Je ne sais pas comment j'ai réussi à venir ici. Je suis en plein milieu d'un bar, je ne connais absolument personne et la musique m'étourdis. La sensation que j'ai dans la bouche est terrible, je ne sais même plus combien de verre j'ai bu. J'ai une mine épouvantable, mais franchement je suis pas assez sobre pour m'en préoccuper.
Depuis tout à l'heure, un mec me fixe, c'est vraiment perturbant et je me demande quel est son problème, à moins que ce soit moi le problème justement ? Il s'approche de moi et je n'ai plus assez de force pour bouger de ma chaise alors je le laisse s'asseoir.
« - Toi aussi tu te fais chier pas vrai ?
- Pardon ?
- Tu n'as pas l'air heureux d'être ici.
- Toi non plus justement.
- J'ai accepté de venir ici juste pour faire plaisir à mon meilleur ami. Et toi? Pourquoi t'es là ?
«- Est-ce que tu penses que la vie vaut la peine d'être vécue?
- Pourquoi?
- T'as jamais eu envie de mourir ?
- Pas spécialement non. Tu me fais flipper mec. T'as envie de mourir ?
- C'était une simple question. »Il m'a regardé d'un air mauvais. C'est sûrement normal, étant donnée la question que je viens de lui poser.
« - Moi aussi je t'ai posé une question.
- Je n'ai pas envie de mourir.
- Je peux partir sans penser que je suis la dernière personne à qui tu as parlé alors ?
- Oui. »Ça me fait sourire, sa réflexion est clairement déplacée mais je crois qu'il ne s'en rend pas vraiment compte. Il est parti comme ça, sans rien dire de plus.
Le lendemain a été beaucoup trop difficile à vivre, je me suis réveillé..dans mon jardin ? J'étais sûrement trop défoncé pour faire le mur. Je ne sais pas comment c'est possible mais j'ai réussi à rejoindre la fac, comme si j'avais besoin d'être entouré de gens qui pensent pouvoir faire de longues études parce que « ça fait bien de faire des longues études. » Les 3/4 vont se planter. Moi si je suis à la fac ce n'est pas par choix mais parce que « tu feras une fac de médecine Harry. » Est-ce que j'en ai envie ? Non. Mais par chance je suis en deuxième année et j'y arrive plutôt bien. Ici, j'ai un ami ou plutôt un camarade mais au moins je me sens un peu moins seul et quand j'ai besoin d'être seul, il le comprend alors il reste à l'écart. Je l'aime bien ce type mais je n'en ferai pas mon meilleur ami non plus. Justement, il arrive pour me dire bonjour.. ou plutôt me faire la morale.
« - Tu t'es encore défoncé hier ?
- Et alors ?
- T'es en fac de médecine et tu passes ton temps à t'injecter de la merde comment tu veux devenir un bon médecin?
- Je compte pas devenir médecin Niall.
- Pourquoi? Tu compte faire une overdose avant ?
- Ça te poserait problème ?
- Oui. T'es mon seul ami ici. »Ça me fait sourire, il est sincère. Je pense qu'il tient beaucoup à moi mais il n'est pas très doué avec les mots. Au fil du temps je m'y suis habitué.
Finalement on est arrivés en cours un peu en retard, c'est assez habituel de ma part mais pas de la sienne alors il est un peu stressé. Il m'énerve quand il agit comme ça.
« - Tu peux arrêter de bouger comme ça ?
- Frappe !
- Tu sais... la drogue ça fait du bien...
- Arrête de mentir. Je t'ai vu une fois en manque Harry, me dit pas que ça fait du bien contre le stress. »Je soupire un grand coup avant de frapper et de rentrer. Tous les regards sont sur nous, étonnant dit-donc. C'est toujours comme ça, surtout avec moi, comme si j'étais une personne venue d'ailleurs ? Je suis un être humain comme tout le monde pourtant.
A la fin de la journée je me suis précipité pour rejoindre ma voiture mais c'est dans un mec que j'ai foncé, et quand j'ai relevé les yeux, je l'ai direct reconnu. L'inconnu du bar. Qu'est-ce qu'il fait ici ?
« - Ravi de voir que t'as décidé d'attendre pour mourir.
- Je voulais pas que tu sois la dernière personne à qui j'ai parlé... »Il se met à rire. Il a un rire si fabuleux, que ça me fait sourire. Je ne souris pas souvent alors je suppose que c'est un exploit qu'il arrive à m'en faire décrocher un. Je décide de partir avant qu'il ne parte lui-même, je préfère être celui qui part plutôt que celui qui reste.
Je suis rentré chez moi en dépassant les limites de vitesse autorisée, tant pis si je me fais arrêter ou si je me prends un arbre d'ailleurs, mais j'arrive bien en vie chez moi et je rejoins ma boule de poils. Mon père m'a offert un chaton, il a 2 mois et demi maintenant et il fait mon bonheur. Mon père sait pour la drogue mais il ne fait absolument rien. Ce chat, je crois qu'il me l'a offert en pensant que ça m'aiderait à arrêter alors qu'il n'y a franchement aucun rapport. Je m'allonge sur mon lit, comme une étoile de mer avec Chaton dans mes bras. Je passe des heures entières à observer le plafond, comme si c'était la plus belle merveille du monde. C'est juste un plafond et pourtant il m'obsède. Je vais aller acheter des étoiles pour les mettre au dessus. J'irai demain, ça doit forcément être fermé à cette heure-ci, pourtant je regarde partout sur internet pour trouver un magasin. Je n'en trouve pas et ça m'énerve. Je me mets en boule et je m'endors quelques heures. Le magasin ouvre à 7h, je commence à 8h. Je n'ai jamais mis aussi peu de temps à me préparer. Je suis au magasin à 7h pile et je trouve presque immédiatement ce que je cherche. J'ai l'air d'un gamin de 3 ans qui vient d'assouvir un caprice et c'est exactement le cas. J'ai le temps de rentrer chez moi pour installer les étoiles mais je trouve ça tellement beau que je ferme tous les volets et je me plonge dans le noir en les observant.
Je ne suis pas allé en cours pendant 2 jours. Je vais probablement me faire tuer par mon père mais les étoiles sont hyper jolies. Je viens de recevoir un message alors ça me fait grogner, en plus c'est un message d'un inconnu.
« T'es mort? »
« Pas encore. »
« C'est normal que je ne t'ai pas vu? »
« Comment tu as eu mon numéro? »
« Harry Styles, fac de médecine. Un billet de 50£ à la secrétaire et c'était facile. »
« Tu dépenses vraiment ton argent inutilement. »
« Je voulais savoir si t'étais mort. »
« Je ne peux pas mourir maintenant. »
« Pourquoi ? »
« T'es toujours la dernière personne à qui j'ai parlé. »
« Donc ça veut dire que tu vas pas mourir ? »
« J'ai pas dis ça. »Point de vue Louis Tomlinson.
Ce mec est vraiment chelou, depuis que je l'ai vu dans ce bar j'ai compris que quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Qui vient se bourrer la gueule un jeudi soir dans un bar tout seul? Qui part en courant pour rejoindre sa voiture comme si sa vie en dépendait ? Il est chelou mais en même temps il me fait de la peine. Il fait flipper.
J'ai eu beaucoup de mal à trouver son numéro de téléphone, j'ai du prendre sur mon argent de poche mais je ne regrette rien. Les réponses à mes messages me font plaisir, il a arrêté de me répondre mais je n'ai pas peur pour l'instant parce qu'il m'a dit que tant que je serais la dernière personne à qu'il a parlé, il ne foutrait pas sa vie en l'air.
Sauf que moi il me fait peur alors le jour où il est revenu en cours, que je l'ai aperçu dans les couloirs je me suis légèrement emporté.« - Mais t'es complètement taré !
- Moi ? Moi je suis taré ? Je veux pas foutre ma vie en l'air.
- Je suis toujours vivant tu sais? »Son calme m'énerve, il est toujours aussi calme ? Comment on fait pour l'énerver ?
« - Ouais bah tu ferais mieux de crever. »
Je sais que mes mots ont été beaucoup trop fort. Il est parti sans dire un mot de plus et j'ai pas été foutu de le rattraper. Félicitations Louis, t'as sûrement donné une autre raison à un mec suicidaire de se foutre en l'air.
Et il n'est pas revenu pendant une semaine.
Une putain de semaine que je m'inquiète.
Puis il il est réapparu.
Complètement anéanti.
Encore plus qu'avant.————————————————————
hey ! J'espère que ce chapitre vous plaira et n'hésitez pas à me dire vos avis :)