Assise sur le vieux canapé vert pale du petit salon de la maison; en cette soirée de vendredi, mon esprit est persécuté par mille et une questions qui me taraudent l'esprit tels les plus vils démons de l'enfer.
Plus les jours passent à grande vitesse, plus je réalise à quel point mon existence possède une apparence vraiment morne. Cela fait plusieurs années que je le sais mais je suis très clairement persuadée que j'ai atteint le point de non-retour en mon être. Je ne sais plus tellement qui je suis et si ma présence sur Terre n'a de sens que dans l'inutilité, clairement je me sens comme une âme à l'importance vaine. J'en viens à me demander si cela est juste que d'autres soient heureux et jouissent pleinement de leurs vies et d'autres soient submergés par le déni tel que moi. Je ne crois pas que nous soyons dans ce monde pour éprouver un mal-être mais plutôt pour profiter de la vie en étant heureux en attendant l'heure de notre mort soudaine.
En outre, trois semaines se sont écoulées depuis mon altercation avec les tortionnaires mais surtout depuis ma rencontre extrêmement brève avec mon mystérieux sauveur tel que je l'ai surnommé. Les jours qui ont suivis ces évènements n'ont pas vraiment été de tout repos : ils n'ont pas cessé de me persécuter encore plus dur dans les vestiaires, dans les salles de classe malgré l'intervention des professeurs et de Paty la responsable des élèves qui y voit son intérêt car je l'ai retrouvé dans une situation assez malencontreuse je dirais. Une telle méchanceté gratuite je ne la comprends pas. Il m'arrive, lorsqu'ils me malmènent de me demander ce que j'ai bien pu leur faire, mais je la trouve pas.
Une véritable torture.
De plus, le garçon aux yeux émeraude n'est plus du tout réapparu, il avait tout simplement disparu comme une mèche de cheveux dans le vent. Volatilisé en l'espèce comme si je l'avais rêvé sans le sens ou je cherchais surement une épaule sur qui je pourrai me tourner dans cette spirale infernale de frasques. J'ai mal; j'ai terriblement mal. Mon cœur saigne à force de toute cette vaste confusion.
Malgré moi, l'idée du suicide s'est déjà présenté à moi. Oui, le suicide! À une belle mort, suspendue à un linge accroché sur le petit bout de fer fixé au toit de la salle de bain, ou mieux, avalé un cachet entier de médicaments. Après cela, je pourrais sortir de ce monde cruel ou ne règne que désolation, haine, mépris et découvrir un nouveau monde où je serai en paix avec moi même, et surtout je me sentirai libre, et être enfin la personne que je suis réellement. J'ai toujours pensé au fait lorsque qu'une personne ne sert pas à grand chose sur Terre, il serait plus approprié de ne pas gaspiller de l'oxygène en disparaissant à jamais.
La mélancolie s'empare à petit pas de moi. À travers tous mes mots, j'exprime la profonde douleur que je ressens, une larme coule à ces pensées, puis deux, puis trois ensuite je ne compte plus mon visage est baigné de larmes. Mes soubresauts divergent avec le silence de la pièce ou je suis seule. Je tiens fermement mes jambes comme si elles étaient des bouées de sauvetage avant d'enfuir mon visage entre mes cuisses sans réel fondement. En effet, les circonstances deviennent un peu trop compliquée à supporter. Comment je pourrai oublier ces trois ans de larmes, de tristesse, de peines et autres blessures. À mon âge, je ne me sens toujours pas à ma place sur cette terre, d'ailleurs ai-je même une place ?
Pas le moins du monde selon moi.
Mon existence aurait pu être bien différente si j'avais fais d'autres choix, pris d'autres décisions, et d'autres initiatives comme celui de m'intégrer aux autres au lieu de rester en retrait. Mais hélas, je ne peux pas revenir en arrière. Je suis fatigué de m'apitoyer sur mon sort, de toujours me poser les mêmes questions, alors que j'en connais les réponses, juste que je ne fais aucun efforts pour remédier à mes problèmes.
Mon visage est recroquevillé entre mes genoux que j'aggripe fortement de mes deux bras comme s'ils étaient des bouées de sauvetage sur lequel je comptais pour me sortir de là.
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Perdue
Teen FictionLe harcèlement fait partie intégrante de sa vie, il est ancré dans sa peau comme des chaînes en fer. À seize ans, Hayley connaît déjà la peur, la haine, l'humiliation, tout ce qu'une fille de son âge n'est pas sensée connaître. Au bord du précipice...