Mille coups de Haine [TOME 2 - TERMINÉ]

14 - PARTIE 2

Musique en média très conseillée

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Oups. Mon coeur s'étouffe d'alcool.

Mince. Mes veines comptent chacune de mes goulées.

Et merde...mon âme embrasse ce diable qui grandit en moi.

Ces émotions pernicieuses, j'avais pensée ne plus pouvoir les connaître à tout jamais. Évidemment, je m'étais interdite et promise de ne plus y toucher.

Mais voilà que ma promesse se trouvait être aussi brisée que mon coeur.

J'étais têtue, j'étais bornée, et au final, j'avais su d'avance que je ne pourrais pas résister bien longtemps.

Quelle folie m'eut prise lorsque je m'étais décidée à ne plus jamais boire de toute mon existence ? Vraiment, j'avais été si bête ! M'interdire l'éden ! L'une de mes plus grosses erreurs. Les étincelles que me provoquaient cette eau-de-vie m'avaient foutrement manqués, et désormais, je le pressentais, elles allaient me devenir vitales.

Accoudée sur ce bord de fenêtre à observer la nue corbeau, pas une minute ne passait sans que je ne fasse gambader le goulot de la bouteille jusqu'à mes lèvres.

Troisième bouteille, cinquième, millième...? Putain, j'en savais rien.

Derrière moi, la fête battait toujours son plein. À l'instar des vagues de la mer, les musiques de cet objet venu de nul part s'empalaient les unes aux autres.
Yara était aux anges, si ce n'était à l'apogée du paradis : sa fête improvisée et à l'arrache, bon sang, qu'est-ce qu'elle était réussie.

Un sourire s'esquissa sur mes lèvres alors que je m'enivrais encore de ce délicieux vice. Cette femme m'étonnera jusqu'au bout. Dès ma première gorgée et à peine le préambule de mon bourrage de gueule abordé, elle avait rit à s'en tordre le ventre. C'était ce qui était arrivé d'ailleurs, et depuis, elle était allongée de tout son long dans un coin de la pièce, avec pour seule volonté de soulager ces abdos qu'elle s'étaient créés en se fendant la poire sans nulle raison.

Je l'avais insultée de folle. De pauvre folle, et désormais, à l'ombre d'elle, je riais.

Ahah, pauvre folle...

Quelle heure était-il ? Au vu de la rue aussi vide que nos âmes, minuit avait été dépassé. Je ne faisais guère plus attention aux coups d'horloge.
Les phares des rares voitures que je percevais au loin et ces crissements de pneus étaient, j'en avais la forte impression, les seules choses qui tentaient fermement de me faire revenir au réel.

Mais plus l'eau-de-vie s'enlaçait à mon esprit, et plus je les voyais et les entendaient moins. Tout ne devenait qu'une vulgaire vague, ou un succinct point. Et au final, qu'est-ce que c'était la réalité ? Alors que Yara m'aurait répondue que ça ne se trouvait être que ce qu'il fallait éviter car celle-ci n'était qu'emplie de violentes déceptions, moi, je disais que ce n'était que la mort sous synonyme, pour la simple et bonne raison que je me savais en dehors de tout réel en cet instant, et que je me sentais bien plus vivante que jamais.

Je venais de ressusciter ! C'était sacrément dingue.

Une gorgée de plus, deux gorgées en double...

Et vlan, voilà que la bouteille désormais vide s'écrasa à mes pieds. Il m'en fallait une autre. Encore, encore.

Car je n'étais toujours pas ivre, et que c'était bien à cause de cela qu'il n'était pas dans les parages.