Chapitre 5 - La Foi

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Le reste de la journée se passa sans accrocs et sans particularité. Les classes se suivaient se ressemblant toutes les unes plus que les autres. Je me présentais, développais ma matière, il se présentait, écrivait et la cloche sonnait. Il y en aura d'autres des journées trépidantes, mais aujourd'hui j'avais plus mal à la tête d'essayer d'apprendre tous les prénoms en association avec les têtes puisqu'évidement certains prénoms sont en double ou en triple, d'autres composés ou encore à une syllabe, avec plus de consonnes que de voyelles et de toutes les origines. Enfin mon dernier cours était là et c'était celui des deuxièmes années largement moins stupides et chevaleresques que les premiers. Aucun ne s'était opposé à mon cours et donc tous ont eut le ravissement de savoir qu'ils allaient de partir en voyage d'une part et de deux que ce sont les premières années qui s'occupent de tout. À la fin de la classe tout le monde partis comme une flèche, il était déjà 20 heures et j'avais qu'une hâte c'était pouvoir me poser ailleurs que dans cette classe. Je rangeais donc mes affaires puis petit à petit nous n'entendions plus rien dans le couloir mise à part la douce musique de Peter. Je me laissais bercer par les notes qui semblaient m'entourer et flotter autour de moi. Sa manière de jouer me rappelait un compositeur italien très connu. Sa musique avait quelque chose de mystique comme si sa peine, celle qu'il déversait avec hargne sur son piano venait vous caresser, vous bercer, vous souffler à l'oreille, mais ne laissait place à aucune émotion négative. En l'écoutant, je n'avais pas envie de pleurer, j'avais envie d'espérer. Prise dans le fil de mes pensées un craquement contre la porte me fit sursauter. Je compris rapidement que l'on venait de frapper à la porte de mon amphi, je me doutais un peu que c'était Luke et il me fit rire.

« Professeur Jackson, c'est une salle de cours vous pouvez rentrer quand bon vous semble. » Lui dis-je en haussant le ton pour qu'il m'entende du haut de la salle.

Je le vis descendre les marches sans répondre, mais avec un sourire amusé sur les lèvres alors que la musique changea, une ambiance plus fiévreuse s'en dégageait. Pete jouait plus rapidement, son tempo était aussi régulier comme des doigts impatients, même quand son rythme augmentait il avait toujours cette régularité admirable dans le doigté. Je continuais de profiter de la musique avant de me placer les deux mains sur le bureau derrière moi pour attendre que Luke finisse sa route vers moi.

« J'ai passé la journée ici et je ne sais pas vous, mais moi j'ai envie de changer d'air ! » rajouté-je.

Il ne me répondit toujours pas, mais il continuait à avancer vers moi, je ris de nervosité jusqu'à ce qu'il vienne au plus près de moi, son visage à quelques centimètres du mien. Mon souffle se fit plus saccader alors que le sien était aussi calme que la musique qui nous entourait, un tourbillon de nervosité se forma dans mon ventre déclenchant des frissons irrépressibles alors que dans toute sa contradiction mon corps bouillonnait comme de la lave en fusion. Un sourire étrange se fit sur son visage alors qu'il se pencha près de mon oreille, je retins mon souffle puis soudain il prit mon cartable sur le bureau derrière moi et recula laissant mon corps reprendre son souffle, mes poumons retrouver un peu d'air vital et mon âme esseulée.

« Y allons-nous ? » me demanda-t-il comme si rien ne venait de se produire.

« C'est quoi le concept ? Vous débarquez sans un mot avec un air énigmatique, vous ne me répondez pas... »

« Peut-être que j'essaye de vous faire peur... ? »

« Dans ce cas-là, sachez que je déteste quand vous essayez de me faire peur en faisant votre numéro de professeur Rogue. Il va falloir que vous vous mettiez dans la tête que je n'ai pas peur de vous, Luke. »

Cette fois-ci c'est moi qui étais à quelques centimètres de son visage, je m'étais approchée volontairement dans une tentative vaine, probablement, de l'impressionner. Mes yeux le défiaient clairement et sans vergogne, j'essayais de tenir bon face à son regard précieux. Je restais comme ça 30 secondes avant de lui reprendre sèchement mon cartable des mains.

Luke Jackson et la malédiction du LycanthropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant