Chapitre 37 - Les Faux Amis

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La sonnerie a rapidement dissipé les derniers professeurs ainsi que les élèves et l'atmosphère changea complètement. Les couloirs étaient désormais silencieux mais j'étais venu pour un but Luke. Et je savais que mon professeur préféré n'avait pas cours normalement, donc bien évidemment je commençais tout de suite par mon premier indice en pensant être complètement stupide. S'il n'a pas cours il doit être sur le chantier, non ? Ce qui me paraissait étrange surtout c'est qu'il ne soit pas rentré chez lui... Mais où est-il ? Finalement je touchais du doigt les sentiments par lesquelles il avait dû passer hier. Je ne le ménage pas c'est le moins qu'on puisse dire.

Déambuler dans ses couloirs me rappelait plein de souvenirs avec Luke, c'était agréable comme un dimanche ensoleillé. J'entrais dans sa salle doucement pour ne pas le déranger croisant les doigts pour qu'il soit ici et que je n'ai pas à traverser la ville dans l'autre sens. Mais non je le trouvais bien ici. Il était en plein boulot sur des copies mais comme attiré par mon regard il releva la tête tandis que je plantais mon regard dans le sien.

« Tu sais pourquoi je suis devenue professeure ? Je devais avoir 5 ans j'observais les nuages et mon père est arrivé. Je lui ai demandé pourquoi certains nuages semblaient si doux comme du coton et également pourquoi nous passions notre vie sans pouvoir les toucher une seule fois et il m'a répondu que certaines choses étaient divines. Si je voulais en savoir plus il fallait que je lise la bible. Mon père m'a acheté une version pour enfant mais il ne s'attendait pas à ce que je devienne intarissable sur le sujet. »

Je ris en me remémorant la scène.

« Ce que je veux dire c'est que j'ai trop facilement oublié l'importance d'un père alors que j'avais le bon exemple juste sous les yeux. Je ne veux pas te donner d'excuses pour mon comportement parce que je n'en ai pas. Je suis juste venue pour m'excuser, je m'en veux de me réaction. C'était injuste. » Finissé-je.

J'étais désormais en face de lui et seul le bureau nous séparait. Son regard fouilla dans le mien comme s'il y cherchait quelque chose. Puis un sourire se dessina sur son visage et il contourna le bureau pour me prendre dans ses bras.

« Si tu savais comme je me suis inquiétée pour toi... Tout ça, ça n'a pas d'importance... Ça m'a blessé mais j'étais surtout triste pour toi parce que je savais que cette grossesse faisait remonter de vieux souvenirs en toi. »

Je n'arrivais pas à croire la réaction de Luke. Alors même que j'avais été une garce avec lui, il s'inquiétait plus pour moi autant dire que je m'en voulais d'autant plus.

« Je me suis inquiétée aussi, tu sais... Tu n'es pas rentré du tout chez toi ? »

Luke fuit mon regard alors que j'attendis patiemment qu'il me réponde.

« J'ai parlé avec Aleksy dans la soirée et je... Enfin j'ai décidé de te laisser un peu respirer parce que j'ai l'impression d'être probablement trop étouffant. »

« Oh Luke ! Non je t'assure c'est vraiment moi qui me suis emportée. Je ne nous ai pas laissé la chance de communiquer et c'était très puéril de ma part, je suis vraiment désolée. Et justement que tu t'éloignes de moi est la dernière chose que je souhaite c'est même tout le contraire. Pour être parfaitement honnête avec toi je veux qu'on se rapproche comme on l'était au début parce qu'avec toutes ces histoires j'ai la sensation d'une scissure entre nous et je n'aime pas du tout ça... »

Luke me reprit dans ses bras et je laissais ma tête reposer sur sa large épaule. Peut-être que c'était moi après tout que quelque chose avait changé avec moi, chez moi. Mais je ne doutais pas d'une seule chose c'est que j'aimais Luke et ne serait rien sans lui. Je profitais pleinement de son étreinte rassurante, de son souffle sur ma peau pour calmer toutes mes inquiétudes car peut être que demain elles ne seront plus là. J'en oubliais même la sensation que j'avais ressentie dans la rue et ne lui en parlait donc pas. Une autre pensée prenait toute la place en revanche. Toujours dans les bras de Luke, la phrase d'Aleksy me revint en tête : « Regarde dans son portefeuille ».
La curiosité est un vilain défaut je le sais mais c'est carrément un vice chez moi à ce stade-là... Alors guidée par cette envie irrépressible je me lançais.

Luke Jackson et la malédiction du LycanthropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant