« T'as pleuré ? » Michael avait l'air inquiet, on pouvait facilement le voir dans ses yeux. « Non » dis-je simplement, en fronçant les sourcils.
Certes, je n'ai jamais été une bonne menteuse, mais cette fois-ci, j'ai été naturelle et convaincante en balançant ce mensonge. Et pourtant, il continuait à me fixer tristement. « Je peux entrer ? Je dois te parler » Il s'apprêtait à faire un pas chez moi quand je gueulai en le repoussant subitement, paniquée. « Non ! – Non ? » répéta-t-il. « Je... Oui je... Nettoie mon sol, et je ne veux pas que tes chaussures le salissent » me justifiai-je.
Mon ignoble jeu d'acteur avait repris le dessus. « Ne trouve pas d'excuses... Caches-tu quelque chose ? » plissa t-il les yeux, tentant de lire en moi. « Je ne cache rien... Pourquoi ? J'ai l'air de cacher quelque chose ? » rigolai-je faussement. « Oui » finit-il par dire, en croisant les bras. « Tant pis » haussai-je les épaules.
Sans qu'il ne s'y attende, je claquai la porte, le laissant à l'extérieur. Michael toqua alors frénétiquement, cherchant à me faire céder. « Ouvre-moi » m'ordonna-t-il. « Je resterai ici jusqu'à ce que tu le fasses. Et si tu crois que je vais abandonner, c'est mal me connaître »
Je soupirai avant de m'écrouler contre la porte, toujours autant choquée. Les deux kidnappeurs vinrent à moi, bras croisés. « Ils comptent rester là ? » chuchota la femme. J'hochai lentement la tête. « On a plus qu'une solution » fit l'homme à son acolyte. « Surveille la » Il retourna au salon. « Que va-t-il faire ? » posai-je enfin, intriguée.
Mon coeur battit la chamade à l'idée qu'ils avaient une solution pour le dégager d'ici. Tandis qu'elle jouait avec son pistolet, le tournant à vive allure autour de son index, elle m'expliqua : « Rien, il va appeler des médias pour les informer de sa présence. En voyant les journalistes, il sera obligé de partir »
Je ne pouvais pas les laisser faire ça. Il allait probablement m'en vouloir à tout jamais, en pensant que j'aurais moi-même appelé les médias. Je ne pouvais pas le laisser se faire prendre. « Attendez ! S'il vous plaît, je peux essayer de le raisonner ! » Tracie haussa un sourcil avant de déclarer : « 30, 29, 28, 27... »
Sans plus attendre, j'ouvris la porte derrière laquelle Michael s'apprêtait à toquer une nouvelle fois et m'empressai de dire : « Michael, je t'en supplie, va-t-en. Je t'appellerai. S'il te plaît, tu dois t'en aller » Il fronça les sourcils en me regardant comme choqué. Je me mis à le faire reculer avec mes deux mains en sentant la pression monter. « Michael s'il te plaît. Écoute-moi, j't'en prie. Je te promets que je t'appellerai plus tard, mais pour l'instant tu dois partir. – Lily, ta lèvre... » remarqua-t-il. « Je te promets que tout va bien, Michael. J'ai juste les lèvres un peu gercées. Juste va-t-en. Fais-moi confiance – Ai-je fait quelque chose de mal ? » posa-t-il timidement, dans l'incompréhension. « Non, t'as rien fait, ce n'est pas toi, je suis occupée, pars »
Je refermai la porte juste à temps pour qu'il ne me voit pas pleurer toutes les larmes de mon corps. Je m'en voulais de lui faire ça. Je m'en voulais de lui mentir. Mais après tout, c'était pour son bien. Je ne pouvais pas le mettre en danger. J'en avais marre d'être un boulet pour lui.
« Il s'en va » annonça l'homme qui regardait discrètement derrière le rideau. « Parfait. On n'a plus qu'à attendre qu'il soit rentré chez lui » fit sa collègue. « En attendant, on va se faire un plaisir pour prendre tout ce qui peut être intéressant... » continua-t-elle en se frottant les mains. « Non ! S'il vous plaît ! » C'était sorti tout seul, et je l'avais regretté aussitôt.
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Forgotten [TERMINÉE]
FanfictionOn se demande parfois ce qu'est le véritable oubli. Celui qui nous laisse nous demander ce qu'on fait là, qui on est, qui ils sont... Oublier c'est ne pas se souvenir, oublier c'est faire une croix sur son passé, oublier c'est abandonner. Qu'en est...