Partie 1

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{GARE ROUTIÈRE POMPIERS,
Actuel BAUX MARAICHERS, PIKINE, DAKAR}

-Khoury Diop, yangui dem déh wayé boul faté nieuwat, wiri wiri diari ndari.
khalé bou ndaw nga, boul yakk sa aduna.
Nigni fofou ak fi bokougnou.
Sa yaye yarnala fi moula wara yaré.
Té boufi nekoul sakh khelam ak kholam gnini fi.
Té nga teyel ma lamign bi, khoury dang nga lamign torop
Mougnal nak té Dieuleul li...
(Khoury Diop, tu es une petite fille, ne gâche pas ta vie. Les personnes là-bas et les personnes d'ici sont très différentes. Ta mère t'a très bien éduqué et même si elle est pas là. Son esprit et son coeur sont là.
Sois patiente et Prends ça...)

C'est un dimanche matin, je me réveille très tôt. Je tâche d'abord de prier avant de prendre mon petit-déjeuner. C'est aujourd'hui que je devrais me rendre à la capitale sénégalaise, il semblerait que la route est plus dégagée les week-ends. La voiture "horaire bi" qui devait m'y emmener était déjà là et bien stationnée, les voyageurs étaient déjà placés, certains étaient installés d'autres ont déposé leurs bagages pour ne pas se faire devancés et oui ! Tous les moyens sont bon pour être au maximum à l'aise durant ce long voyage qui s'annonçait à nous.  On attendait leur bruit d'ici. J'étais stressée à l'idée de tout quitter et de me rendre toute seule à des milliers de kilomètres de chez moi, là où je suis née, de la où j'ai bâti toute ma  courte vie. Toute ma famille était debout devant la porte afin de me dire au-revoir et de faire des prières pour moi. Ce moment était très dur et je n'avais jamais vécu cela, même mon père qui a toujours été "solide" et pudique sur sentiments a versé quelques larmes, je n'oublierais jamais.

La première épouse de mon père qui se nommait Ndawa m'appela dans un coin dans la maison à l'abri des regards et des oreilles indiscrets:

-Khoury Diop, yangui dem déh wayé boul faté nieuwat, wiri wiri diari ndari.
khalé bou ndaw nga, boul yakk sa aduna.
Nigni fofou ak fi bokougnou.
Sa yaye yarnala fi moula wara yaré.
Té boufi nekoul sakh khelam ak khomal gnini fi.
Té nga teyel ma lamign bi, khoury dang nga lamign torop
Mougnal nak té Dieuleul li...
(Khoury Diop, tu es une petite fille, ne gâche pas ta vie. Les personnes là-bas et les personnes d'ici sont très différentes. Ta mère t'a très bien éduqué et même si elle est pas là. Son esprit et son coeur sont là.
Sois patiente et Prends ça...)

Elle me remît une enveloppe.

Elle n'a même eu le temps de finir sa phrase que le conducteur se mit à klaxonner, un klaxon tellement fort qu'il se fait entendre dans tout le village pour annoncer le départ et inviter les marchands à s'éloigner du véhicule et de la fumée qui s'en dégageait.
Je leur fais un signe de la main, papa versa de l'eau sur la devanture de la maison pour me porter chance et me protéger durant le voyage dit-il.
Je courus vite pour monter dans le car et m'installer à la place où était Sidiya qui me réservait une bonne place dans le véhicule, il se lève et me garde longuement dans ses bras avant de me dire:

-Dama amoul rek, dama meunoul rek, souma sagnone do dem fene mais Yallah Bakhna. Denk nala sunu borom Khoury yonou Diam.

Je m'assoie et regarde de l'autre côté de la vitre pour ne pas qu'ils ne voient mes larmes qui commençaient à couler le long de mes joues.
Sidiya a toujours été un exemple pour moi et mes frères et soeurs, c'est l'aîné de la famille et il s'est toujours comporté comme tel, il n'a jamais failli à sa mission et rien que pour ça je travaillerai dur pour l'aider dans cette prise en charge de la famille.

