Point de vue Harry Styles.
Le reste de la journée a été plutôt compliqué, j'étais complètement épuisé et j'avais qu'une envie c'était de pouvoir rentrer chez moi et dormir. J'aurais pu sécher, mais je l'ai déjà trop fait et je ne prendrais pas le risque de me faire virer dans cette université réputée par ses professeurs de médecine. Je suis en deuxième année, je m'en sors avec une moyenne correcte et je ne peux pas tout foutre en l'air. Pas comme ça en tout cas. J'aurais aimé avoir le culot de le faire, d'affronter le doyen de la fac et mon père mais j'en suis bien incapable.
Parce que je suis faible.
Je l'ai toujours été, je suis dur envers moi-même et je laisse tout le monde me marcher dessus. Je ne compte même plus les fois où on se moquait de moi. Je me rappelle de cette fois au lycée où on a accroché des photos de moi d'une soirée, cette soirée je pensais avoir été invité de bon cœur mais je me suis rendu compte trop tard que ce n'était seulement qu'une blague. Une blague pour mieux m'anéantir. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai et je suis encore le mec bizarre. Y'a toujours ce genre de mec dans les établissements scolaires, et dans tout ceux que j'ai fréquenté ça a toujours été moi. Maman me protégeait je pense un peu trop, papa malgré son absence il a toujours été aussi très protecteur envers moi je n'ai jamais vraiment comprit pourquoi et j'ai toujours accusé mes parents en leur disant que si j'étais ce mec bizarre c'était bien à cause d'eux.
Au début je pensais que le problème c'était eux.
Mais le problème ça a toujours été moi.
Ça sera toujours moi, parce que je suis bizarre, parce que je ne suis pas comme la société voudrait que je sois. Je ne veux pas appartenir à eux, je ne veux pas me ranger dans une case, j'ai besoin d'être moi et seulement moi. Le regard des autres est cependant beaucoup trop pesant, il fait du mal. Le pire ? C'est les gens qui me regarde avec pitié, comme si j'étais une créature venu d'ailleurs. Je n'ai besoin de la pitié de personne. C'est ça que j'aime bien avec Louis, lui, il ne veut pas m'aider parce qu'il a pitié. Au début c'est ce que je pensais mais dans ses yeux, quand il me regarde, c'est pas de la pitié. Des fois j'ai même juste l'impression qu'il veut me faire chier. Me sauver pour me faire chier. Je ne pense pas que ça fonctionnera encore très longtemps, il va forcément se lasser de moi, comme tout le monde. Même papa il en a marre, ça l'arrange bien d'être médecin et de pouvoir partir à l'autre bout du monde en mission. J'ai vraiment besoin de prendre l'air. La. Maintenant. Évoquer tout ça, ma solitude, papa, Louis, je suffoque. Je suis en plein milieu de l'amphithéâtre et d'un seul coup je range mes affaires et je me mets à courir. Bordel on va me trouver encore plus bizarre mais qu'est ce que je peux faire de plus franchement ? Rien. Je ne peux rien faire parce que c'est trop tard. Je suis parti en courant comme un putain d'abruti. J'ai couru jusqu'à mon arbre, celui où personne vient me faire chier sauf que bien évidemment Louis vient me faire chier. J'avais pas besoin de lui, pas maintenant.
« - T'as fais une sortie plutôt spectaculaire ?
- Je t'ai rien demandé toi.
- Pourquoi t'es parti?
- J'étais entrain de suffoquer..
- Pourquoi?
- Arrête on dirait un enfant avec ses questions..
- Tu veux que je parte ?
- Oui. »
Et il est parti. D'habitude c'est moi qui part, pour la première fois s'est lui qui est parti et je me mets à pleurer comme un idiot. Je crois que mes nerfs sont entrain de lâcher. Je pleure encore et encore tellement que je ne l'entends pas revenir et s'asseoir près de moi.
« - Oh ! Harry? Ça va ? »
Je relève la tête, je dois voir une mine plutôt épouvantable.
« - Oui ça va..
- Ça n'a pas l'air d'aller pourtant..Pourquoi tu pleures.. »
Est-ce que je suis censé lui dire la vérité ? Est-ce que je dois lui dire que je suis entrain de pleurer parce qu'il est parti et qu'il n'a pas le droit de partir? Il n'a aucun droit de le faire. Je m'entends murmurer d'une façon à peine audible.
