Chapitre XXXVI

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Aussitôt, un grand sourire vient prendre place sur mon visage tandis que je laisse mes yeux reprendre leur jolie couleur grise. Je comprends mieux pourquoi Uriel se contentait de sourire jusqu'ici, sans vouloir défendre sa sœur ou m'empêcher de lui mettre une droite. 

Juste en dessous de l'ouverture vers le ciel se tient Lucifer, en tenue de combat. Un plastron métallique se tient juste sous son haut gris pour protéger le cœur et le haut du ventre, tandis qu'il porte un pantalon en kevlar couleur sang. 

Des rangers gris complètent la tenue, sans oublier ses ailes étendues dans son dos. Bien qu'un sourire orne également son visage, je distingue clairement des débuts d'énervement. Il était donc là depuis plusieurs minutes...

— Regardez qui est finalement venu, soupire Ramiel sans prendre en compte la pique envoyée par Lucifer.

Ce dernier ne dit rien mais je vois sa mâchoire se contracter. Il se rapproche de sa petite sœur et l'observe de haut, se retenant sans doute de la gifler. Cette dernière semble totalement amorphe, presque comme si elle attendait le coup. Finalement, mon père s'éloigne de quelques pas et soupire, passant une main dans ses cheveux.

— J'aurai préféré que tu fasses ton deuil plus tard Ramiel, lâche-t-il.

Sa phrase fait mouche. Uriel grimace et détourne le regard, s'éloignant de sa sœur, tandis que mon père se place face à elle, presque comme s'il attendait une attaque de la part de Ramiel. Et ça ne manque pas. 

Cette dernière sort aussitôt ses ailes et ses yeux virent au vert clair. Fermant les poings, elle serre la mâchoire à son tour et ses larmes se forment aux coins de ses yeux. Elle s'approche de mon père comme si elle allait fondre sur lui et lui trancher la gorge.

— Ne me dit pas quoi faire, ni même quand le faire ! Tu n'étais pas là ! Tu ne l'as pas vu dans ses derniers moments ! Qui plus est, tu as perdu ce droit quand tu es devenu un déchu. Un déchu ! Préférant une création de papa plutôt que sa propre famille ! Tu as décidé que notre famille n'était pas assez bien pour toi. Tu as décidé que sauver des humains qui n'en avaient rien à faire était plus noble que d'apprendre à aimer ton sang. Parce que tu as été égoïste. Et visiblement, c'est un trait de famille, crache-t-elle.

Aussitôt, le regard de mon père se durcit et il attrape Ramiel par la gorge. Surprise, cette dernière hoquette avant d'essayer de se libérer de la poigne de mon père en le frappant avec ses ailes. Mais rien n'y fait. 

Mon père tient bon et se contente de la soulever assez haut pour qu'elle n'ait plus de prises au sol. Lentement, il l'approche de lui comme s'il voulait lui dire quelque chose. Ma marraine essaye de reprendre son souffle et envoie son pied dans les parties génitales de mon père. 

Ce dernier grimace mais ne bouge pas, avant de resserrer sa prise et lui briser la nuque d'un simple geste. Mon père lâche le corps qui retombe mollement par terre, devant les yeux estomaqués de Samantha. 

La gorge broyée, Ramiel semble réellement morte. Est-ce donc à cela que l'on ressemble lorsque notre corps guérit ? Uriel ne dit rien, elle se contente de soupirer, les bras croisés. De nous tous, c'est la plus calme.

Après quelques microsecondes de silence, un craquement se fait entendre et j'observe la trachée de ma marraine se remettre en place. Ce processus dure quelques minutes pendant lesquelles je vois Samantha détourner les yeux, incapable de supporter les nombreux craquements qui en résultent. 

Moi, je ne parviens simplement pas à croire que cela vient d'arriver alors que notre priorité devrait être de fermer cette fichue Faille ! Revenant à elle, la jeune Archange aspire goulûment l'air tout en se redressant. A genoux, elle pose une main sur sa gorge et alterne entre toux et respirations profondes. 

Les Chroniques d'Idan (tome 2) : La Première ReineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant