Samedi 5 Novembre.
- Mais pourquoi lui, enfin ?!
Le commandant se mit à rire face à l'agacement palpable de la femme de son ami.
- Voyons, Clémence, je te trouve dure.
Et il repartit dans un éclat de rire. Elle fronça les sourcils mais cela ne fit qu'augmenter l'hilarité de l'homme. Il passa sa main dans sa barbe blonde et se calma enfin, reprenant son sérieux légendaire.
- Ecoute, je t'autorise à participer à l'enquête car tu es une pièce maîtresse, "l'atout de Paris" ou "la Holmes française" es tu surnommé ! Tes talents ne sont pas négligeable, et parce que mon meilleur ami est bloqué derrière des barreaux mais tu as pour obligation d'être accompagnée d'un de mes agents.
Clémence faisait les cent pas et battait l'air de ses gants pour les claquer contre sa paume.
- Et je le comprends tout à fait, Henri, mais pourquoi William Jørgensen ? Il m'est inimaginable de rester quelques minutes de plus en sa compagnie... Sa personne m'insupporte.
- Clémence. Tu sera avec Jørgensen car il est le meilleur.
La jeune femme ricanna et Henri leva les yeux aux ciel.
- Cesse de te comporter comme une enfant.
Cette remarque la blessa ridiculement. Elle arrêta ses allées et venues, échangea un regard exagérément offensé à Henri et ils rirent ensemble. Il se redressa sur son fauteuil, elle récupéra sa pochette de cuir et renfila ses gants. Elle se détourna vers la porte du bureau sur laquelle était accroché la veste d'Henri.
- Vous pourrez bientôt ajouter le nom de Jørgensen à la liste des cadavres, Henri. Mais soit, va pour le Norvégien.
Et elle sortit en glissant sa main dans la poche du chef commissaire. Une fois dehors elle ressentis un mélange de haine et de tendresse pour Henri. "Ta femme te trompe Henri... tu bois un peu trop. Surement pour ça que tu m'intime que William est le meilleur." Elle sourit pour elle même et descendit les escaliers du hall d'entrer en dissimulant dans sa pochette le pistolet et les clefs qu'elle venait de dérober. La secrétaire blonde l'attendait en bas.
- L'officier Jørgensen m'a demandé de vous informer qu'il ne libérera pas votre mari aujourd'hui, il dit devoir étudier de nouveau le dossier.
Clémence inspira profondément "Un partout, William" .Finalement elle rendit un sourire éclatant à la secrétaire mais sortit en claquant violemment ses talons et la porte du hall. William savoura sa victoire depuis son bureau.
Une heure plus tard.
Peter ne supportait déjà plus sa "captivité". La pièce dans laquelle il se trouvait ne comportait qu'une lucarne vitreuse, un lit sommaire, un évier écaillé et des toilettes de même. Il rangea une mèche de ses cheveux qui lui titillait l'oreille quand quelqu'un vint se plaquer au barreau de sa cellule.
- Que se passe t-il ? Demanda Peter.
Il ne vit pas le visage de l'homme, il c'était retourné, dos aux barreaux et reprenait son souffle. Il était vêtue d'un de ces vieux manteau long, d'un bleu charron et qui donnait l'impression de flotter derrière le porteur. Ses cheveux semblaient tirés sur le haut de son crâne mais ils étaient dissimulés par un chapeau brun et Peter distinguait des branches de lunettes. Il se leva de sa couchette pour se rapprocher de l'inconnu quand celui ci ce mit à rire doucement, la respiration encore courte, surement du à un sprint. Peter trouva ce rire étrangement familier, l'homme se retourna enfin et Peter manqua de s'étrangler.
- Clémence ?!
Elle lui fit signe de parler moins fort et retira ses lunettes. Il la regarda de bas en haut. Elle portait son unique pantalon, d'un velour beige et une chemise blanche qui appartenait à Peter mais qu'elle avait ajusté avec quelques épingles pour que cela ne se voie pas trop. Le manteau ne lui appartenait pas ainsi que le chapeau, les lunettes et le veston noir.
- Comment êtes vous rentrée ? Et où avez vous...
Elle le coupa et jeta un regards alentour. L'homme de la cellule adjacente était endormis et le supposé gardien était en pose sans que personne ne vienne le remplacer.
- Comment je suis rentrée n'est pas important.
"Vol du jeu de clef dans le manteau d'Henri. Repère des heures de pose. Passage de la grille de la coure arrière : se faire passer pour le médecin attendue, voir note sur le bureau de la secrétaire."
- C'était un jeu d'enfant, dit elle souriante. Mais je ne suis pas là pour...
- Ne me libérez pas, Clémence. Si je sors miraculeusement je serais sûr d'avoir quelques choses à me reprocher et vous seriez enfermée à votre tour, vous prenez tant ma défense. Je sais que ma garde à vue à été prolongé.
Elle sourit doucement et posa sa main sur l'un des barreaux. Elle était soulagée qu'il ne lui demande pas de le libérer car elle aurait du refuser.
- Alors pourquoi êtes vous venue maintenant ? Je me doute bien que je vous manque mais prendre autant de risque pour si peux.
- Ho vous n'imaginez pas si bien dire mais je n'ai prit aucun risque, ne vous en inquiétez pas.
- Clémence, vous êtes arrivés en courant et vous... vous êtes entaillés la joue ! Mon dieu, vous êtes vous battue ?
" Possible que lorsque je crochetait la porte on m'ait apostrophé, que j'ai paniqué, lancé ma supposé mallette de soin, remplis de pierre au passage, au visage de l'homme et que, une fois celui ci au sol je me sois un peu trop précipité dans l'entrebâillement de la porte. Mais cela je ne vais pas vous le révéler mon cher, j'ai mon ego." Elle soupira, souriante. Avec lenteur, Peter leva la main, effleura d'un doigt la blessure rougeoyante qui faisait la taille de son pouce et marmonna quelques choses pour lui. Elle attrapa sa main pour enfin capter toute son attention.
- J'envisage avec confiance que les meurtres sont liés à la boulangerie, Peter.
VOUS LISEZ
Clémence Oswald
Misterio / SuspensoSherlock Holmes est mort depuis des dizaines d'années, pourtant, dans la France de 1910, Clémence Oswald possède les mêmes aptitudes à la déduction. Alors quand son mari est accusé de meurtre Clémence ne peut refouler ses dons pour tenter le désincu...