C'est dans un vacarme assourdissant que le car démarra. C'est lorsque la fumée, les cris des marchands et les prières des voyageurs retentirent quand j'ai réellement réalisé le fait que je vais m'éloigner de ma famille et de mon village, cette idée m'est insoutenable, mes larmes ne cessent de couler, je ne me suis jamais séparé d'eux,
À peine nous nous sommes mis en route, je voyais le paysage; la forêt, le fleuve, les animaux, les champs, et je pensais à ma vie, toutes sortes de pensées me traversaient l'esprit....si j'avais continué mes études je serais en classe de Seconde littéraire pensais-je, j'ai toujours été forte dans les matières littéraires et je m'exprime bien. Heureusement pour moi, le peu de choses que j'ai assimilé me permettent de m'exprimer et de dire mes besoins en français et un peu Anglais; My name is Khoury ! How are you ? I'm fine !
Je vais vous épargnez le trajet fatigant et vraisemblablement ennuyant.
C'est après une dizaine d'heures et de multiples escalades que nous arrivâmes à la gare routière de Pikine. Je pris mes bagages qui étaient dans un grand sac bleu bleu connaissez les sachet de 100f ? Et bah oui c'était cela.
Le sac que j'ai doublé contenait mes habits 2 ou 3 t-shirts, des pagnes et quelques pantalons et bien évidemment mes soutifs et sous vêtements toujours bien rangés. Puis d'un autre côté j'ai mon sachet où j'avais soigneusement rangé mon repas que je n'avais pas du tout touché d'ailleurs, c'était du Sombi Tchieb. Cela me permettra de tenir quelques heures au moins et de ne pas avoir l'estomac qui gargouille.

À pikine, il y avait beaucoup de personnes, beaucoup de bruits, j'étais vraiment Perdue d'autant plus que c'était ma première fois à Dakar, les dakarois ne sont pas doux et les hommes ne sont pas galants... c'est incroyable depuis que je suis là aucun homme n'est venu me demander si j'étais perdu ou si j'étais déboussolé alors que c'était assez flagrant quand même.
Je marchais sans savoir où j'allais, les gens ici ne sont pas du tout accueillant ! On ne m'a pas vendu Dakar comme cela moi, je ne vois pas de palais, ni de hammers ici, la gare est sale, poussiéreuse, y a même des fosses ouvertes et l'odeur n'en parlons pas ! Je vous épargne cette description. Dakar dou Paris dh ! On m'a menti.
Je m'assis sur le premier banc que j'aperçus en dehors de la gare et je prends le sachet pour manger. J'espère que le goût n'a pas changé à cause de la chaleur le chemin a été très long.
Je mange mon repas jusqu'à la dernière bouchée, j'avais tellement faim ma foi !
Puis je me suis surpris encore à penser à ma famille.
Je prends l'enveloppe que ma tante m'avait donné pour voir ce qu'il y avait dedans: je trouve alors un numéro de téléphone, c'est sûrement celui de mon père ou de Sidiya donc je le mets dans mon soutien-gorge, là je suis sûre que je ne vais pas le perdre. Il y avait aussi des billets de 1000f et de 2000f après avoir fait le décompte il y avait en tout 20.000f, elle a dû y mettre toutes ses économies, c'est vraiment une femme très gentille et ouverte malgré le fait qu'elle soit la coépouse de ma mère, elle nous a toujours considéré comme ses enfants mes frères et moi.
Je pense bien que vais dépenser seulement en cas d'urgence. Pour l'instant je dois trouver une maison qui acceptera de me prendre comme femme de ménage ou cuisinière ou au pire essayer de m'inscrire dans des agences de maintenance ou de techniciens de surface.

Après avoir demandé des renseignements je me trouvais à Pikine sud dans la banlieue dakaroise. La première maison où je suis allée j'y ai trouvé une dame arrogante qui m'a presque jeté hors de chez-elle comme une chienne. Aka niak kerssa !! Ses gros seins là..
Décidément !
Il commençait à faire nuit après la prière de Timis, j'irais dormir dans une maison en construction que j'ai repéré tout à l'heure en espérant être en sécurité. Sous la protection du Tout Puissant.

Khoury La Villageoise  TOME 1 {RÉÉCRITURE} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant