Chap 4.

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Mercredi 2 Novembre

Elle fronça les sourcils puis renonça à retrouver son livre. Elle se détourna de l'imposante bibliothèque du bureau. Elle vit, dans le miroir, le reflet de son visage répondant aux codes de beautés actuelle et, réajusta le col raide de son chemisier blanc. Elle entendit des pas lourds dans les escaliers. "Quatre hommes, notre étage." Elle sortit du bureau et se posta devant la porte. Elle ouvrit avant qu'on ne puisse frapper contre le bois.

- Madame Oswald ?

Les uniformes bleu la prirent au dépourvu et lui firent ressentir un certain malaise. Non. Pas les uniformes, quelques choses d'autres. Elle examina tour à tour les quatre hommes.

- Madame ?

Elle cligna brutalement des yeux et dut s'adosser à la porte. Elle avait observer, déduit et compris. Le plus jeune tenait entre ses mains moites un papier cacheter. Une arrestation.

- Madame, tout va bien ?

Elle releva la tête et passa une main sur son crâne pour rabattre les boucles brune que son chignon ne retenait pas.

- Pardonnez moi je suis un peu...

"Tremblement, sueur, étourdissement. Bon symptômes. Crédible."

- Un peu malade. Que puis je pour vous ?

L'un des hommes qui se trouvait en avant par rapport aux autres -celui qui l'avait appelé- lui répondit.

- Nous désirons voir Peter Oswald.

Le cœur de Clémence battait trop fort, c'était anormal et cela la déstabilisait.

- Il...il n'est pas là.

Elle n'avait pas à vérifier. Elle savait qu'il était là. À quelques mètres, dans le salon, à, comme il en avait la fâcheuse manie, observer la boulangerie qui se trouvait en face, en bas de la rue. Sa sœur y travaillait et, détestant la patronne de celle ci, Madame Bénard, il était désireux de voir si tout se passait bien.  Il était actuellement totalement invisible à l'agent grâce à l'immense armoire de l'entrée. Peter écoutait, elle priait pour qu'il ne bouge pas. 

Il bougea.

- Veuillez pardonner ma femme.

"Pourquoi, vous ne pouvez pas rester à votre chère fenêtre, Peter ?"  Ses mains se posèrent sur les épaules de Clémence, elle tressaillit.

- Elle est fiévreuse.

L'agent arracha des mains de son homologue, l'arrestation froissé.

- Monsieur Oswald, vous êtes soupçonné d'avoir assassiné par empoisonnement , Jeanne Benard, à son domicile, hier soir.

"Bénard est morte. Mais Peter n'a rien remarqué sur les va et viens à la boulangerie ?!" Toujours ses mains sur les épaules de sa femme, Peter, la décala sur le coter pour se retrouver en face de l'agent.

- Comment pouvez vous porter de tels accusations ? S'indigna t-elle.

L'homme chercha une ligne, Clémence observa le visage de Peter. Il ne trahissait aucune peur, un peu de colère mais pour le reste il était totalement impassible.

- Monsieur Math Henri Nelson vous a entendu, l'injurier ici même et deux jours après nous la retrouvons morte. Veuillez nous suivre, Peter Oswald, vous avez le droit de garder le silence car tout se que vous direz pourra se retourner contre vous.

L'homme pivota vers Clémence qui était devenue livide.

- Votre femme pourra se débrouiller seule ou nous devons aussi l'amener au poste ?

Les autres hommes rirent. Clémence n'avait pas la force d'opposer la moindre résistance à ces moqueries. Elle sentit Peter effleurer sa main et partir. On referma la porte, elle resta devant l'entrée de nombreuses minutes, étrangement surprise.



Clémence OswaldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant