Allyah
J'avais toujours vénérée ma mère.
À mes prunelles, elle avait constamment faite florès. Jamais d'erreurs. Toujours des victoires.
Pleurer la nuit pour sourire le jour avait été son hymne durant bien des années. Elle avait été mon étoile et n'avait cessée de colorier mon coeur de sa poussière galactique lors de mes moments de doutes, de chagrins, et de faiblesse. Et ils avaient été si nombreux qu'aujourd'hui encore, il devait rester certaines particules.
Ouais, j'avais tant admirée et si adorée cette femme qui en plus d'avoir créée mon coeur, avait été aussi sa vitrine...
Mais rien, ni personne n'était parfait. Personne, et encore moins les parents...
Alors, le jour où tout bascula, le jour où je compris qu'elle ne m'avait en fait pas protégée mais surtout aliénée, qu'elle m'avait bien plus attristée qu'enjouée, j'avais compris.
Compris qu'en réalité, les mamans pouvaient avoir tort alors que j'avais toujours avec une foutre véhémence crue qu'une telle chose n'était pas possible.
Et c'était vrai ! Elle m'avait donnée la vie, comment aurait-elle pu alors se tromper à mon sujet ? Et surtout...comment aurait-elle pu vouloir ma douleur alors que je n'avais eu de cesse de lui répéter que ce qu'elle pensait être mal était en fait mon bien ?
Jamais, Ô grand jamais je n'aurais pu penser qu'une mère aurait pu être le bourreau de son chérubin, le malaise de son autre vie.
Une maman...était - pardonnez moi s'il y a erreur, le monde change tant maintenant que je n'arrive même plus à suivre sa chute - censée soutenir, protégez, et surtout aimer son enfant quel que fusse le choix qu'il eût adopté.
Et pourtant, ma mère n'avait rien fait de tout cela. Elle ne m'avait jamais soutenue, protégée et...m'aimait-elle encore au moins ?
Ce fut si triste, que les parents n'eurent jamais compris que leurs enfants pouvaient adopter des ambitions différentes, des objectifs divergents et des songes non siamois aux leurs. Pourquoi créer un nouvel être si ce fut pour qu'il fut une symétrie même d'eux ? Le monde n'avait guère besoin de la continuité d'une espèce incapable d'accepter l'altérité des rêves.
Ma génitrice avait été ancrée dans son désir de me voir devenir son double, et peut-être fut-ce pour cela qu'elle eût été si violente face à mes engagements différents.
J'avais aimée ma mère...Mais elle avait gâchée ma vie.
Et pourtant, malgré toute cette haine qu'elle avait renversée sur moi la nuit où l'on m'avait définitivement bannie de la Zone, malgré ses mots poignardants et ses gestes brûlants, malgré tout cela...J'avais continuée à l'aimer dans ma douleur.
Parce que c'était ma mère. Et l'on ne pouvait pas cesser d'aimer celle qui nous avait mise au monde, même si l'on détestait qu'elle eût cette idée de nous pulvériser au sein de la planète.
De toute évidence, notre mère était bel et bien la seule personne que notre inconscient se permettait de pardonner automatiquement. Et cela par le simple fait qu'elle avait créée notre propre coeur, et qu'un grand morceau du nôtre restait durant tout le temps de notre existence accroché au sien.
Mais...était-ce pareil pour elle ? Ressentait-elle ce même sentiment de séparation impossible ?
Peut-être...elle avait, avant ma naissance, réussie à vivre sans moi alors elle pouvait tout aussi bien se passer de ma personne désormais. Ce qui n'était guère mon cas, parce que j'avais toujours vécue avec elle.
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Mille coups de Haine [TOME 2 - TERMINÉ]
Fiksi RemajaC'est désormais la vie qui se joue d'elle après qu'elle s'en eût longuement moquée. En six ans, le temps ne peut que craqueler les fragiles souvenirs déjà bien esquintés. En six ans, le coeur ne peut qu'être beaucoup plus exténué. Six ans derrière...