15.

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La journée était finie, la sonnerie venait de retentir. On avait prévu de tous se voir ce weekend mais ce soir c'était niet. Je devais réviser et mes parents voulaient qu'on aille manger ensemble au restaurant. Je ne devais pas rentrer trop tard du coup.

- Je dois aller aux toilettes les filles, avancez, je vous rejoins, leur dis-je avant d'y entrer.

Je rentrais dans le premier et bien évidemment, il n'y avait plus de papier toilettes, il fallait tous les faire à chaque fois pour en trouver et je n'avais pas de papier mouchoir sur moi, la misère. Je n'avais plus qu'une chance, j'ouvris la porte du dernier et là, je ne serais pas expliquer la sensation que j'ai ressenti quand j'ai vu Jordan et cette fille. Une colère m'a envahi, le dégoût la rejoignait et mon corps me faisait affreusement mal. La fille ne prêtait pas attention à moi quant à Jordan il semblait gêné de la situation, mais personne ne pouvait l'être autant que moi. Je sortais des toilettes, complètement chamboulée, je me faisais bousculée par les autres courant dans les couloirs et pressés de quitter ce lycée. Ce que je fis de même quand j'entendis mon prénom loin derrière, qui était bien évidemment, la voix de Jordan.

Arrivée devant les filles, totalement essoufflée, elles me regardaient d'un air interrogateur.

- Je me suis mise à courir avec les autres, menté-je tout sourire, petite adrénaline je crois.

- Ça ne t'arrive pas souvent, t'es bizarre en ce moment toi, remarque Zoé.

 - Allez, on y va ou vous restez ici vous ?, demandé-je aux filles.

- Marcus et moi allons rester une petite heure ici, il fait beau pour une fois en plus, répond Tiffaine.

- Et moi, ma mère m'attends dans la voiture là, continue Zoé faisant signe de la tête vers la direction où sa mère était garée.

- Ok, les filles, je vous dis à demain alors, finis-je par dire.

Elles acquiescèrent puis partirent chacune de leur côté, je pris le chemin de la maison, les rues étaient bondées à cette heure-ci, le lycée venait de terminer ainsi que le collège juste à côté, sans oublier les lycées qui avaient aux alentours et qui se retrouvaient, pour la plupart, dans notre bar habituel.

- Ana !, entendé-je encore une fois.

Je continuais mon chemin sans m'arrêter, ni me retourner. J'accélérais le pas priant pour qu'il ne me suive pas. Sauf qu'une main se posa sur mon épaule et me pivota vers lui d'une force que je fus presque envolée, il me retint.

- Quoi ?, dis-je roulant les yeux.

- Je voulais m'excuser pour ce que tu as vu, me répond Jordan.

- Tu fais ce que tu veux Jordan, je dois y aller, bye.

Je me repris mon chemin mais il m'empoigna de nouveau.

- Ne me tourne pas le dos !, m'annonce-t-il comme s'il avait le droit de me demander quoique ce soit, mais quel culot, idiot.

Quand il lâcha mon poignet, je me mis à croiser les bras, je ne pouvais expliquer pourquoi cette colère me montait au cerveau.

- Et qu'est ce que tu vas faire sinon ?, le provoqué-je, encore une fois, je ne contrôlais plus rien et les mots sortaient les regrettant aussitôt.

- Tu fais quoi là ?, se questionne-t-il.

- Et toi, tu fais quoi là ? Je suis sûre que je vous ai coupé au mauvais moment, tu n'as pas eu le temps de finir hein ? Retournes-y et lâche moi !

Je me retournai avant qu'il prononce quoique ce soit et me mit à courir jusqu'à chez moi, à mi chemin,il me rattrapa de nouveau. J'avais l'impression de jouer à chat et chien, ou à Tom et Jerry, c'était insupportable, je voulais juste rentrer chez moi ou mes mots dépasseraient mes pensées plus que je le voudrais.

- Tu vas arrêter de faire la gamine là ?, me balance Jordan.

- Quoi ? C'est moi qui joue la gamine, ça fait plus de deux ans que tu t'acharnes sur moi espèce d'idiot !

- Ne me parle pas comme ça !, il me plaqua contre un mur et pris ma mâchoire comme pour me contrôler, à l'instant, il me faisait peur et pourtant, cette colère en moi voulait le combattre.

- Vas-y, qu'est-ce que tu vas faire ? C'est pathétique !

- Putain !, crie-t-il tout en me relâchant et en prenant sa tête entre ses deux mains. Ne me provoque pas !, me fixant de son regard noir et glaciale. Désolé de te déranger dans ta petite vie parfaite, tu es pressée de rentrer pour revoir ta petite famille qui t'aime, de leur annoncer que tes notes sont superbes et que tu es fière de ta journée.

- Tu ne connais rien de ma vie !, lui lancé-je.

Il s'approcha trop près de moi,tellement près que nos corps se collaient à présent, de ses doigts il guida mon visage pour que nos regards se croisent.

- Alors raconte la moi !

Je ne comprenais plus rien, il était revenu vers moi pour s'excuser de ce que j'avais vu plus tôt dans les toilettes. Cette image me répugnait. Notre conversation n'avait plus aucun sens, elle avait dérivée et je ne savais pas comment. On se regardait pendant un moment et je n'avais pas l'intention de lui dire quoique ce soit.

- Lâche moi !, lui ordonné-je.

Il me lâcha et je pris la rue qui m'amenait jusqu'à chez moi. Il ne me suivait plus, quand je me suis retournée, il se tenait là où je l'avais quitté.

- On se ressemble plus que tu le crois, je l'ai compris !, crie-t-il alors que je me suis remise à marcher.

Qu'est-ce qui voulait dire par là ?J'étais absolument perdue. J'avais beau me repasser la conversation et les jours que j'ai passé avec lui pendant les vacances, rien ne collait. Son comportement avec moi était différent et je crois que seul lui, avait les réponses à mes questions.  

Jour de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant