Chap 2.

63 10 0
                                    

L'interpellé se retourna et tomba nez à nez avec l'homme aux rouflaquettes. Il lui tendit la main.

- Peter Oswald. A qui ai je l'honneur ?

Ils échangèrent une poignée de main bref, ne se quittant des yeux.

- Math Nelson. J'étais venue solliciter l'aide de votre femme.

Peter regarda par dessus l'épaule de l'homme pour apercevoir Clémence, qui avait recommencer à, inlassablement, taper sur sa machine.

- Bien, Math remit son chapeau, je vous laisse et vous remercie.

Il se retourna vers Clémence.

- Madame Oswald.

Elle ne prit pas la peine de répondre et l'homme repartit, refermant avec maladresse la porte. Peter resta dans l'entrée et finit par accroché sa veste longue et brune pâle à l'un des patères.

- Alors, Peter, vous ne vous êtes toujours pas habitué à notre nouvel appartement ? Je vous ai entendue allez jusqu'en haut.

Elle chercha la touche "j" et se rendit compte qu'aucune réponse ne venait.

- Peter ?

Elle releva enfin la tête et posa son regard sur lui. Elle s'y arrêta quelques instants. Elle aimait le regarder, lui, ses cheveux brun amenés en arrière, ses yeux marrons pigmentés de rouge, son nez sec sous lequel une moustache parfaite trônait. Il portait son trois pièces pour la ville et la chaîne de sa montre dépassait de la poche gauche de son veston brun. Elle aurait put rester des heures à le contempler telle la plus précieuse des statues mais quelques choses dans le regard fixé dans le vague de son maris, trahissait une réelle angoisse.

- Et bien ? Qu'avez vous mon ami ?

Il prit conscience de sa position, s'excusa, et passa enfin l'encadrement de l'entrée du bureau. Il amena à lui le lourd fauteuil en cuir qui trônait à sa droite et s'assit lourdement.

- Nous avons reçus une lettre.

Elle sourit et leva un de ses sourcils brun. Au regard fermé de Peter elle comprit que ce n'était pas qu'une simple lettre. Elle décala sa chaise pour être parfaitement en face de lui, malgré le bureau et les quelques mètres qui les séparait.

- Racontez moi. 

Elle se recala dans son fauteuil de bridge et posa ses bras sur les accoudoirs. Il chercha dans les poches de son pantalon, elle entendit le chiffonnement d'une feuille. Il se leva et lui la tendit. Alors qu'il se penchait sur le bureau pour lui l'apporter, elle se leva et furtivement attrapa la lettre et réajusta du bout des doigts une mèches rebelle de son mari. Pour ensuite se rasseoir avant qu'il ne referme sa main sur son poignet, en souriant. Il retourna à sa place initiale.




Clémence OswaldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant