Ce lundi là, je me suis permis de dormir jusqu'à 10h puisque Tata Rose et Tonton sont allés en voyage à Mbour pour profiter d'un week-end en amoureux et que Oumar n'a pas dormi à la maison.
C'est la sonnette de la maison qui me réveilla. La personne derrière la porte semblait énervée. J'ai vite couru pour ouvrir c'était Oumar.
-ESPÈCE DE CONNE OÙ EST-CE-QUE TU ÉTAIS ?
-j'étais entrain de dormir .
-JE SUIS RESTÉE LÀ DEPUIS 8H ET TOI TU ME DIS QUE TU ÉTAIS DE DORMIR ON TE PAYE POURQUOI À TON AVIS ?
-Pas pour rester devant la porte à attendre que quelqu'un sonne en tous cas.
-Ferme ta gueule non ? Mane ngey tontou ?
-...
- Ouais c'est ce que je pensais sale villageoise. Retourne chez toi cultiver c'est mieux pour toi.
Non mais je rêve..
- Au moins moi je le ferais avec dignité non pas traîner dans les boites de nuits de Dakar jusqu'à l'aube. Niak ambition rek.
(Je l'ai dit dans ma tête hein, je ne suis pas suicidaire quand même)
Il se retourne pour voir si je lui répondais sûrement, mais il n'a rien dit mais se contenta d'aller dans sa chambre. Il sent l'alcool et l'herbe à des kilomètres ce vaurien. Je déteste ce genre de personnes narcissiques qui se croient tout permis. Bien vrai que je travaille pour sa famille il n'a aucun droit de me traiter de la sorte. Je ferais le compte rendu de son comportement à Tata Rose.
Je profite de ce petit accrochage pour aller me doucher, prier et faire le ménage dans la chambre de Tata Rose, Oumar est passé devant la porte en me regardant bizarrement comme à son habitude.
Awa avait préparé un bon Thiebou Yapp qu'on a mangé ensemble dans la cuisine en donnant à Oumar son plat.
Le crédit dans mon téléphone était fini. Je ne pourrais pas appeler au village aujourd'hui mais bon je vais voir d'ici demain.
Vers 16h...
Des cris provenant du bas se firent entendre. Alertées, Awa et moi descendirent pour voir ce qu'il se passait:
-MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE.
-Qu'est-ce-qu'il se passe maman ?
- Tous mes bijoux ont disparus, mon or, mon argent, tout !
-Est-ce-que tu as bien vérifié maman ?
- Oui bien sûr vous deux là répondez-moi qui est entré dans ma chambre aujourd'hui ?
Tous les regards se sont figés sur moi.
- J'y suis rentré mais je n'est touché à rien. Je le jure Tata
Mes larmes commençaient à couler.
- MAIS ALORS COMMENT ONT-ILS DISPARUS ? ILS NE SE SONT PAS VOLATILISÉS ET ILS NE MARCHENT PAS
-Billay Wallay ce n'est pas moi je n'ai touché à rien.
Oumar rentre dans la discussion
- Je t'ai vu ce matin tu étais là-bas. C'est toi qui a volé. Sale voleuse vous êtes toutes les mêmes.
-Je n'ai rien pris je vous le jure ! Fouillez toutes mes affaires si vous voulez. On ne m'a pas éduqué comme cela
-Vas ramenez tous tes bagages et ne laisse rien en haut sinon gare à toi.
Je suis vite monté pour prendre mes affaires et les lui donner afin qu'elle vérifie mais à peine j'ai eu le temps de soulever la valise et des parures en or y tombèrent. J'étais tellement choquée et je les ai prises pour les contempler et aussi pour comprendre comment elles ont pu se retrouver ici dans mes affaires. Je n'ai pas eu le temps de me lever que Omar et Tata Rose était là en train de me regarder avec de gros yeux.
-Khoury prends tes bagages et sors de ma maison je n'abrite pas de voleuse chez moi.
Avait-elle dit dans le plus grand des calmes.
- Ayy Tata ne me fais pas ça. Je n'ai pas où aller s'il vous plaît ne me jetez pas dehors
- SORS, SORS DE CHEZ MOI ! TOUT DE SUITE !
Je pleurais de plus en plus
- Ayy Oumar, Ayy Awa faîtes quelques choses je vous en supplie aidez-moi.
- SORS avant que je ne te fasse sortir.
- S'il vous plaît ne faîtes pas ça je n'ai rien pris.
Awa intervient:
-Tata je..
-NON ! Si tu la défends, tu pars avec elle.
Elle prit mes affaires et les jeta dehors. Je reste devant la maison en pleurant à chaudes larmes ne sachant où aller dans cette nuit. Tonton Tidiane Touré n'y étais pas mais je sais que c'est un homme juste, il aurait demandé des preuves au moins ou il m'aurait laissé passer la nuit.
Tata Rose m'a vraiment déçu. Je suppose que tout cela c'est l'oeuvre de Oumar ou même de Awa ! Qui sait ?
Je pris mes bagages, mon argent de poche et mon téléphone en marchant vers la maison en construction en espérant qu'elle ne soit encore habitée...
