Chapitre 21

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Alexe

Nous venons de passer la porte de sa maison, aucun parent en vue. Je suis rassurée, je n'aime pas trop rencontrer les parents de mes amis. Ils posent une tonne de question sur ta vie et ton avenir alors que, toi-même, tu as du mal à comprendre ce qu'il s'y passe. Nous montons directement dans sa chambre, celle-ci est parfaitement rangée. Ses murs sont d'un rose pastel et un seul d'entre eux, celui meublé par un bureau blanc et orné par une dizaine des photos, est gris. Elle paraît immense. Un lit, digne de celui d'une princesse avec tous ces coussins, se situe au centre de la pièce. Juste à côté de la porte, à gauche, il y a son armoire, de laquelle elle sort deux cintres. Elle retire sa veste, la dispose sur l'un d'eux, et elle la laisse ensuite suspendre le long du meuble. Elle fait de même avec la mienne. Je fais ensuite un tour des lieux et me dirige directement vers le mur gris. Quelques photos de familles, une photo d'anniversaire ; les cinq ans de June. On la voit souffler sur les cinq malheureuses bougies disposées sur un gâteau au chocolat. Il lui manque une dent, elle est trop mignonne dessus. Une autre, avec ce qui semble être... Lawra... elle porte un appareil dentaire. Je me retiens pour ne pas rire. Une autre photo, plus en hauteur cette fois, elle est en noir et blanc. On voit June, avec un immense sourire, elle rigolait sûrement à cet instant. Ses bras sont tendus le long du corps et se croisent au niveau des mains. Cette photo semble sortir tout droit d'un studio. Elle est magnifique. June est magnifique.

- Alexe ? Tu m'écoutes ?

Elle m'extirpe de mes pensées.

- Hein ? Désolée je pensais à autre chose.

- Je vois bien. Bon je disais, j'aimerais bien venir à la soirée du nouvel an.

- Bof, il y aura du monde, des gens bourrés, de la musique de merde et de la neige tout autour de la baraque.

- J'avoue, mais ce sera drôle.

- C'est ce qu'on pense tous, mais le lendemain tu as la gueule de bois, il y a du vomi partout dans la maison, ça pue et il faut tout nettoyer.

- En gros, tu ne vas pas y aller.

- Bien sûr que si, il faut bien que je te surveille.

- J'ai pas besoin de toi Alexe. Tu sais, je peux me débrouiller seule.

- Mais je refuse de te laisser seule.

Elle lève les yeux au ciel avant de me sourire et de venir se caler contre moi. J'apprécie de plus en plus cette sensation lorsqu'elle est contre moi. Elle m'envoûte et je me sens si bien. À cet instant, le temps s'arrête, il n'existe plus qu'elle et moi au milieu de cette pièce. Elle se laisse tomber sur le lit, m'emportant avec elle. Elle rigole tandis que je reste hypnotisée par le son de sa voix. Je retire la mèche de cheveux qui tombe sur son visage et finis par plonger dans son regard. Son rire se calme et elle fait de même, ne s'arrêtant pas de sourire.

- Tu m'énerves, dis-je doucement en chuchotant.

D'un regard malicieux, elle se redresse, plisse son petit nez droopy et son sourire s'accentue. Je remarque qu'elle se perd entre mes yeux et mes lèvres. Elle se rapproche, je sens mon cœur battre de plus en plus vite, j'ai l'impression que la scène se déroule au ralentit. Elle continue de s'avancer jusqu'à m'embrasser la joue. Elle se retire, me regarde intensément. Elle est à la fois fière et gênée. Je sais que je rougis et je ne peux esquiver le sourire qui s'esquisse sur mon visage.

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