Forgotten [TERMINÉE]

Chapitre 8

« Michael » dis-je neutre, les bras croisés, le regard vide.

Il sortit de la voiture, souriant, pour se positionner face à moi. Il était vêtu d'une chemise rouge entrée dans son pantalon noir avec deux grosses bandes rouges, en concordance avec sa veste noire. Puis, il posa ses mains sur mes bras pour les décroiser. « Arrête de faire ça, j'aime pas » chuchota t-il, tristement.

Je soufflai un bon coup, appelai mon self-control et repris. « Ça va pour cette fois » abandonnai-je en me détachant de lui pour rentrer dans la voiture.

Michael resta dans la même posture durant quelques secondes, et je suppose qu'il souriait puisqu'il avait plié son bras ballant, le poing serré, pour dire un « yes » à voix basse. Pendant ce temps, le chauffeur se posa sur le siège conducteur et mit en marche le moteur. Michael fit le tour de la voiture pour s'asseoir à ma droite.

Je regardai par la fenêtre, à ma gauche, et MJ fit de-même, se rapprochant de moi. Je pouvais sentir sa respiration chaude, ou bien son parfum. Il posa sa main sur ma cuisse droite, toujours en fixant le paysage pour ne pas manquer un détail. Il avait les yeux lumineux, comme un enfant qui s'épanouissait à la vue de ce spectacle fabuleux.

« J'arrive plus à respirer » fis-je, pour qu'il me lâche. Il me regarda un instant, sourire en coin, et me fit une étreinte pour me coller encore plus. « T'arrives plus à respirer ? » se moqua-t-il.

Je commençais à me débattre pendant qu'il rigolait, et son rire devint vite contagieux. « Hey les tourtereaux, on a les premiers animaux là-bas »

Michael s'arrêta sur le champ et se colla à la fenêtre, cherchant des yeux les bêtes de la même manière qu'un enfant scruterait le ciel à la recherche du père Noël. Il était vraiment mignon, et adorable... et amusant... et chiant... et gamin.

« Regarde Molly, des lions ! » s'excita-t-il. Je pinçai mes lèvres pour éviter de pouffer, et regardai aussitôt en direction des fauves.

« Vous voulez les nourrir ? » proposa le conducteur en nous regardant par le rétroviseur interne.

À sa question, Michael tourna lentement la tête vers moi, les yeux brillants. « Bien sûr George ! » s'exclama-t-il, décidé.

Je trouvais que c'était une bonne idée, et je m'enthousiasmais à mon tour, à l'idée de donner de la nourriture aux lions. « Parfait, je comptais le faire seul, mais vous pouvez m'aider » continua le dénommé George.

On ouvrit la portière et on se jeta dehors le plus rapidement possible, tandis que l'homme aux cheveux noirs prit tout son temps pour en sortir. On aurait dit deux gamins...

Le guide alla à l'arrière de son 4x4 pour prendre un gros sac parmi tant d'autres. « Les lions mangent généralement des gazelles, des zèbres et j'en passe... » précisa-t-il en posant le gros sac à pomme de terre sur son épaule droite. « Donc on leur donne de la viande, pour se rapprocher de leurs habitudes » développa-t-il, en marchant.

On l'écoutait attentivement. George aimait raconter des petites anecdotes, et des histoires culturelles concernant les animaux. Il les adorait, ça se sentait. « Je sais ce que vous devez vous dire... Pourquoi enfermer des animaux si je les aime. Mais en fait, ils sont pour la plupart malades, et on a pour objectif de les soigner pour pouvoir par la suite leur rendre leur liberté. Et pour avoir les soins nécessaires, on est obligés de faire marcher un petit business à côté » poursuivit-il.

Je l'admirais encore plus. Ils étaient simplement là pour les aider à se réintégrer dans la nature... C'était beau et grandiose. Je suppose que Michael pensait la même chose à ce moment précis, il n'y avait qu'à voir ses yeux. « Et vous faites ça comment ? » s'interrogea Michael.