Chap. 15

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- La boulangerie ? Pourquoi, diable, voudrait on s'en prendre à elle ?

Elle dut lui reconnaître qu'elle n'en savait encore rien. Elle lui fit part de se qu'elle avait apprit grâce au docteur, sa belle-sœur et ses observations. Il croisa les bras sur son veston noir en l'écoutant.

- L'enquête n'avance pas, Peter. Nous avons quatre meurtres, une jeune fille touchée par le même mal mais aucun moyen de la sauver. Elle devrait succomber demain au plus...

Il ne pouvait rien faire à tout cela mais il compatissait sincèrement.

- J'étais donc venue pour vous demander si vous aviez connaissance d'un quelconque rivale ou quelqu'un qui voudrait s'en prendre à la boulangerie ?

- A part moi, qui détestait Bénard car elle tyrannisait Marie-Caroline et que je veux faire sortir cette dernière de l'enfer dans lequel elle est tombée... Non je ne vois personne.

- Ne plaisantez pas avec cela, Peter !

Il se détourna et leva ses bras en face sa lucarne. Elle songea que cette pose théâtrale était ridicule.

- Je ne plaisante pas, Clémence. C'est vrais pourquoi n'aurais je pas condamné ces personnes ?

Il se retourna la fixant de ses yeux magnifiques et baissant les bras.

- Parce que vous êtes bon.

Il ne dit rien et ils se fixèrent impassible, la tête de Clémence légèrement basculé sur le coter droit.

- Et que vous êtes aviateur, vous n'êtes pas un assassin.

Les épaules de Peter s'affaissèrent et Clémence réajusta les bouton de ses manches.

- Quel profond manque de respect, soupira t-il. 

Il haussa le ton.

- Je suis avant tout soldat !

Clémence fit mine de ne pas lui prêter attention, fouillant dans ses nouvelles poches, l'observant du coin de l'œil. Elle y trouva une pipe, du tabac, une montre à gousset et quelques pièces. Peter, les bras de nouveau croisé, l'observa et devait s'avouer que même vêtue ainsi il la trouvait splendide. Elle coinça le bec de la pipe entre ses lèvres et se dirigea vers la minuscule cheminé de brique qui se trouvait dans la salle des cellules. Elle attrapa un morceau de charbon et étala un peu de suie sur son visage. Elle renfila ses lunettes, s'assura que sa poitrine n'était pas trop visible et se retourna vers son mari pour qu'il approuve le résultat. Pour seul réponse il ne redressa qu'un seul coter de ses lèvres.

- Où allez vous maintenant ? Quelle piste vous a été ouverte durant notre conversation ? Ne niez pas, vos yeux scintillent.

- Hé bien je pense que les meurtres sont fait au hasard.

Il fronça les sourcils en se rapprochant des barreaux.

- Mais vous avez dit que qu'ils étaient en liens avec...

- Oui mais il y a un laps de temps parfait entre les empoisonnements, un jour entre les morts, comme si on attendait un résultat entre chaque et tant que le dit résultat ne sera pas obtenue, les gens mourront. Peter, rappelez vous de la lettre que vous aviez reçu : "Vous vouliez me faire manger les pissenlits par la racine, creusons des tombes, un par un jusqu'à ce que cela s'arrête".  Si je ne me dépêche pas, aujourd'hui, il y aura un nouvel empoisonnement, je vous l'affirme.

Peter ne comprenait pas tout à fais comment elle en était venue à cette conclusion mais cela paraissait si évident pour elle. 

- Mais, si comme vous le pensez, les meurtres sont liés à la boulangerie, pourquoi avoir reçu une lettre ?

- Voyons, vous passez la plus part de vos matinée, derrière le comptoir à aider votre sœur. On a put vous prendre pour un employé, je ne sais pas.

Un tintement proche se fit entendre, Peter se redressa, sans gare crier Clémence l'embrassa furtivement et se jeta en courant vers la porte arrière, aussi vite qu'elle n'était venue.






Clémence OswaldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant