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Je m'étais vêtue d'un jean et un chemisier blanc plutôt classe, je suis toujours mal à l'aise dans les robes et vu la réflexion de Jordan la dernière fois, j'allais m'en passer. J'avais mis des bottines à talons pour faire habillée quand même. Quant à Tiffaine elle ne s'était pas privée de mettre une robe qui la rendu encore plus sexy, le dos nu, Marcus ne pouvait qu'avoir les yeux braqués sur elle ce soir.

Je laissais Tiffaine profitait avec lui et allait dire bonjour à toutes les personnes qui m'étaient familières. Ensuite, il a fallu que Jordan se presse de venir me parler.

- Dites bonjour au petit agneau !, s'écrie-t-il, commettant un fou rire général.

J'avais prévenu Tiffaine de ne pas prendre ma défense si ça arrivait, ce sale type avait raison sur un point, je devais arrêter de me cacher derrière elles. Alors, je roulais des yeux puis partit me verser un verre de... J'hésitais longuement mais finit par opter pour la vodka, noyons ce qui est néfaste.

- Ne pars pas si vite ! On trinque ?, m'interpelle Jordan, que je n'avais pas entendu arriver.

- Sérieusement, tu en as pas marre ?

- C'est moi qui décide quand j'en aurais fini avec toi.

- J'ai beau avoir entendu tout ce que tu me reprochais, sois disant, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi tu me détestes, y'a aucune logique là dedans.

- On trinque ?

Bien Monsieur avait décidé aussi desauter la question.

- Va te faire foutre Jordan Graham !, injurié-je assez fort pour que tout le monde entende.

Fallait que ça s'arrête, fallait que ça explose, je n'en pouvais vraiment plus. Tout de suite après cette exclamation, je partis dehors laissant tomber mon verre parterre. Moi qui voulait toujours être la plus discrète, j'étais vernie avec Jordan et ma foutue crise de nerfs.

Je sortie dehors alors qu'il pleuvait des cordes, sans veste, ce qui était complètement stupide car on pouvait à présent voir à travers mon chemisier. D'un coup, une main me retourna d'une telle violence qu'il m'a fallu plusieurs secondes avant d'ouvrir les yeux pour voir Jordan qui se tenait devant moi, l'air encore plus féroce que les autres fois. Il me serrait fort le poignet gauche, incapable de m'échapper de son emprise, je cédais.

- Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire devant tout le monde, tu te prends pour qui salope ? Ne t'avise plus jamais de refaire ça, plus jamais !, me hurle-t-il, devenu hyper proche de mon visage.

Je l'écoutais, tandis que j'étais entrain de m'insulter intérieurement d'idiote, j'ai envenimé les choses alors que je voulais les apaiser, mais cette fois, je n'ai pas su gardé mon calme.

- Lâche moi, s'il te plait, tu me fais mal, promis je ne le ferais plus, lui lancé-je incapable de lui tenir tête davantage.

Nous sommes restés de longues minutes comme ça, moi baissant les yeux et lui me foudroyant du regard tout  en me serrant le poignet de plus en plus fort.

Quand j'ai levé enfin ma tête, je n'y croyais pas mes yeux. William se tenait derrière lui.

- Non non, qu'est ce que tu fais là ? Barre-toi ! Hurlé-je la voix tout tremblante.

Mon corps se mit à trembler et mon souffle s'accélérait, personne ne bougeait, Jordan me lança un regard interrogateur, mais je ne pus rien dire de plus, il était, à présent, le dernier de mes soucis. Je sentais mes jambes fléchir mais Jordan me rattrapa par réflexe et il se mit à briser le silence.

- C'est qui lui ?

- Ça ne te regarde pas, mais elle est à moi, allez laisse nous, fit William, sûr de lui.

Ils s'affrontaient du regard tels des lions qui protégeaient leur territoire.

- S'il te plait, ne me laisse pas avec lui, supplié-je Jordan.

Et pour la première fois depuis que je le connais, un regard doux se dessinait sur son visage.

- Tu as compris, elle n'a pas vraiment envie d'être avec toi, dégage !, continue Jordan.

- Ok, très bien, j'en ai pas fini avec toi ma belle.

Après ces mots, William fit quelques pas puis se retourna à nouveau vers moi.

- Au fait, les messages ? C'était moi, finit-il par lancer, l'air satisfait de sa mise en scène.

Je repris mes esprits quand il fut parti. Je reprenais enfin le contrôle de mon corps et de mon esprit.

Je ne pensais jamais le revoir, le monstre de mes cauchemars. Il ne manquait plus que ça.

- Jordan ! Merci.

- C'était bizarre, un ex ?

- Pas du tout, longue histoire.

- Raconte.

- Jordan, on est vraiment trempé là.

- Ouais, et au fait on voit à travers...

- Je sais, dis-je ne le laissant pas finir sa phrase.

- Raconte.

- S'il te plait, je suis fatiguée.

- Ok, viens avec moi on va chercher Tiffaine, je vous ramène, cède-t-il tout en me perçant du regard, j'avais l'impression d'avoir un autre Jordan en face de moi.

Jour de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant