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Assise sur mon lit en bois ciré, aux draps violets fleuris en coton, je vérifie une énième fois le numéro s'affichant sur mon cellulaire gris. Depuis trente mintures déjà, Sacha s'est endormie. Ses boucles dorées recouvrent son petit visage fin. Ses lèvres s'étirent petit à petit, elle sourit dans son sommeil. Ce petit spectacle attendrissant me rend heureuse. Ma petite soeur est la seule personne qui me fait sentir avoir la moindre parcelle d'importance. À part ma mère aussi, bien sur.

D'ailleurs, depuis la dispute, ma génitrice est sortie de la maison en trombe. En prenant bien soin de claquer la porte d'entrée et nous faire sursauter d'effroi aussi. J'ai rassuré Sacha du mieux que je pouvais, lui garantissant que tout allait bien et que celà n'était que passager. Je peinais cependant à croire les paroles sorties tout droit de ma bouche, je ne peux que m'en vouloir. Après tout, c'est entièrement de ma faute si elle est en colère ou triste. Si j'avais tout avouer, elle se serait calmer. Mais non ! Il a failli que je fasse ma victime une fois de plus, dissimuler ma tristesse derrière un masque a toujours été ma seule échappatoire.

Cacher le fait que j'étais triste empêchait ma famille de s'inquiéter de quoique ce soit ou de se douter de quelque chose. De mon terrible cauchemar pour être précise. Enfin, c'est ce que je croyais. Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle était au courant et à toujours fait comme si de rien était. Elle n'a même pas essayer de m'aider. En même temps, je ne peux que me lancer le tort. Tout à l'heure, j'avais l'occasion de tout lui raconter, vider mon sac une bonne fois pour toute et me libérer enfin. Mais c'était à la limite du possible pour moi. Dévoiler la vérité après des mois de calvaires en quelques secondes, c'était infaisable pour moi. Surtout, l'être devant mes yeux à cet instant n'était pas une tiers personne. Mais ma génitrice. Celle qui m'a donné la vie, appris les plus grandes valeurs telles que la gentillesse et l'honnêteté. Celle qui s'est toujours battu pour moi, au point de se priver elle même.

JE







NE







POUVAIS







PAS!




Sur le coup de l'émotion, j'ai totalement oublié le message envoyé par cet individu mystère. Pour me délier de tous soupcons auprès de Miss Détective, j'ai nommé Sacha, je me lève doucement du lit. Sur la pointe des pieds, je rejoins le petit divan rouge à la "Riley ", collé à la fenêtre de la chambre comme le voulait ma petite soeur. L'ensemble de chiffres sous les yeux ne me dit rien.

Intriguée, je me demande bien qui se cache derrière ce numéro. Vu le nombre restreint de personnes ayant mon contact, la recherche ne devrait pas être très longue et compliquée. Parmi ceux ci, ma petite blonde bouclée qui est actuellement dans les bras de Morphee est donc rayée de la liste. Ensuite, vient ma mère. Après la fâcheuse dispute de tout à l'heure, je doute qu'elle veuille même me dire l'infine petite chose qui soit. Donc ce n'est pas aussi elle, en plus, j'ai son numéro. Enfin, au terme de la liste, se trouve Adam.

À la pensée de dernier, un sourire digne d'une idiote se crée peu à peu sur mon visage. Je ne sais pas si c'est le fait qu'il est décidé à veiller sur moi qui fait que je l'apprécie un peu. Bientôt, j'arriverais peut-être à lui faire confiance. Après l'avoir donné au premier qui m'a tendu une main empoisonnée quand les coups s'intensifiaient, je l'ai regretté plus tard. C'était la pire décision de ma vie. Je ne ferais plus jamais la même erreur. Non ! Pas deux fois. Les genoux recroquevillés sur moi, je tape sur mon clavier gris tout comme mon téléphone, afin de répondre.

PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant