Chapitre 6 - L'humilité

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Le lendemain matin quand mon réveil sonna j'eus l'impression d'avoir, véritablement, dormi 2 minutes. Luke et moi avions prolongé notre soirée jusqu'à se rendre compte qu'il était 5 h 30. Alors je ne saurais être précise sur certains détails, mais je savais qu'on était allés au café pour travailler, que nous avons effectivement travaillé, puis mangé, avant de finalement abuser de toutes sortes de boissons jusqu'à l'heure des lanternes et après les lanternes c'était un peu ardu je dois dire. Qu'avons-nous fait ? Si ! On s'est promenés dans les rues jusqu'à l'orée de la forêt en plein milieu de la nuit en discutant de choses et d'autres. Luke m'a raconté des mythes pour me faire peur et finalement il m'a vraiment filé la frousse alors il m'a raccompagné chez moi, mais heureusement parce qu'au final on était arrivé à la sortie de la ville avec notre balade nocturne ! Étant fraîchement arrivée avec un portable déchargé je n'aurais, clairement, pas été loin. Nous sommes donc rentrés ensemble, il m'a déposé devant chez moi avant de partir et nous y voilà, 1 h plus tard. On avait carrément abusé, mais en même temps je n'avais pas vraiment vu le temps passé ni lui d'ailleurs. C'était une excellente soirée, floue, mais je crois me souvenir que c'était agréable. Mon mal de crâne s'occupait de me rappeler que non je ne pourrais pas savoir ce qui s'est passé après les lanternes et la tournée de shooter, et mon ventre semblait refuser de digérer mes excès d'hier. Charmante journée en perspective.

Je me levais du lit avec difficulté à la manière d'un robot rouillé. Mes cours s'arrêtaient plus tôt aujourd'hui heureusement, mais je ne savais quand même pas comment j'allais m'en sortir. Et surtout dans quel état ? Je pris une douche pour me réveiller, enfilais une combinaison beige, la nouais et mis mes escarpins métallisés argentés. Je me postais devant le miroir de ma salle de bain, OK là c'est carrément un ravalement de façade dont j'avais besoin. J'unifiais donc mon teint, étalais de l'anti cernes, vraiment nécessaires, pour ensuite maquiller mes yeux dans des tons marrons beiges. Là concrètement le rendu c'était un peu poupée sans pores alors dans un soupir j'appliquais un rose foncé sur mes lèvres pour donner un petit peu d'éclat. Une fois que tout ça, était fait, et il y avait de quoi faire, je pris mes affaires et descendis vers mon café préféré, pour qu'il me délivre mon nectar vital pour aujourd'hui.

En rentrant sur les lieux du crime de la veille, quelques flashs resurgirent et la lumière que je trouvais d'habitude tamisée me semblait aujourd'hui aveuglante. J'essayais dans une technique vaine de frotter mon front pour que la douleur s'atténue et pour me cacher un peu de l'éclat des plafonniers. Évidemment ni la première ni la seconde ne fonctionna et je m'approchais du comptoir en soupirant. Même le bruit de mes talons au sol alimentait le martèlement incessant de mon cerveau.

« Bonjour, un double Death Wish s'il vous plaît. Non on en fait mettez en moi 2. » demandais-je à la barista.

Elle me fixa une seconde en mâchouillant son chewing-gum la bouche ouverte.

« Ouaaaaais, vous étiez là hier avec le professeur beau gosse ténébreux. »

Et elle me tourna le dos pour faire mes deux cafés sans que je ne lui réponde. Ce n'était pas une question et même si c'était le cas visiblement elle connait déjà la réponse alors à quoi bon ?

« Vous savez que c'est fort ça au moins ? » me prévint-elle comme si j'étais demeurée.

Ce n'était toujours pas une question alors je ne lui répondis toujours pas. Une fois qu'elle me tendit les deux cafés, je payais et partis sans un mot. J'avoue j'avais connu des jours meilleurs niveau humeur, mais l'échange de banalités affligeantes pendant une gueule de bois ce n'est pas vraiment mon point fort, je plaide coupable.

Je me dirigeais ensuite vers l'université rapidement pour arriver en avance histoire de me rafraîchir la mémoire sur notre cours de la veille et me concentrer un peu parce que là concrètement mon cerveau ne rêvait que de mon lit. Je passais en vitesse sans m'attarder en salle des profs pour dire bonjour avant de rejoindre ma salle de classe au pas de course.

Luke Jackson et la malédiction du LycanthropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant