Feelings

Chapitre 15

Alexe

Le reste de l'après-midi s'est déroulé beaucoup trop rapidement à mon goût. Nous avons regardé la télé mais sans trop prêter attention au film car nous étions trop préoccupées à papoter, se faire des chatouilles et à rire jusqu'à en avoir mal au ventre. C'était de loin le meilleur samedi de ma vie. Je n'ai fait qu'admirer ses beaux yeux noisettes, briller au contact de mes mains chatouillant ses côtes, sa zone la plus sensible niveau guilis. Elle lâchait de ses cris et faisait de ses bonds lorsque je la frôlait à peine, c'était à mourir de rire. Elle est si belle quand elle rigole, laissant apparaître son magnifique sourire. Elle faisait cette chose aussi, dès que le calme revenait dans ma chambre, elle s'arrêtait en me regardant dans les yeux tendrement, sans pour autant cesser de sourire. Elle soupirait et elle se calait un court instant contre mon épaule. Quelle fourbe ! elle en profitait pour se venger et me chatouiller à mon tour.

Au moment de partir, je l'accompagne à l'ascenseur. Elle attend patiemment que celui-ci arrive. Elle se retourne vers moi, tout sourire.

- C'était sympa cet après-midi ensemble.

- Oui.

- Tu ne trouves pas ?

- Je viens de te dire oui, patate, répondis-je en lui pinçant la joue.

Elle tourne la tête, gênée par sa remarque, elle est craquante bordel.

- Qu'est-ce qu'il se passe dans ta petite tête ?

- Quoi ?

- June, je vois bien que quelque chose trotte dans ton esprit, je me trompe ?

- Je... hum... non, bégaie-t-elle.

- Comme si j'allais te croire !

Je m'approche alors d'elle, glisse ma main jusqu'à sa fesse, sans la lâcher du regard. Au contact de ma main elle frémit, elle semble perturbée par mon geste qui ne semble pas non plus la déranger. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre et je sens sa respiration chaude contre mes lèvres. Il s'accélère tandis que son regard va et vient de mes yeux à ma bouche. L'idée de l'embrasser me traverse l'esprit. De ma main libre je tire la porte de l'ascenseur qui vient juste d'arriver et me recule pour la laisser entrer. Qu'est-ce qu'il m'a pris ? On rentre et on descend sans dire un mot. C'était vraiment bizarre comme situation, June pense la même chose à en voir l'expression de son visage. Une fois arrivées en bas, nous sortons de l'immeuble et elle s'en va. Je lui dis au revoir et elle se retourne, m'adressant un dernier sourire avant de partir en direction de l'arrêt de bus.

Pendant que je remonte, je remets en question toute ma vie et surtout l'après-midi que je viens de passer. Je ne suis pas inconsciente, je sais qu'elle m'attire, mais je préfère ne pas me l'avouer et me dire que c'est juste de l'amitié. De plus, il ne faut pas oublier qu'il y a Luca. Pourquoi tout doit être si compliqué bon sang ? Je franchis le pas de ma porte de chambre, j'entends mon téléphone qui n'arrête pas de vibrer. Je regarde l'écran et vois : vingts messages et dix appels manqués. Tous de Luca. Il est vraiment dingue ce mec. Je le rappelle. À peine je compose son numéro qu'on décroche.

- Putain Alexe tu foutais quoi ? !

- Calme toi, pourquoi tu me harcèles ?

- Peut-être parce que tu es partie avec June en nous laissant en plan avec Lawra !

- Merci de demander comment elle se porte. À ce que je vois vous pensez qu'à votre petite personne.

- Si je t'appelle c'est parce que je suis mort d'inquiétude par-dis ! Elle est avec toi ? Comment elle va ?

S'il continue de hurler dans le combiner, je vais jeter mon téléphone par la fenêtre.

- Elle va bien. Nous avons passé le reste de la journée ensemble. Elle vient juste de partir.

Il soupire, j'ajoute :

- Ce n'était pas à moi de la réconforter. Tu es son mec, tu ne t'es même pas foulé pour la rejoindre quand elle est partie.

- Elle n'a pas envie de moi.

- Putain t'es vraiment qu'un con, il faut vraiment tout t'expliquer. Lawra te lave le cerveau et tu l'écoutes comme un fidèle petit chien. Tu es sûr que tu es amoureux de June, ou ça ne serait pas plutôt de cette pétasse de Lawra ?

Il raccroche.