sur sa tête, je le fis tomber, juste pour l'humilier, sans lui faire mal.
"Daiki !"
L'homme dévala la pente encombré d'objets en tout genre. Il me prit dans ses bras.
"Daiki... Je pensais pas te revoir un jour...
-Ma-Masahiro," m'étonnai-je.
C'était un des membres du gang Josei, un de mes meilleurs amis à l'époque.
"Vous touchez pas à Daiki les mioches. C'est pas n'importe qui.
-C'est qui ?"
L'homme aux cheveux noirs sourit doucement et passa un bras autour de mes épaules.
"Un revenant."
Je ris.
    "Viens, je vais te montrer aux autres. Faut qu'on parle, j'ai plein de questions pour toi."
Cela n'avait pas été compliqué.

    Un mois. Un mois que je n'avais pas vu le rouge et autant de temps que je m'étais réintégré dans mon petit quartier. Sans doute avait-il entendu parler de moi, je l'espérais. Mon comportement avait changé.
    Maintenant j'étais libre, j'étais moi. Et je ferais n'importe quoi pour qu'il me remarque, pour qu'il voie que nous n'étions pas si différents. J'étais prêt à rire, à tuer, à me battre et à mentir s'il le fallait, juste pour lui.
    "Daiki !"
Deux jeunes femmes se pressèrent sur moi et enlacèrent chacune un de mes bras.
"Tu voudrais pas aller boire un verre ?"
Je ris un peu de leur soudain empressement. Je ne les connaissais pas avant, mais, attirées comme des aimants, elles m'attendaient tous les jours. Entre elles, il y avait une sorte de bataille de séduction. Mais aucune des deux ne pourrait la mener à bien.
    J'acceptai finalement d'aller au bar, certain d'y trouver de bons amis donc la compagnie serait bien plus agréable que la leur.
    Quelques mètres plus loin, des rires, des bousculades, mais rien de très intéressant. Nous entrâmes dans le bar, une des filles ouvrant la porte avec force.
"On est là !"
Certaines feraient vraiment tout pour attirer l'attention... mais cela me fit rire. Mais mon rire cessa quand nos regards se croisèrent. Lui. Ici.
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Lui ? Qui est-ce ? Dure dure comme question, non ? Rendez-vous demain... Bye, Kagamine

La putain aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant