Luke Jackson et la malédiction du Lycanthrope

Chapitre 25 - Salutations Précipitées

Sur la route du retour j'étais encore absorbée par mes pensées. La soirée m'avait beaucoup perturbé, je ne peux pas le nier... Quel secret cachait ma famille ? Qu'est-ce que mon père était au courant ? Noël était dans quelques semaines comme mon père devait de toute manière venir pour cette période je choisis de laisser les choses en l'état pour le moment. Cependant Hope avait piqué ma curiosité, mon don était vraiment si spécial ? Je ne sais pas j'avais toujours mis ça sur le compte d'un 6e sens, d'une sorte d'instinct... Quelque chose se tramait de bien plus gros que ce que je ne pouvais véritablement comprendre aujourd'hui mais la nature en était encore mystérieuse et ça le resterait jusqu'à Noël. Pour le moment je n'étais pas prioritaire disons dans la liste des problèmes. Il y avait bien plus grave comme Luke. D'ailleurs il essayait de me parler sur le chemin je voyais bien ces efforts mais je ne me sentais pas bien. Je ne voulais pas l'inquiéter seulement depuis la sortie du manoir je me sentais observée, suivie. Mais peut-être était-ce mon imagination après ses derniers jours. Peut-être que j'étais juste fatiguée et que j'avais besoin de repos. En tout cas le résultat était le même j'étais totalement renfermée sur moi-même, aussi avare en paroles qu'un crustacé malgré tout Luke semblait avoir une patience à toute épreuve puisqu'il continua malgré tout à me faire la conversation.

« Hope m'a parlé de ma malédiction. » Me lâcha-t-il finalement.

Nous étions arrivés devant chez moi quand je me retournais vers Luke.

« Est ce que tu veux entrer pour qu'on en discute ? » lui demandé-je en pointant ma porte d'entrée du doigt.

« Non. Je crois... Je crois que je vais rentrer. » Me répondit-il sur le ton de la déception.

« Je... Enfin je suis désolée Luke je ne veux pas te paraître distante mais je... Je te raccompagne. »

Nous avons marché en direction de l'appartement de Luke. Un malaise s'était inséré entre nous à cause de moi. Mais je ne pouvais pas faire autrement. C'était à la fois volontaire et involontaire. Involontaire parce que j'étais tellement pensive que j'avais créé une bulle autour de moi, une bulle de peur. Et volontaire parce que je ne voulais pas qu'il me perce à jour parce que si c'était le cas alors nous serions morts tous les deux. Je pense que Luke peut se transformer s'il en ressent l'urgence et c'est exactement ce qu'ils veulent, créer cet environnement anxiogène pour qu'il craque. Ils attendaient là tapis dans l'ombre le meilleur moment pour nous sauter dessus mais je n'ai jamais eu le sang chaud. J'ai toujours été posée et réfléchie et ce n'est pas des... Types pareils, qui vont m'avoir. Le trajet nous séparant de ma maison à la sienne se fit dans un calme olympien et je me demandais bien ce que devait penser Luke.

« Je comprendrais Lucy si tu me disais que tout ça, ça fait trop pour toi. Je t'assure je ne veux en aucun cas t'étouffer avec ma vie. Tu mérites tellement tellement mieux. Je suis désolé de ne pas pouvoir t'offrir la vie idéale que tu mérites. Une vie normale et paisible où tu n'aurais qu'à t'inquiéter de la température ou quelque chose de trivial dans ce goût-là... »

« Ce n'est pas ta faute Luke. Et ça ne le sera jamais... C'est juste comme ça. Appelez ça le destin, la fatalité. Ainsi va la vie. »

Mes épaules s'affaissèrent sous le poids qui semblait écraser littéralement mes épaules.

« Tu veux... » Commença Luke mais je le coupais.

« Ça ne... Ne te dérange pas de me laisser un peu seule... J'ai besoin de digérer tout ça... Je vais rentrer chez moi... Ça ira mieux demain... »

Je tentais un sourire faiblard qui ne le rassura pas du tout au contraire. Il tendit le bras dans ma direction comme pour me caresser le bras pour être compatissant je suppose. Mais je croisais les bras sur ma poitrine en baissant les yeux. Je pressais également mes lèvres l'une contre l'autre empêchant un seul sanglot de sortir. Parce que je m'en voulais de ce que j'allais lui faire subir le laisser comme ça c'était horrible de ma part et je m'en rendais bien compte... Mais si ce sentiment d'être suivi et observé persistait je ne voulais pas qu'il soit impliqué. J'étais persuadée qu'il allait s'en vouloir, parce que moi à sa place je m'en voudrais. Une seule pensée devait tourner en boucle dans sa tête, faisant une ronde sans fin... Il devait croire que tout était de sa faute si je suis au milieu de ses histoires et en danger mais, je ne pouvais pas faire autrement. Il ne pouvait rien contre mes sentiments à son égard et si un jour sa nature m'avait dérangé jamais je ne me serais mise avec lui. Je connaissais les risques et aujourd'hui je les assumais pleinement.