Les yeux grands ouverts encore dans le lit je repensais au mois qui venait de s'écouler avec Luke. Rien n'avait vraiment évolué entre nous durant cette période aussi longue puisse-elle paraître, mais on s'était rapproché, renforçant chaque jour un peu plus ce sentiment d'indispensabilité l'un envers l'autre. Et que dire de cette soirée suivie de cette nuit de Thanksgiving parfaite ? Mon regard se perdit sur Luke qui dormait à point fermé. J'ai toujours eu quelque chose de spécial avec le sommeil quand j'étais petite il était impossible pour moi de dormir avec les autres enfants et ça ne s'est pas arrangé avec l'âge. J'ai toujours eu peur de cette fragilité et vulnérabilité qu'on a quand on dort. Je veux dire c'est quand même un moment particulier que je n'ai jamais pu partager avec plus d'une personne et encore il faut qu'elle soit de confiance. C'est vrai on est là sans vraiment l'être, il peut nous arriver de parler, faire des bruits étranges, baver, taper c'est comme si soudain d'une minute à l'autre notre inconscient prenait le dessus. Il y a toujours eu pour moi quelque chose d'effrayant dans cette idée. Bien sûr quand j'étais petite je ne voulais juste pas dormir avec les autres sans que je ne puisse me l'expliquer, c'est venu au fil du temps.
Je sortis du lit doucement avant d'enfilais la première chose qui me tombait sous la main à savoir un tee-shirt à lui qui trainait sur mon chemin. L'odeur toute particulière du tissu intrigua mon odorat alors que mon cœur et mon cerveau le reconnu immédiatement. Ce vêtement sentait l'odeur si singulière de Luke. J'avais presque l'impression d'être dans ses bras tellement sa senteur était présente. J'en profitais prendre de longues inspirations à même le tissu comme pour que mon cerveau n'oublie jamais ce parfum si propre à Luke. J'en souris d'un air béat avant de partir à la conquête de la cuisine pour préparer du café.
Le soleil m'effleura agréablement l'épiderme et je le rendis compte que je n'avais pas fait attention à la grande baie vitrée du salon qui donnait directement sur les rues du centre-ville de Salem. Les gens déambulaient avec véhémence sur les pavés de la ville probablement à la recherche de cadeaux de Noël. Ou pour les plus en avance de supplément de présents pour une tante plus aimable à Thanksgiving ou un grand-père qui a enfin arrêté de fumer et qui méritent des cadeaux supplémentaires. Qui sera, bien sûr, passé sous le manteau pour ne pas faire de scandale. Je souris du fil de mes pensées qui volaient au gré des vies avant que mon regard ne soit attiré par une table d'architecte vers la chambre.
Je fis quelques pas en arrière et un plan était posé dessus. C'était vraisemblablement les plans d'une maison. Un code couleur était indiqué pour les parties et choses de la maison que peuvent faire Luke lui-même et celles où il a besoin d'un coup de main comme la plomberie et les poutres du toit. Alors le voilà ton rêve et ce qui te prend le plus de temps dans vie monsieur Jackson... En bas de la feuille, je caressais sa signature du bout des doigts avant de me diriger définitivement vers la cuisine. Je voulais garder ce petit moment où j'ai aperçu son petit jardin secret pour moi. C'est vrai après tout il ne m'en avait pas parlé alors le connaissant c'est que ça devait être assez important pour ne pas être abordé dans un couloir ou lors d'un interclasse.
Une fois devant les rangements de sa grande cuisine, je cherchais des tasses que je trouvais bien évidemment, mais tout en haut d'un placard à peine a portées de doigt. Alors avant de trop réfléchir je pris le café moulu à côté de la cafetière, un filtre et lance la machine à bonne humeur. Bon ensuite concrètement deux options s'offraient à moi. Soit, je vais chercher mes escarpins donc là j'ai une chance d'attraper la tasse, mais de le réveiller ensuite avec le bruit des talons sur le parquet sans parler des rayures que je pourrais faire. Deuxième option que je choisis tout de suite c'est me mettre sur la pointe des pieds pour gagner quelques centimètres, un échec cuisant cela va sans dire. J'allais lever la jambe pour m'agenouiller sur le plan de travail quand je sentis deux mains enserrer ma taille et me soulever pour que j'atteigne cette fameuse étagère trop haute. Je ris en attrapant bien plus facilement l'objet de ma convoitise. J'avais un petit peu l'impression d'être une ferraille transportée par une grue, mais c'était rigolo.
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Luke Jackson et la malédiction du Lycanthrope
Paranormal🏅Gagnant d'un Award Littéraire🏅 Lucy Hicks, professeure est transférée à l'université de Salem. Quel endroit plus adapté qu'une école très célèbre pour son professeur Luke Jackson, grand archéologue de renom. De nombreux mystères entourent encore...