Nous étions dimanche, et comme chaque fin de semaine, je trainais dans mon survêtement beaucoup trop large pour moi, décoiffée et endormie. Lire, écouter et composer... Voilà ce que j'ai fait de ma journée. Je comptais continuer ces distractions quand le téléphone sonna, pour changer. Je me précipitai vers celui-ci, avec cette même boule au ventre que me suivait depuis que Michael pouvait m'appeler à tout moment.
« Oui ? » entamai-je, irritée. « Coucou, c'est Liz... Ça va ? » Cette question n'était clairement pas la bienvenue, étant donné que je déprimais depuis que je ne parlais plus à Michael, soit, depuis deux jours.
Notre rencontre a eu lieu il y a peu de neuf jours, et pourtant, on s'ignorait déjà... Quelle belle amitié... « Je voudrais te répondre oui pour que tu me fiches la paix, mais je suis beaucoup trop honnête, alors... Non ! Ça ne va pas, non ! » m'énervai-je.
Je l'entendis rire, comme si la situation était éperdument drôle. « Je ne te changerais pour rien au monde, t'es hilarante comme fille ! Bon sérieusement, tu t'habilles, j'viens t'chercher »
Il était sept heure du soir, et excepté la proposition d'aller en soirée, je me demandais où elle avait l'intention de me déposer une seconde fois. Après le zoo, elle aurait très bien pu me lâcher en pleine forêt, seule, face aux loups... Heureusement pour moi, il n'y en avait pas dans les banlieues de LA. « Hors de question » protestai-je.
Elle me raccrocha au nez après avoir soupiré, ne prenant visiblement pas mon refus au sérieux.
De toute façon, si elle venait, je ne lui ouvrirais pas.
Une demi-heure après, elle fut bien là, devant ma porte, sonnant à maintes reprises pour que j'aille l'ouvrir. Mais une promesse était une promesse, je ne céderai pas. « Fais pas l'enfant Molly ! Ouvre-moi ! J'ai apporté des crêpes ! » hurla t-elle depuis la porte d'entrée.
Des crêpes ?! Peut-être que je pourrais revenir sur ma parole... Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Aussitôt sa phrase prononcée, j'accourus pour lui ouvrir d'un attitude amicale. « Pff, qu'est-ce que tu ferais pas pour des crêpes » fit-elle d'un ton faussement écoeurée.
Je l'analysai et aperçus qu'elle n'avait en fin de compte rien qui pourrait me faire penser aux crêpes, j'en conclus donc que c'était simplement un beau et scandaleux mensonge, alors, contrariée, je claquai la porte pour ne plus la voir mais par réflexe, elle posa rapidement son pied dans l'entrebâillement pour m'en empêcher.
Toujours aussi joyeuse, elle s'invita chez moi bras croisés, et quand ses yeux se posèrent sur mon visage, elle me dévisagea en effaçant progressivement son sourire. « Heureusement que je t'ai demandé de te changer ! » ironisa t-elle. « Je n'en ai pas le courage » me plaignis-je.
M'ignorant totalement, elle entra dans mon salon la bouche bée, apparemment choquée de mon laisser-aller. « Qu'est.. Molly ?! Toi ?! Pas ranger ?! Ta maison est plus sale que chez moi ! » s'exclama t-elle, fière. « On est sur de la dépression de haut niveau ! » dit-elle, certaine.
Il est vrai que depuis hier, je n'avais rien rangé, lavé ou nettoyé. Sur la table, il y avait encore mes assiettes sales, ainsi que mes couverts. De plus, tous les livres que j'avais pu lire en deux jours étaient posés au pied du fauteuil de façon désordonnée, et la poussière s'était incrustée dans toute la maison. Je n'avais pas non plus ouvert les fenêtres, stockant les odeurs de cuisson. « Ok, on s'occupera de ça plus tard. Maintenant tu te laves, tu t'habilles et tu te coiffes ! Tu as une heure ! Hop hop hop !! Allez, on se bouge ! » cria t-elle en claquant des mains.
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Forgotten [TERMINÉE]
FanfictionOn se demande parfois ce qu'est le véritable oubli. Celui qui nous laisse nous demander ce qu'on fait là, qui on est, qui ils sont... Oublier c'est ne pas se souvenir, oublier c'est faire une croix sur son passé, oublier c'est abandonner. Qu'en est...