20 - ÉPILOGUE

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La musique
Lana Del Rey - Serial Killer
est vivement conseillée pour ce dernier chapitre

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Il fut une nuit, au sein de la Cidade Maravilhosa, qui ne fut guère comme toutes celles qui l'avait précédée. Une nuit où le brouillard fut en couche si épaisse et l'air, si glacial, que nombre de Cariocas passèrent la majeure partie de leur nuitée à interroger les constellations qui éclataient étrangement. 

Pourtant, les favelas trafiquaient bien dans leur coin, les grands aisés dansaient avec soin et les plus jeunes comptaient le plafond avec leurs mains. Mais les plus méfiants du peuple, tels que les voyantes et seniors, reniflèrent l'air et furent secoués d'un frisson.

Cette nuit n'allait pas être ordinaire, car les policiers avaient usés de leur semelle durant toute la journée, et n'en avait pas encore fini. Car enfin, ils se rapprochèrent d'un endroit aussi calme qu'apaisant. Et car plus tard...lorsqu'un puissant cri perça la bulle sage de Copacabana, et que les oreilles à l'entour s'allongèrent et les lumières s'allumèrent, la ville fut secoué d'effroi et de mystère.

Le hurlement qui avait déchiré la sérénité des mers se refit entendre, encore et encore de manière toujours plus aigu jusqu'à ce qu'il s'éteigne comme un écho. Le haut de la plage, très vite, fut bondée de personnes curieuses, et la musique destinée à amuser les touristes disparut. 

Bientôt, le flux de monde se fit repousser par les policiers qui, en raison de leur mine outragée et de leur nervosité, accentuèrent bien plus l'indiscrétion des Brésiliens. 

La bâtisse vieille et égratinée par les marques du temps qui se tenait derrière les gardes civils fut l'objet des nombreuses conversations nocturnes de cette nuit. A quelques pas du bâtiment, sur le sable et au front des vagues, un jeune homme aussi triste qu'une fleur fanée observait d'un air distrait son enfant se trémousser dans la mer. Les gouttes d'eau qui glissaient contre ses boucles brunes et son teint basané qui était rendu clair par les rayons lunaires le fascinèrent autant que ses yeux verts rieurs. 

Et pour la première fois depuis qu'il s'était trouvé être père, ses lèvres esquissèrent un sourire. Un semblant de sourire, certes, mais la beauté et l'innocence de son fils lui furent si admirables en cet instant qu'elles eurent le pouvoir de calmer légèrement son trac d'adulte et sa trouille paternelle. 

Cet homme s'était trouvé être si plongé dans ses pensées, à l'instar du sable dans l'Atlantique, qu'il n'avait point entendu les horribles cris qui avaient explosés derrière lui. Mais lorsque après quelques minutes, il revint sur terre en remarquant que son fils s'était immobilisé et fixait un point au loin, il fronça les sourcils. 

Désormais, il n'y avait que très peu de personnes présentes sur la plage. Les activités avaient été délaissées, tout comme les parasols et quelques terrasses. Tant d'anormalité et de quiétude firent promptement comprendre à cet homme que quelque chose se passait. Quand son regard se posa contre cette foule sur la pente plus haut, l'adrénaline dans ses veines passa comme une fusée, et le voici déjà qui rejoignait cette tumulte en compagnie de son petit.

Ce troupeau était si dense qu'il fut à première vue impossible de passer au travers. Même les filets d'un pêcheur étaient plus accessibles. Seulement, ce mauvais pressentiment qui compressait sa poitrine et ce sang fougueux qu'il avait hérité des aventures de son ancienne amie le poussèrent à foncer au dedans. Sans la petite main chaude et poignante de son fils Zak, pour sûr que cet homme n'aurait pas eu autant d'audace et de courage. 

Quand il arriva finalement à quelques minimes centimètres de la bâtisse pleine, il fut violemment stoppé par un policier qui ne lui laissa aucun répit. Déçu mais aussi fortement perturbé par sa curiosité, il fut d'abord contraint d'attendre au pied de ce mur de flics. 

Mille coups de Haine [TOME 2 - TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant