10.

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- Bon dit moi qu'est ce qui s'est passé avec Jordan, tu ne voulais pas en parler hier soir parce qu'on était fatiguée mais maintenant tu ne peux plus esquiver, me secoue Tiffaine, trop impatiente de connaître le potin.

Je ne voulais pas lui dire la vérité,je suis une mauvaise amie. Elle ne connaissait pas William,d'ailleurs personne le connaissait, alors je voulais zapper cette étape mais je n'allais pas lui raconter que Jordan m'avait empoigné assez violemment. Je devais déguiser la vérité ou carrément mentir, mon cœur s'accélérait à tout vitesse. Je me sentais trop mal, comment m'en sortir ?

- Tiffaine, je...un mec m'a provoqué quand je suis sortie dehors et il balançait des sous-entendus salaces, je suppose qu'il était bourré et Jordan est arrivé à ce moment là. Apparemment il n'a pas apprécié, ce qui est étrange vu comment il me parle, il n'est pas si mauvais qu'il veut le faire croire, finis-je par dire comme si j'avais appris mon texte par cœur.

J'ai l'impression de passer ma vie à mentir, ce qui ne me rends pas fière, mais je suppose que je le fais instinctivement pour protéger les personnes que j'aime. Si elle connaissait la vérité, je ne sais pas les conséquences que cela pourrait avoir et je refuse de me les imaginer.

- Je déteste les effets de l'alcool, quel gros con, c'était qui, tu le connaissais ?, me demande-t-elle surprise de l'histoire que je viens de lui raconter, elle y croit et je me sens tellement coupable.

- Non, je ne suis même pas sûre qu'il était de la fête.

Tiffaine me consola comme elle pouvait puis ne posa plus de questions. On devait se préparer car on avait prévu d'aller au cinéma et ensuite rejoindre ceux de la classe à notre fameux bar.

J'admirais Tiffaine, elle était vraiment belle, tout mon contraire. Elle prenait soin d'elle pendant que moi, je me laissais clairement aller. Mon téléphone se mit à sonner qui affichait "maman", il était temps. Ironie, elle ne pouvait pas s'empêcher de m'appeler alors que ça faisait à peine une journée qu'on s'était quitté.

~

Le cinéma était calme, il n'y a avait à peine qu'une dizaine de personnes plus nous. Cependant, la comédie nous avait bien fait rire, quoique, le rire des autres était encore plus appréciable.

Il était déjà 19 heures et les garçons ont décidé qu'on restera là encore quelques heures, ils voulaient profiter à fond de leur dernier année. Tiffaine et moi étions complètement d'accord, moi qui était plus concentré sur mes études les années précédentes avait décidé de me lâcher,car je pense déjà au fait qu'on sera pour la plupart tous séparés et ça me fout le cafard. Malgré les petits problèmes qu'on avait tous les uns avec les autres, il y a eu énormément de bons moments partagés avec eux et ils me manquent déjà.

- Ana, comment tu vas ?, m'interpelle une voix. Je n'avais pas vu Jordan s'asseoir sur la chaise juste à côté.

- Oh Jordan, je ne t'avais pas vu, ça va et toi ?

C'est la première fois qu'il me demandait si j'allais bien et il avait l'air de s'en préoccuper sincèrement vu façon dont il me regardait. Je rougis un peu face à cette petite attention. Il ne le remarqua pas, enfin, j'espère.

Il finit par me faire oui de la tête et silence. Tout le parlait autour de la table. A vrai dire, je me sentais un peu fatiguée je l'avoue. Je n'écoutais que le tiers de leur conversation, mais j'avais posé mon regard sur Tiffaine assise sur les genoux de son Marcus, il avait l'air vraiment heureux tous les deux, pourvu que tout se passe bien entre eux. Ça me faisait chaud au cœur de la voir autant sourire. Jordan se leva pour allers'asseoir au bar et parlai avec un des gérants. Je me suis mise à échanger avec une fille de notre classe qui partit aussi vite de la soirée, ses parents n'étaient pas du même avis que les miens à ce que j'ai compris.

Cela faisait déjà deux heures qu'on était dans le bar, je n'avais bu que du jus de raisin cette fois.Par contre, la plupart des garçons était une autre affaire et mon intérêt se portait sur Jordan. Lors des dernières fêtes organisées par Marcus, il n'avait pas autant bu. Je ne le quittais pas du regard et pourtant, ma conscience ne cessait pas de me dire"regarde ailleurs, ce pauvre con t'a traité comme de la merde,réjouis-toi de le voir comme ça". Pourtant, ça m'était impossible. J'avais envie de le remercier, tous les jours, jusqu'à la fin de ma vie, car hier, s'il n'avait pas été là... je...serais morte une seconde fois.

Tiffaine et Marcus restaient ensemble un peu écartés des autres, je pense, tout comme moi, que les autres se sentaient gênés de venir leur parler voire leur tenir la chandelle. Soudain, des cris dehors m'intriguaient, je regarde autour de moi, je pense avoir été la seule à les entendre, tout le monde se parlait, dansait ou buvait.

Je sortais quand je reconnus la veste de Jordan. Une fille se tenait devant lui. 

- Je n'en ai plus rien à foutre de toi, je croyais que j'avais été clair ce jour-là avec toi quand je te disais que c'était juste cette nuit, va voir ailleurs espèce de folle, arrête de me harceler de message !, hurle-t-il, comme à son habitude, il ne prenait pas en compte les sentiments de l'autre.

La fille se retirait après avoir échangé un regard la suppliant de lui laisser une chance, ce que j'ai compris, mais elle céda, sachant pertinemment le comportement qu'il avait avec toutes ces aventures.

- Tu es cruel, finis-je par dire derrière lui.

Il se retourna, surpris de me voir, puis roula des yeux, comme exaspéré de sa soirée et surtout des filles, comme moi, qui continuait à lui prendre la tête.

- De quoi tu te mêles ?, me balance-t-il tout en s'approchant de moi d'un pas décidé.

- Faut bien que quelqu'un te le dise, vu à quel point cette fille avait envie que tu lui laisses sa chance, j'imagine que toutes les autres c'est pareil et qu'elles n'osent pas te le dire.

- Mais tu n'es pas elle, ok ! Alors ferme là !

Il se retourna puis je le vis partir dans une rue et non rentrer dans le bar, il tanguait beaucoup trop pour le laisser tout seul, je m'interrogeais et au lieu de rejoindre mon amie comme ma raison me le conseillait, mon cœur se mit à crier son nom.

- Attends, la fête n'est pas terminé !, essayé-je de le retenir.

- Pour moi, elle l'est.

Il fit quelque pas et s'arrêta mettant sa main sur son cœur, comme s'il était prêt à vomir tout ce qu'il a ingurgité durant la soirée. Il reprit son chemin et finit pars'asseoir plus loin contre un mur. Je le rattrapais.  

Jour de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant