Chapitre 6

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J'avais fait une fois de plus la grâce mat'. J'étais fatiguée, enrhumée, et je commençais à avoir une angine. Je décidai de passer une journée devant le canapé près de la cheminée pour lire des livres. J'aimais lire, cela me transportait dans un autre monde le moment de quelques heures.

En repensant à hier, je ne pouvais que me sentir mal. Mon comportement était ridicule, ça ne me ressemblait pas. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar, où je n'étais plus maître de moi-même.

Le téléphone fixe sonna, je n'y prêtai pas attention. Tout ce qui se passait en dehors de mon histoire ne me concernait plus pour aujourd'hui.

Vers midi, je me levai pour me mijoter un petit quelque chose. Je pris deux oeufs de mon frigo et j'allumai une allumette. Je posai ma poêle légèrement beurrée sur la gazière, et claquai mes œufs dessus. À peu près la seule chose que je savais cuisiner...

À côté, je sortis une salade verte que je nettoyai, et que je préparais jusqu'à ce que la sonnette de ma maison retentisse. C'était peut-être le facteur, alors j'allai en direction de la porte quand je vis... « Salut » fit-il souriant, sac en main, posé contre le coin de la porte.

Je croisai les bras, déjà fâchée. « Qu'est-ce que tu veux ? » l'agressai-je directement.

Il était outré par mon comportement, et ne manquait pas de me le faire comprendre en levant les sourcils, et en se mettant droit. « Je... Je voulais te voir, tu ne répondais pas quand je t'appelais » m'expliqua-t-il calmement.

Il s'inquiétait pour moi... Ma réaction était peut-être un peu trop excessive. « Tu n'es pas avec Marianne ? ». Il fronça les sourcils, s'interrogeant sur ma question soudaine sans aucun sens... Je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça.

« Bah non, elle se repose avec le décalage horaire... » détailla-t-il, surpris. J'abandonnai en le laissant entrer. « Ça sent le cramé » me fit-il remarquer.

À l'entente de sa phrase, tout revint à moi... « LES ŒUFS ! » paniquai-je en courant jusqu'à la gazière. Michael me suivit et éteignit rapidement le gaz, affolé... « Mes œufs... » me lamentai-je sur mon sort en m'adossant sur un des meubles de la cuisine, désespérée. Finalement, peut-être que je ne savais pas si bien les cuisiner que ça...

« Je suis désolé, c'est de ma faute... » s'excusa-t-il, la tête basse. Il la releva aussitôt, marquant un léger sourire. « Mais... Je t'ai gardé du gâteau d'hier, si tu veux ? » fit-il d'un air rassurant, en haussant les épaules.

À ce moment-là, j'étais un peu désespérée, alors j'acceptai d'un hochement de tête, sans expression. J'allais attraper des assiettes et des petites cuillères quand Michael attrapa mon poignet et me fit reculer. « Non, je m'en charge. Assieds-toi »

Je fronçai les sourcils, mécontente. « Je suis chez moi à ce que je sache, et j'ai beau être maladroite, je suis capable de me débrouiller sans ton aide » m'énervai-je.

Je le poussai et ouvris un placard ainsi qu'un tiroir pour y attraper ce dont j'avais besoin. Je ne vis pas l'expression de Michael, préférant l'ignorer, mais je pus l'entendre dans le ton de sa voix qu'il était touché. « Pourquoi agis-tu de cette manière ? »

Je fis volte-face. « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » Michael sembla soudainement offusqué. « Je suis venu exprès pour prendre de tes nouvelles, je t'ai même apporté un gâteau, et je me propose pour t'aider, mais toi tu préfères me repousser et me cracher dessus ?! »

Mes joues virèrent au rouge, mais cette fois ce n'était pas de honte, plutôt de colère. Je serrai les poings, me répétant mentalement que je savais que ce n'était pas une bonne idée de l'avoir laissé entrer. Mais je ne pouvais pas m'énerver. Pas maintenant. Pas contre lui. De plus, il n'avait pas tout à fait tort.

Forgotten [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant