11.

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Allyah

Mes lèvres sous ses doigts...tremblèrent à l'instar d'un tremblement de terre.

Mes joues sous son souffle...devinrent aussi ardentes que la lave d'un volcan.

Et mes jambes coincées contre les siennes...m'étourdirent d'une manière foutrement dangereuse.

— Allyah...Allyah..., n'avait-il eu de cesse de susurrer alors que chacun de nos soupirs s'homogénéiser.

Mes yeux étaient clos comme mes mots étaient coincés dans ma bouche. Toute timide d'une façon qui ne m'avait jamais prise auparavant, j'étais mal, incommodée et profondément tourneboulée contre le mur de cette ruelle non éclairée.

— Allyah, Allyah...c'est toi...c'est toi...

Je n'avais pu lui échapper...parce qu'il avait été si déterminé à m'attraper comme l'aurait été un enfant avec un papillon, qu'il ne s'était pas permis de me laisser disparaître. Cet homme n'avait jamais aimé les fantômes, et, sûrement lassé que j'eus hanté durant six ans ses pensées, me voir devant lui de chair et d'os avait été l'occasion parfaite de mettre fin à ses cauchemars.

Le zéphyr vespéral était soudainement devenu brûlant à l'instar des brises du désert. Tout me cramait, même les lueurs de la lune qui nous observait attentivement.

J'étais essoufflée et j'avais bien l'impression que plus jamais je n'allais pouvoir retrouver une respiration optimale. Et je n'osais pas ouvrir les yeux. Je n'osais pas...parce que j'avais foutrement peur de voir ce que je pourrais lire dans les siens.

J'avais peur, peur...J'étais terrifiée.

Mon prénom qu'il faisait rouler contre sa langue dansait encore contre mes oreilles. J'avais l'impression que de n'avoir plus pu prononcer ces lettres qui me caractérisaient lui avait terriblement manqué, et qu'il en avait même dégoté une maladie qu'il pouvait désormais réparer en chuchotant mon nom.

Je voulais me dégager, mais en vain. Mes tentatives étaient plus semblables à des caresses qu'à des réprobations. J'étais devenue si faible. Tellement faible...

Il tenta de m'inciter à ouvrir les yeux en exerçant une légère pression contre mon corps qu'il écrasait contre ce mur, mais je n'étais pas encore devenue docile - bien heureusement.

Mais, même si j'avais réussie à tenir pendant un grand temps, arriva un moment où j'avais cédé en ouvrant mon regard, notamment poussée par ce métal aussi froid que de la pluie en hiver qui avait foudroyé mon être.

Instantanément, cet objet avait été la première chose que j'avais vu.

Et cela m'avait encore tiraillé, dilacéré, zébré la poitrine.

Foncièrement gris comme l'avait été l'atmosphère ce fameux soir et froid comme l'avait été mon coeur en l'abandonnant ainsi, cette bague...cette monstrueuse bague me narguait encore en me montrant que les gens de mon entourage avaient eu la force de continuer à vivre alors que durant six ans, je ne m'étais qu'enfoncée, encore et encore.

Cette bague...qui trônait devant moi et guinchait alors qu'il caressait tendrement ma joue déclenchèrent un flot de larmes en mon intérieur.

Mille coups de Haine [TOME 2 - TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant